Zone de libre-échange continentale: Paul Kagame appelle à la mise en œuvre effective

Zone de libre-échange continentale: Paul Kagame appelle à la mise en œuvre effective

Le Président de la République du Rwanda, Paul Kagame, a ouvert, le 25 mars, la 7e édition de l’Africa Ceo Forum qui se tient au Centre de Convention de Kigali.  Plus de 1 500 participants venus des quatre coins du monde comprenant en majorité des Chefs d’Etats africains, des dirigeants d’entreprise, des investisseurs, des financiers et des décideurs publics parmi les plus influents du continent africain ont répondu présent à ce grand évènement économique. Et le thème de cette année, « Faire de l’intégration africaine une réalité », justifie bien cette forte mobilisation.

Dans son allocution d’ouverture, le Président du Rwanda a appelé les pays signataires de l’accord créant la Zone de libre-échange continentale à sa mise en œuvre effective. « La Zlec est sur le point d’entrer en vigueur, il ne reste qu’une seule ratification. Il est bon que nous travaillions ensemble pour que cet accord soit effectivement une réalité. Nous ne devons plus attendre», a-t-il déclaré. Paul Kagame a encouragé les dirigeants africains à  sceller des partenariats avec les acteurs du secteur privé dans les projets de développement et à accroître leurs capacités en offrant des infrastructures, des marchés concurrentiels et des services financiers.

Quarante-quatre pays africains ont signé en 2018, lors du 30e sommet de l’Union africaine  à Kigali, l’accord portant création de la Zone de libre-échange continentale. Il s’agit d’un espace économique qui devrait favoriser le développement du commerce intra-africain grâce à l'élimination des droits de douane. Mieux, la  création de ce marché continental unique favorisera la libre circulation des hommes d'affaires et des investissements et devrait être un moteur essentiel de la croissance économique, de l'industrialisation et du développement durable du continent africain.

Les recettes de Kagame

Le Président rwandais a, par ailleurs, mis en exergue les conditions pour réussir ou atteindre le développement du continent africain. « Le développement de l’Afrique est une question de politique. Si les politiques ne sont pas bien élaborées, il n’y aura pas de développement. Les pays africains doivent s’organiser au niveau de leur gouvernance de sorte que le secteur privé puisse jouer son rôle », a-t-il affirmé. Et de renchérir : « Nous devons changer de mentalité. Encourager les jeunes, les femmes dans la réalisation de nombreux projets pour que la Zlec puisse porter des fruits ».

Pour Philippe Le Houérou, vice-président exécutif de la Société financière internationale (Sfi) du groupe de la Banque mondiale, les  efforts en faveur du libre-échange régional sont louables, mais des difficultés subsistent. Selon lui, les obstacles comprennent les contrôles monétaires, les coûts de transport élevés, les barrières non tarifaires et les tarifs commerciaux. Il s’est réjoui de la tenue de ce forum qui est un cadre d’échanges, dans la mesure où il offre aux chefs d’entreprise la possibilité de traduire les opportunités en réalité.  

Le Premier ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly, qui a représenté le Chef de l’Etat à cette 7e édition de l’Africa Ceo Forum, va co-animer un panel pour présenter les avancées de la Côte d’Ivoire en matière de réformes et d’investissements.

EMELINE P. AMANGOUA

Envoyée spéciale