Grain de sel 6: Affaire de monnaie !

Grain de sel 6: Affaire de monnaie !

A la caisse, une jeune dame tout bonnement assise, est en train de sucer une glace. Sans gêne devant les clients. A peine je tends mon billet de 5000Fcfa qu’elle me dit : « Ajoutez une pièce de 50 Fcfa, sinon y a pas monnaie ». N’ayant pas la pièce de 50F, je retourne à ma voiture et heureusement, je trouve une pièce de 100F qui, je pense, pourrait me tirer d’affaire. Mais, non.

La bonne dame de la caisse est bien décidée à ne pas me servir, faute de monnaie. « Madame, on n’a pas de monnaie », me lance-t-elle, sans même demander à sa collègue à côté si elle pouvait en trouver. C’est du pareil au même. « On vous donne un bonbon ou un chocolat de 50 F », me dit l’autre caissière qui a accepté de me servir sous cette condition. Ce que j’accepte…pour ne pas repartir sans les articles.

Dans les officines de pharmacie, dans les taxis, les mini cars communément appelés gbaka, dans les grandes surfaces, dans les marchés… c’est le même scénario, le même refrain : ‘’Y a pas monnaie’’. Si on ne refuse pas le billet de banque un peu usagé, c’est la monnaie exacte qu’on demande avant de servir le client. Et l’impasse peut durer un bon quart d’heure ou plus (le vendeur et le client n’ayant pas de monnaie).

La pénurie de monnaie sur le marché est tellement décriée par les Ivoiriens qu’ils s’en accommodent maintenant, pour ne pas dire qu’ils l’intègrent dans leur vécu quotidien. Tout comme ils ont fait avec les pièces de 250 FCfa qui ont pratiquement disparu de la circulation. Aucune explication convaincante de l’autorité n’a pu situer les uns et les autres sur cette question liée à la pénurie de la pièce de 250 FCfa.

La question de manque de monnaie a fini par s’imposer aux Ivoiriens de sorte que l’on est émerveillé, lorsque hors du pays, on ne se fait pas gronder pour avoir présenté un gros billet de 2000 Fcfa pour de petits achats. Je veux parler du Burkina Faso, du Mali ou de la France, pour ne citer que ces pays-là, où il se pose rarement un problème de monnaie ou de billet de banque. Alors, les Ivoiriens attendent des réponses !

GERMAINE BONI