48e édition du forum économique de Davos : La confirmation du leadership de la Côte d’Ivoire

48e édition du forum économique de Davos : La confirmation du leadership de la Côte d’Ivoire

 

« La moisson est très bonne !» C’est l’expression utilisée par le Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, pour qualifier le résultat de son séjour à Davos en Suisse du 21 au 24 janvier. Une mission brève mais un agenda chargé qui a permis au Chef du gouvernement ivoirien de donner la vision de la Côte d’Ivoire sur l’épineux problème de l’émergence du continent, de l’emploi des jeunes. Sur cette question, le gouvernement ivoirien a fait un choix clair : il faut industrialiser les pays africains. C’est l’unique alternative porteuse de solution au besoin toujours croisant d’emploi pour les jeunes.

La Côte d’Ivoire qui, en six ans, est passée sous la houlette du Président de la République, Alassane Ouattara, du statut de pays fragile à celui de pays pré-émergent, selon le constat du Fonds monétaire international, avait des leçons à partager. C’est ce que le Premier ministre, Gon Coulibaly, a fait. D’abord, devant l’auditoire très sélectif de la salle Pisha du Centre des congrès de Davos, au cours du panel sur le thème « Perspectives économiques en Afrique subsaharienne » et ensuite au cours du déjeuner débat sur le thème « Accélérer l’accès à l’énergie en Afrique ».

Sur ce second thème, le Premier ministre n’a pas manqué de mentionner le paradoxe dans lequel l’Afrique est installée. « Le continent dispose d’importantes ressources énergétiques, mais accuse un profond retard en matière d’accès à l’énergie. Outre la faible capacité de production, les pays doivent faire face à d’importants investissements nécessaires pour étendre et moderniser les réseaux de distributions », a-t-il regretté. En Afrique subsaharienne, près de 650 millions de personnes, soit environ 70% de la population, vivent sans électricité.

Mais comme dans beaucoup d’autres domaines, la Côte d’Ivoire sort du lot. Le taux de couverture du pays est de 53% et celui de l’accès à l’électricité de 80%. Cette performance, l’État la doit à sa politique énergétique qui s’est très tôt tournée vers le partenariat avec le secteur privé. La conséquence de l’entrée des capitaux privés dans le secteur de l’énergie a été la forte progression au plan qualitatif et quantitatif qui fait que sans complexe le pays peut nourrir l’ambition d’être le hub énergétique de la sous-région. « Notre capacité de production est passée de 918 mégawatt (Mw) en 1990 à 1400 Mw en 2012, puis 2200 Mw à ce jour », a souligné le Chef du gouvernement. Il a situé l’auditoire sur les objectifs du pays qui sont de se doter d’une capacité de production installée de 4000 Mw en 2020 et renforcer la part de l’énergie renouvelable dans l’offre de sorte à atteindre 42% avec le développement du solaire, de l’hydraulique et de la biomasse.

Le succès de la politique ivoirienne n’élude pas les questions soulevées par la problématique de l’accès à l’électricité en Afrique subsaharienne. Par exemple, que devraient faire les États africains pour attirer davantage le secteur privé dans le secteur ? comment peut-on réduire les coûts d’accès à l’électricité au niveau des populations rurales et à faibles revenus ? Comment renforcer la synergie et la convergence de toutes les initiatives pour l’énergie en Afrique, notamment Power Africa, le New deal pour l’énergie en Afrique et le Wapp (West african power pool », s’est interrogé le Premier ministre ivoirien. Des questions de fond qui ont nourri le déjeuner débat.

Par ailleurs, Amadou Gon a su optimiser l’opportunité qu’offre le Forum économique mondiale de Davos de faire des rencontres d’affaires. Il faut se rappeler que cette année, le Forum économique mondial de Davos qui est à sa 48e édition attendait 350 leaders politiques parmi lesquels une soixantaine de Chefs d’État et de gouvernement et plus de 1000 dirigeants d’entreprises ainsi que des responsables d’organisations de la société civile, des universitaires et près de 500 journalistes.

La Côte d’Ivoire qui représente l’un des meilleurs pôles d’investissement en Afrique aujourd’hui, était très courtisée. L’agenda du Premier ministre s’est allongé au fil des jours avec des demandes d’audience. D’où la satisfaction du représentant du Chef de l’Etat qui a qualifié son séjour de fructueux. L’autre observation, c’est que le pays jouit d’une bonne réputation, en tant que destination de choix pour les affaires et surtout de bonne gestion des affaires de l’État. Justement, toutes les personnalités qui se sont succédé à l’hôtel du Premier ministre ont salué le leadership du Président de la République Alassane Ouattara.

David Ya

Envoyé spécial à Davos (Suisse).