
Obsèques du général Kassaraté: Le dernier hommage de la Gendarmerie nationale à l’ex-Commandant supérieur
Décédé le vendredi 13 juillet 2018, à Abidjan, le général de Corps d’Armée, Kassaraté Tiapé Edouard a été inhumé ce samedi 29 septembre, au caveau familial, au cimetière de Williamsville. Mais avant l’ultime séparation d’avec les vivants, il a eu droit, tôt dans la matinée, à un dernier honneur militaire à l’École de gendarmerie d’Abidjan.
La cérémonie s’est déroulée en présence du ministre d’Etat, ministre de la Défense, Hamed Bakayoko, qui avait à ses côtés, plusieurs autorités militaires et civiles. Au rang desquelles, le général de Corps d’Armée, Touré Sékou, chef d’Etat-major général des Armées, le général de division Nicolas Kouakou, Commandant supérieur de la gendarmerie, les généraux de la gendarmerie à la retraite, Gervais Kouassi, Guiai Bi Poin Georges, Touvoly Bi Zogbo, les généraux des Faci, à la retraite, Michel Gueu, Abdoulaye Coulibaly, le général de Police à la retraite Bredou M’Bia. C’est au commandant supérieur de la gendarmerie, Nicolas Kouakou, qu’il est revenu de prononcer l’oraison funèbre.
Un parcours remarquable…
« Remarquable, fut le parcours du général Edouard Kassaraté au sein de la gendarmerie nationale. Exemplaire, a été sa vie au service de la Nation », dira le général de division Nicolas Kouakou dans son éloge funèbre. Avant de retracer le parcours impressionnant de l’ex-commandant supérieur de la gendarmerie (2005 à 2011). Depuis l’Ecole militaire préparatoire africaine, aujourd’hui Prytanée militaire Charles N’tchoréré de Saint Louis au Sénégal, jusqu’à la politique, après sa retraite en octobre 2017. En passant par le Lycée Polyvalent Mixte d’Etat à Toulon en France, « où il se distingue très brillamment dans les lettres supérieures », par la prestigieuse Ecole militaire de Saint-Cyr à Quoêtquidan, « creuset de formation de la crème des Officiers d’active français », par l’Ecole des Officiers de la Gendarmerie Nationale de Melun, en France, par l’Institut de Criminologie, à la Faculté de Droit de Paris V où il obtient le certificat des sciences criminelles en 1977. En passant également par le Peloton Mobile de Dimbokro, par le Premier Escadron mythique de la Première Légion de Gendarmerie, l’Escadron 1/1 d’Agban, par le 2ème Peloton de l’Escadron V.A.B en gestation, unité aujourd’hui devenue Groupe d’Escadrons Blindés, fer de lance de la Gendarmerie dans la Défense Opérationnelle du Territoire.
Mais aussi par l’Ecole nationale d’administration (Ena) d’Abidjan où il fera ses armes, en diplomatie avant d’intégrer l’Institut Fédéral de langues à l’Université de Cologne en Allemagne où il obtiendra un diplôme supérieur en langue allemande. Le Général Kassaraté suivra également, une formation à l’Ecole Militaire de Paris, ainsi qu’au F.B.I (Federal Bureau of Investigation) de Washington, aux Etats-Unis. Mais aussi, dans des organismes tels que la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) et la Banque Mondiale en qualité d’expert pour les questions de criminalité transfrontalière, de fluidité du trafic routier et de trafic d’armes légères en Afrique de l’Ouest.
« Le couronnement du dévouement à la patrie de notre regretté est sa nomination le 20 octobre 2005, au poste prestigieux de Commandant Supérieur de la Gendarmerie. Où, six années durant, il va imprimer à ce corps d’élite les vertus qui doivent fonder le chef militaire moderne, faites d’écoute, de diplomatie, de connaissance de l’évolution de la psychologie de nos sociétés, mais aussi et surtout de fermeté dans la conduite de ses subordonnés. En août 2010, il est promu au grade de Général de Corps d’Armée, une grande première dans la Gendarmerie Nationale de Côte d’Ivoire », a rappelé le Gal de division, Nicolas Kouakou. Et d’ajouter: « S’il y’a une chose sur laquelle tous ceux qui l’ont côtoyé sont unanimes, ce sont ses qualités affirmées dans le domaine relationnel et du management. C’est à juste titre qu’après les armes et le treillis, il va revêtir le costume de la diplomatie ». C’est donc sans surprise, qu’il sera nommé en 2012, ambassadeur de la Côte d’Ivoire, au Sénégal, en République islamique de Mauritanie, en Gambie et au Cap-Vert, avec résidence à Dakar.
Depuis sa retraite, le général Kassaraté s’est engagé en politique. Il était vice-président du parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda). « En définitive, dira-t-il, votre carrière nous apparaît comme le symbole de grandeurs et de servitude au métier des armes! Si de là où il se trouve, notre regretté Général peut voir et entendre, qu’il voit alors notre peine, qu’il entende nos voix mélancoliques et qu’il se sente heureux de la force de l’amitié et de la solidarité du monde ici réuni pour lui ! », a-t-il conclu.
La cérémonie s’est achevée par un défilé militaire et la remise du drapeau et du corps à la famille éplorée.
Né le 13 mai 1950 à Tabou, le général Kassaraté Tiapé Edouard laisse derrière lui, une veuve et 8 enfants.
CASIMIR DJEZOU