Dialogue civilo-militaire: Les populations demandent la réinstauration du ‘’service militaire obligatoire’’
Ce rendez-vous d'échanges entre les forces de défense et les populations civiles s'inscrit dans le cadre des rencontres baptisées «Dialogue civilo-militaire». Il est revenu à Banga Arthur, docteur en histoire militaire et en histoire des relations internationales de situer le cadre de ce thème.
« Cette plate-forme ne vise pas à indexer ou vilipender les soldats, mais plutôt à définir le cadre d'un dialogue pour une collaboration apaisée et franche entre ceux-ci et leurs populations », a-t-il averti.
Tout en présentant sa structure et ses missions, Thilo Schöne, représentant résident de Friedrich Ebert Stiftung (Fes), a tenu à faire cette mise au point. «Il ne s'agit pas de critiquer pour critiquer mais de proposer des pistes de solutions à travers des recommandations». Car à l’en croire, « la démocratie doit se construire et se consolider dans un environnement de sécurité et des débats pour un avenir meilleur ».
Au nom de son mandant, Michèle Pépé, présidente du Conseil d'administration de la Fondation Serenti, a, pour sa part, salué la mise en œuvre de cette initiative.
«Le dialogue, cette vertu précieuse pour la vie en société, est devenue malheureusement une denrée rare en Côte d'Ivoire. Il nous faut donc revenir aux sources du dialogue que sont le respect et la confiance mutuelle», a-t-elle souligné.
Après quoi, les populations, sans faux-fuyant, se sont exprimées. Les intervenants sont revenus sur les exactions dont les populations civiles ont été victimes à l'occasion des mutineries de 2017 de l'armée ivoirienne réclamant le paiement de 17 millions de Fcfa à l'État.
Certains témoins ont rapporté avoir été battus par certains soldats. Quand d'autres ont témoigné avoir été délestés de leurs biens durant ces jours sombres. Cette situation de chao provoquée par les soldats a fait perdre d'énormes retombées aux populations civiles de Bouaké, a rapporté un adjoint au maire.
C'est pourquoi les civils ont insisté et demandé un meilleur rétablissement de la confiance entre eux et militaires par la mobilisation de l'armée pour assainir les lieux publics, combattre l'impunité au sein de la grande muette et renforcer l'État de droit. De même, elles ont demandé la réinstauration du « service militaire obligatoire ».
Notons que cette plate-forme d’échanges a été organisée par le bureau de Friedrich Ebert Stiftung (Fes) et le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), en partenariat avec la Fondation Serenti.
CHARLES KAZONY
CORRESPONDANT REGIONAL