Cop 24 en Pologne: Le plaidoyer de la Côte d’Ivoire contre les déchets dangereux

Cop 24 en Pologne: Le plaidoyer de la Côte d’Ivoire contre les déchets dangereux

À la pointe de la lutte contre les changements climatiques en Afrique, la Côte d’Ivoire est présente, cette année encore, à la Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, qui se tient à Katowice, en Pologne, depuis le 2 décembre.

En marge de ce sommet mondial pour le climat censé négocier les mécanismes de mise en œuvre efficiente de l’Accord de Paris sur le climat intervenu en 2015, les ministres africains de l’Environnement réunis au sein de la Conférence ministérielle éponyme se sont retrouvés hier, dans un hôtel de cette ville du sud-ouest polonais, afin d’arrêter une position africaine commune, face aux pays développés leaders en matière de pollution de la planète, mais derniers de la classe quand il s’agit de payer pour les dommages et dégâts causés.

L’Afrique qui participe à moins de 4% aux émissions de gaz à effet de serre responsables du changement climatique, est pourtant la région du monde la plus sévèrement affectée par les dérèglements climatiques, ont à nouveau rappelé les ministres africains de l’Environnement, fustigeant le manque de transparence et de volonté politique des pays développés.

Sur les 100 milliards de dollars U.S promis par ceux-ci (environ 57.000 milliards de Francs Cfa) pour alimenter le Fonds vert pour le climat à partir de 2020, à peine 56% ont été mobilisés jusque-là. La nouveauté, cette année, c’est le changement d’état d’esprit des ministres africains qui ont souligné la nécessité de mobiliser eux-mêmes des ressources domestiques pour faire face aux changements climatiques, face à l’attentisme teinté d’indifférence des pays riches.

Mais, il n’y  a pas que les émissions de gaz à effet de serre qui dégradent l’environnement en Afrique. La question des déchets dangereux déversés par les pays riches en Afrique y est tout aussi lancinante, voire inquiétante. Refusant d’être un continent-poubelle, l’Afrique a adopté la Convention dite de Bamako interdisant l’importation des déchets dangereux et radioactifs vers le continent africain quelle qu’en soit la raison.

Entrée en vigueur en 1998, elle n’a été toutefois ratifiée que par 25 États africains sur la cinquantaine que compte l’Union africaine. D’où le plaidoyer du ministre ivoirien de l’Environnement et du Développement durable, Joseph Séka Séka qui a exhorté les pays africains non encore parties à ratifier ce texte afin de former un bloc africain compact face aux velléités des producteurs et exportateurs de déchets dangereux. « Je voudrais saisir l’opportunité qui m’est offerte à travers cette réunion de haut niveau pour appeler tous les pays africains à adhérer massivement à la Convention de Bamako, un instrument africain pour faire barrage sur le continent à tout type de déchets dangereux », a notamment indiqué le ministre.

Une exhortation bien accueillie par les ministres africains de l’Environnement dont le président, le ministre gabonais des Eaux et Forêts et de l’Environnement, Jacques Denis Tsanga a souligné la pertinence devant un auditoire relevé. Une réunion extraordinaire de la Conférence des parties à cette convention est prévue fin février prochain à Khartoum, au Soudan, a annoncé le ministre Séka Séka.

L’agenda du ministre prévoit, aujourd’hui, plusieurs audiences au pavillon de la Côte d’Ivoire, ainsi qu’une participation attendue à une concertation ministérielle francophone devant traiter du « bilan du processus de négociation des règles et procédures pour opérationnaliser l’accord de Paris et les défis pour rehausser l’ambition en Francophonie ». La Cop24 s’achève le 14 décembre.

Valentin Mbougueng