Littérature: Le Prix IVOIRE 2018 décerné au romancier GAUZ
C'était le 10 novembre 2018, à Abidjan-Riviera, à l'Eden Golf hôtel. Après sa distinction, le romancier Gauz a rendu un vibrant hommage à Werewere Liking, présidente du jury du Prix Ivoire.
Le jury présidé par la dramaturge et romancière Werewere- Liking a décerné le prix à Gauz devant cinq autres finalistes. L'écrivain congolais Emmanuel Dongala, le chroniqueur Yvan Amar (RFI), Catherine Morand (membre du jury du Prix Ahmadou Kourouma) ont pris part à la cérémonie. La jeune romancière Grâce Minlibé s'est vu attribuer le Prix littéraire Horizon récompensant les espoirs des Belles-lettres de Côte d'Ivoire au cours de la même cérémonie.
« Comme Césaire en son temps, Gauz réinvente la littérature francophone dès son second roman. Est-ce grâce à l’influence de l’oralité ? Est-ce par la posture politique du roman souligné par son titre ? ». C’est l’avis de Baptiste Gros, La Coline aux livres, Bergerac (24) sur le roman de Gauz.
Dans sa note l'éditeur souligne que « Pour l’Enfer colonial, Camarade papa a raison et demi : aucun diable, juste la chaleur. » Et de résumer l’oeuvre : "Une histoire de la colonisation comme on ne l’a jamais lue. 1880. Un jeune homme, Dabilly, fuit la France et une carrière toute tracée à l’usine pour tenter l’aventure coloniale en Afrique. Dans une « Côte de l’Ivoire » désertée par l’armée française, quelques dirigeants de maisons de commerce négocient avec les tribus pour faire fructifier les échanges et établir de nouveaux comptoirs. Sur les pas de Dabilly, on découvre une terre presque inexplorée, ses légendes, ses pactes et ses rituels…
Un siècle plus tard, à Amsterdam, un gamin d’origine africaine raconte le monde postcolonial avec le vocabulaire de ses parents communistes. Lorsque ceux-ci l’envoient retrouver sa grand-mère et ses racines en Afrique, il croise les traces et les archives de son ancêtre.
Ces deux regards, celui du blanc sur l’Afrique et celui du noir sur l’Europe, offrent une histoire de la colonisation comme on ne l’a jamais lue. Gauz fait vivre des personnages tout en contrastes, à la lumière solaire, dans une fresque ethnologique pétrie de tendresse et d’humour."
Salif D. CHEICKNA
salifou.dabou@fratmat.info
"Camarade Papa", éd. Le Nouvel Attila, 256 pages, ortie le 31 août 2018
DECLARATION DU JURY DU PRIX IVOIRE 2018
Le jury a décerné le Prix Ivoire pour la Littérature Africaine d’Expression Francophone 2018 à un auteur fabuleux dont l’écriture permet à la littérature francophone de faire un pas en avant. Son auteur est à sa deuxième publication, mais donne l’impression d’être sur le terrain des Belles-Lettres depuis un long moment.
L’ouvrage primé est un roman. Il est porté par une plume pleine de maîtrise et, surtout, pleine de surprises dans son rapport particulier à la langue. L’auteur ne se contente pas d’attendre la langue et de l’utiliser avec un respect sacro-saint des règles de bon usage. Au contraire, il va à la rencontre de cette langue. Quand on ajoute à cela la qualité des récits – il y en a plusieurs qui avancent, portés par une énergie heureuse –, on se convainc que le lauréat est promis à une belle carrière.
Lorsqu’on relève que les personnages mis en situation dans ce roman revisitent la colonisation, notamment une part de sa mémoire logée en terre ivoirienne, on a vite fait de deviner qui est le lauréat.
Je suis heureuse d’annoncer à l’assemblée que le Prix Ivoire pour la Littérature Africaine d’Expression Francophone 2018 est attribué à GAUZ, originaire de Côte d’Ivoire, pour son roman «Camarade Papa », paru aux éditions Le Nouvel Attila.
Je vous remercie.
Pour le Jury du Prix ivoire 2018, la Présidente
Werewere-Liking