Exposition : Stéphane Blé fait re-briller l’Etoile du sud
Exposition : Stéphane Blé fait re-briller l’Etoile du sud
Depuis le samedi dernier et ce jusqu’à Noel, les murs de l’établissement hôtelier « Etoile du sud » à Grand-Bassam hébergent les pièces de l’artiste.
Chez les Blés, on est artiste multitâche. Olivier Blé son frère a débuté avec le groupe Parallèle 8, avant de devenir l’arrangeur le plus côté en Côte d’Ivoire : Yodé & Siro, les garagistes et bien d’autres portent le sceau des accords de ce pharmacien de formation. Stéphane lui, le sujet du jour est un artiste pluridimensionnel. Musicien, Stéphane Blé est bassiste à qui on doit un album sorti chez Jat Musique il y a deux décennies et imbibé de bout de Marcus Miller, de saveur de Stanley Clarke, des plus bassistes les plus grands. C’est que l’artiste a la musique dans le sang. Il a dans ce sang un penchant également pour l’art pictural et sait intervenir et en proposer le fruit du travail. Il l’a fait lors des grapholies, il y a un quart de siècles. Il l’a fait à l’ambassade d’Espagne, et dans bien des espaces institutionnels dans la discrétion la plus totale.
Depuis ce week-end, c’est Grand-Bassam qu’il investit. Sans tambour ni trompette avec la séduisante maladresse de vrais artistes qui font de belles choses loin des yeux piranhas. Stéphane Blé expose pendant une dizaine de jours à « l’étoile du sud ». Ses toiles au ton chaud comme ‘‘Maternité’’ où se confortent plus que ne s’affrontent rouge, jaune et orange dans des formes carrés, ovales et rondes. C’est l’histoire d’une mère qui berce son enfant par anticipation, se propose comme bouclier protecteur alors qu’il n’est que fœtus. Comme aussi ‘‘Femme fatale’’ illustration de la beauté attrayante de la femme à la poitrine de poires, au regard irrésistible. Les tons froids courent aussi ses toiles avec « L’abondance » où poissons, eau, oiseau, flore et faune se tendent la main chez ce peintre figuratif mais discrètement abstractif et répondant à l’appel des formes géométriques. C’est juste de deux semaines qu’à besoin Blé pour faire mentir ceux qui croient sa production racornie.
ALEX KIPRE