Vandalisme: Une horde de personnes s’attaque au commissariat de Botro

Vandalisme: Une horde de personnes s’attaque au commissariat de Botro

Résultat, trois policiers légèrement blessés dont le commissaire. Par contre, le bilan matériel enregistre deux véhicules de la police et un véhicule personnel d’un fonctionnaire de police saccagés et le commissariat complètement mis à sac. Heureusement, l’on ne déplore aucune perte en vie humaine.

Braman Koné, procureur de la République près le tribunal de première instance de Bouaké, informé aux environs de 9h, le mardi 12 février, s’est rendu en fin de matinée à Botro pour non seulement soutenir Benoit Téhora, le commissaire, chef de service du commissariat de police de Botro et ses éléments mais aussi se faire expliquer par les premiers concernés ce qui s’est réellement passé au cours de cette nuit de violence.

Il ressort des explications données que dans la journée du 11 février, les élèves du lycée moderne de Botro sont allés pour déloger leurs camarades du collège privé Akpôlê Kouadio.

Par la suite, il y a eu des altercations entre les élèves et les forces de l’ordre. Celles-ci pour maintenir l’ordre ont arrêté une dizaine d’élèves qu’ils ont gardés à vue au commissariat. En fin d’après-midi, Tuo Kolotioloman, préfet de Botro, après leur avoir prodigué de sages conseils les a faits libérer.

Il s’en est suivi une rumeur qui a fait croire que deux élèves sont décédés suite à leurs interpellations par la police. Alors que les éléments de la police sont dans le commissariat, vers 19h30, une horde de personnes armée de bois, de cailloux, de barre de fer, de pioche et de bouteilles de produit inflammable vont s’attaquer aux éléments des forces de l'ordre avec une rare violence.

L’effet de surprise passé, les policiers acculés et voyant leur vie en danger, vont utiliser les moyens conventionnels pour les faire reculer. Notamment, les gaz lacrymogènes. Mais ces hors-la-loi étaient déterminés. Les policiers vont finalement faire usage de leurs armes à feu en procédant à des tirs de sommation jusqu’à ce qu’ils n’aient plus de munitions. Désarmés et face à leur destin, il a fallu un renfort de Bouaké pour les sortir de ce guet-apens. L'affrontement a duré de 19h30 aux environs de minuit.

La ville a retrouvé son calme le lendemain. Cependant, le procureur de la République a ouvert immédiatement une enquête. Il a promis que les coupables seront démasqués et mis à la disposition d’un juge. « Le parquet va rester intraitable dans la lutte contre l’incivisme notoire. Les atteintes aux symboles de l’Etat doivent faire l’objet de procédures judiciaires », a-t-il prévenu.

Notons que le commissariat de Botro qui est l’un des plus beaux du pays a été inauguré le 20 juillet 2018 par le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité, Sidiki Diakité.

CHARLES KAZONY
CORRESPONDANT REGIONAL