Journée mondiale de la liberté de la presse: Sidi Touré : « C’est ensemble que nous trouverons des solutions aux difficultés des médias »

Journée mondiale de la liberté de la presse: Sidi Touré : « C’est ensemble que nous trouverons des solutions aux difficultés des médias »

A l’instar du monde entier, les journalistes de Côte d’Ivoire ont célébré, le vendredi 3 mai, la 26e édition de la journée mondiale de la liberté de la presse. Autour du thème « Les médias pour la démocratie : journalisme et élections en temps de désinformation ». La cérémonie officielle a eu lieu au stade de la Haute fréquence de la Radiodiffusion télévision ivoirienne (Rti) Cocody, en présence du ministre de la Communication et des Médias, Sidi Touré. Ce, après une marche qui avait pour itinéraire Rti-Istc-Mermoz.

Les engagements fermes du gouvernement

Répondant aux préoccupations des journalistes, le ministre Sidi Touré s’est voulu rassurant : « En ce qui concerne les fins de mandat dans les organes de régulation, c’est quelque chose qui est en train d’être fait. Avant la fin de l’année, nous allons régler ce problème. L’idée de décentralisation du département ministériel dans les régions est un sujet qui est déjà pris en charge dans notre décret portant organisation du ministère. Nous sommes en train de travailler sur le dossier ». En outre, il a affirmé que le gouvernement mettra tout en œuvre pour garantir la liberté de la presse. Sidi Touré a également invité les acteurs des médias à jouer leur partition pour le bien-être des journalistes. « C’est ensemble que nous trouverons des solutions aux difficultés des médias. Le gouvernement prendra sa part de responsabilité. C’est ensemble que nous bâtirons une Côte d’Ivoire démocratique et forte par une presse libre professionnelle et indépendante », a-t-il laissé entendre.
Anne Lemaistre, représentante de l’Unesco, a, pour sa part, indiqué que l’impunité des crimes commis contre les journalistes est une menace qui touche toutes les sociétés. Elle estime qu’il est temps d’agir pour protéger la liberté d’expression et la sécurité des journalistes. « L’observatoire de l’Unesco dénombre 99 meurtres de journalistes en 2018, et 1307 assassinats de journalistes au total de 1994 à 2018 », a-t-elle déploré.

Les organisations du secteur exposent leurs préoccupations au gouvernement

Au nom de la corporation, Moussa Traoré, président de l’Unjci, a souligné que cette journée consacrée aux médias permet de jeter un regard rétrospectif sur l’exercice du métier, tout en rappelant ce qui est fait par les gouvernants pour assurer son libre exercice. Au fond, Il s’agit, selon le président, de chercher les voies et moyens pour garantir davantage de liberté à la presse. Pour lui, la liberté de la presse a connu une évolution en Côte d’Ivoire. Il en veut pour preuve le classement du rapport 2019 de Reporters sans frontières (Rsf). « Au regard du classement, nous pouvons affirmer que la Côte d’Ivoire a fait un bond qualitatif. De la 82e place l’année dernière, le pays occupe la 71e place cette année. Il gagne ainsi 11 points. Ce rang est la preuve que des efforts ont été faits », s’est-il réjoui. Tout en remerciant le gouvernement pour ses nombreuses actions en faveur de la presse. Entre autres, la réaffirmation de la suppression de la peine d’emprisonnement pour les infractions commises par voie de presse, la réduction de toutes les sanctions pécuniaires infligées aux entreprises de presse, la libéralisation de l’espace audio-visuel, le financement par le Fonds de soutien de la presse (Fsdp) des projets des entreprises de presse. Il a ensuite plaidé pour la fin de certaines pratiques qui entravent la liberté des journalistes dans l’exercice de leur métier. Notamment l’audition des journalistes, les arriérés de salaires dans la presse privée, le licenciement pour motif économique des travailleurs dans certaines rédactions. Traoré Moussa s’est par ailleurs prononcé sur le renouvellement des mandats des organes de régulation. « Depuis plus d’un an, les mandats des organes de régulation, à savoir l’Anp , la Haca et la Caidp, sont arrivés à terme. Les organisations qui y siègent ont désigné leurs nouveaux représentants, mais jusqu’à présent, ceux-ci n’ont pas encore pris fonction. Sérieusement, cette situation nous inquiète. Nous demandons la signature du décret de nomination, afin que ces nouveaux conseils prennent fonction », a-t-il suggéré. Avant de souhaiter la décentralisation du département ministériel dans les régions.

EMELINE PEHE AMANGOUA