Issa Sangaré Yéresso (ancien journaliste à la Rti): "La Rti a eu de grands professionnels"
Issa Sangaré Yéresso (ancien journaliste à la Rti): "La Rti a eu de grands professionnels"
Que devient Issa Sangaré Yeresso ?
Je rends gloire à Dieu. Je vis paisiblement ma retraite. Je m’occupe de certains aspects de ma vie que j’avais négligés. Par ailleurs, je voyage beaucoup.
On vous avait annoncé à la tête d‘une radio à Boundiali et vous revoilà écrivain, avec la sortie de « La télévision ivoirienne (Rti) de 1963 à 2011 ».
Le président de la région de la Bagoué, Siama Bamba, m’a demandé d’organiser la création, le démarrage et le fonctionnement de la radio Bagoué. Je le remercie pour cette marque de confiance qui me permet de continuer à servir ma région et mon pays en partageant ma petite expérience. La radio Bagoué a été inaugurée en février 2016 par les ministres Kandia Camara et Mariatou Koné. elle fonctionne très bien pour le bonheur des auditeurs de la Bagoué.
Pourquoi un livre sur la Rti?
Pendant mes études, mes mémoires de maîtrise, Dea, doctorat, j’ai été confronté au manque d’archives; surtout en ce qui concerne la radiodiffusion Télévision Ivoirienne. Les Africains négligent les archives. Et pourtant, en audiovisuel, les archives constituent la deuxième ressource économique après la publicité. Cette négligence des archives, je l’ai constatée dans tous les ministères. C’est à l’intention des chercheurs, enseignants, étudiants et tous ceux qui s’intéressent à la Rti.
Est-ce le début d’une carrière littéraire ou juste une petite incursion dans l’univers de l’écriture ?
Il est fort possible que d’autres livres suivent. Mais pas une carrière littéraire.
Après la soutenance de votre thèse de doctorat, on s’attendait à vous retrouver enseignant à l’université ou dans une grande école.
Après ma thèse de doctorat, je donne effectivement des cours théoriques et de formation professionnelle. Je suis consultant et je fais du coaching.
Avec du recul, qu’est-ce qui vous a marqué dans votre riche carrière et quels sont les actes de service que vous regrettez ?
Ce qui m’a marqué dans ma carrière, c’est quand en 1990 j’ai été choisi par le Bureau politique et le secrétaire général du Pdci-rda pour superviser la campagne du candidat Félix Houphouët-Boigny sur les antennes de la Rti.
Votre livre est consacré à la télévision. Quel jugement faites-vous de ce média ?
C’est le manque de continuité dans l’administration publique. Notamment à la rti. À chaque changement, on fait table rase du passé et de l’existant.
La Rti, à votre analyse, a-t-elle eu les hommes qu’il faut ?
La Rti a toujours été entre le marteau et l’enclume. Je félicite les travailleurs de ce média public. Chaque génération y apporte sa touche. Côté ressources humaines, oui la rti a eu les hommes qu’il fallait; et de très grands professionnels: souvenez-vous de Mamadou Ben Soumahoro, Danièle Boni Claverie, Joseph Diomandé, Mamadou Berté,
Kakedim Zogbo, Roger Fulgence Kassy, Georges Taï Benson, Hamed Touré, Barthélemy Inabo, Fernand Dedé, Yves Zogbo Junior Kaloua... j’en oublie certainement. Mais les hommes politiques, les différents régimes n’ont jamais donné les moyens financiers qu’il faut pour que la Rti accomplisse la mission qui lui est assignée.
À la Rti, selon vous, est-ce la censure ou l’autocensure?
Il ne faut pas se voiler la face. La censure existe. Elle est si répétitive qu’elle amène les agents et les responsables à s’auto censurer. C’est pire que la censure.
L’heure est aujourd’hui à la libéralisation de l’espace audiovisuel. Quel est le regard de l’expert que vous êtes?
Les professionnels et les consommateurs ne sont pas du tout satisfaits. Mais c’est déjà un bon début. Mieux vaut tard que jamais. L’avenir est prometteur.
Peut-on s’attendre à voir Issa Sangaré Yéresso sur une des nouvelles chaînes ?
Bien sûr que c’est possible. Patience !
Réalisée par BLEDSON MATHIEU