Mouvement mutualiste et nouveaux défis : Un expert français préconise l’union des adhérents
C’est principalement à cette question que Thierry Beaudet, président de la mutualité française (Fnmf), a tenté de répondre au cours d’une conférence publique qui a eu lieu, lundi 26 février, au siège de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (Cge-ci) au Plateau. Le président de la plus grande faitière des mutuelles de France (quatre cent vingt-six mutuelles) donnait une conférence sur le thème : « Défis de la mutualité ivoirienne face aux défis de son expansion.» Pour Thierry Beaudet, le débat qui a cours actuellement en Côte d’Ivoire quant à l’avenir des mutuelles face à la Cmu sont les mêmes qui ont eu lieu en France à l’avènement de la Sécurité sociale en 1945, alors que le mouvement mutualiste connaît son essor dans ce pays depuis la Charte du 1er avril 1898 promulguant ce type d’organisation d’entraide.
Au dire du conférencier, au terme des débats, il est apparu évident que la mutualité devra servir de socle à la mise en place de la Sécurité sociale. C’est ce qu’il préconise pour la Côte d’Ivoire. Le président de la faitière fait savoir que la mise en place d’une sécurité sociale universelle est un combat de longue haleine. En France où la Sécurité sociale existe depuis une cinquantaine d’année, il n’y a pas encore une couverture intégrale de tous les habitants de ce pays. Thierry Beaudet a surtout insisté sur l’union qui devra être le bréviaire des mutualistes en ce sens que la mutualité est avant tout une institution où s’exprime la solidarité. Il préconise une union entre les différentes mutuelles nationales et entre elles et celles de la sous-région. C’est dans la logique de l’union préconisée que le Programme d’appui aux stratégies mutualistes de santé (Pass) dont le siège est en Côte d’Ivoire a été mis en place. Le rôle de ce programme d’initiative française est d’apporter son expertise au mouvement mutualiste dans les pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa).
Parlant justement de solidarité, le président de la Fnmf a indiqué que cette valeur fait partie des trois socles de la mutualité en France. Les deux autres sont la démocratie, c’est-à-dire la liberté que les adhérents se donnent pour mettre ensemble leurs cotisations et les affecter aux besoins qu’ils auront librement déterminés et enfin la « non lucrativité », à savoir que la mutuelle n’est pas une société à but lucratif dont des actionnaires attendraient un retour sur investissement. Toutefois, il précise que cette « non lucrativité » n’est pas antinomique de la recherche d’une gestion saine et d’équilibre des comptes.
Faut-il le noter, la conférence a été organisée à l’initiative de l’Union nationale de la mutualité en Côte d’Ivoire (Unmci) présidée par Soro Mamadou, ancien président du conseil d’administration de la Mutuelle générale des fonctionnaires et agents de l’Etat de Côte d’Ivoire (Mugef-ci).
Théodore Sinzé