Selon l’agence ivoirienne de presse (Aip) qui rapporte les faits, ils ont rencontré séparément les deux camps en conflit à la résidence du préfet du département de 14 heures à 18 heures. D’abord les malinkés de 14 heures à 16 heures, puis les baoulés de 16 heures à 18 heures.

Le ministre Sidi Touré, initiateur de ces rencontres, et ses deux collègues ont à l’occasion encouragé chacun des camps à prendre des dispositions pour faire revenir la paix, et à ” ne pas détruire cette harmonie qui existent depuis belle lurette » entre eux.

A l’issue de la première rencontre, Touré Siaka, porte-parole de la communauté malinké, a demandé aux siens de pardonner tout ce qui a été fait de mal, durant ces jours de tensions. « Pendant les affrontements, des baoulés se sont abrités chez des malinkés, et des malinkés se sont aussi cachés chez des baoulés”, a-t-il souligné. Invitant toute la communauté malinké à “s’inscrire dans le processus de réconciliation qui est enclenché”.

Le représentant de la communauté baoulé, Nanan Yobouet Kouamé, chef du village de Diacohou, a pour sa part, souligné au cours de la seconde rencontre, la cohésion qui a toujours existé entre les baoulés et malinkés à Béoumi, depuis 1902, année à partir de laquelle, ces deux peuples ont commencé à vivre ensemble dans cette localité. « Malheureusement, a-t-il ajouté, les élections municipales et régionales de l’an passé ont gravement détérioré la paix sociale ».

Il a aussi déploré l’ampleur de cette crise, et appelé tout le peuple baoulé à “revivre ensemble avec les malinkés comme auparavant », d’autant plus qu’il existe un vrai “brassage ethnique” entre ces deux communautés.

Ces affrontements intercommunautaires, partis d’une altercation entre deux conducteurs de moto-taxis appartenant chacun à l’une des deux communautés en conflit, ont également fait 94 blessés, et d’importants dégâts matériels dont des commerces et domiciles incendiés.

CASIMIR DJEZOU

Source AIP