Djibo Nicolas (Maire de Bouaké): ''Je supplie nos jeunes militaires de ne pas abîmer l'exploit du Chef de l’État''

Suite à l’attaque du cantonnement du Ccdo à Bouaké par des militaires, le maire de Bouaké, Nicolas Djibo, qui a visité en compagnie des autorités préfectorales et militaires le site détruit, exprime ses sentiments.

Vous venez de visiter le camp du Ccdo, après l’attaque d’hier nuit (Ndlr : mardi 9 janvier 2017). Quels sont vos sentiments ?

Dieu merci, il n’y a eu aucune perte en vie humaine. Les raisons, pour l’instant, me sont inconnues. Je pense que les autorités vont procéder à une enquête  et nous saurons ce qui s’est passé, pour ne plus que  cela se reproduise. Bouaké a assez souffert. Nous ne voulons plus qu’en cette année 2018, ces genres d’incidents - dont les répercussions  sont très négatives sur le développement de la ville - se produisent.

Qu’avez-vous à dire aux soldats?

Je demande aux soldats de savoir raison garder. Quelles que soient leurs revendications, on ne doit pas passer par des manifestations aussi brutales qui effraient tout le monde, des partenaires politiques, économiques et la population.  Au final, c’est l’isolement de la Côte d’Ivoire, le recul de Bouaké.

Le président Alassane Ouattara a réussi quelque chose d’extraordinaire depuis qu’il est au pouvoir avec la tenue du sommet Ua-Ue. Cette rencontre a repositionné la Côte d’Ivoire à un très haut niveau. Je supplie nos jeunes militaires de ne pas détériorer cette image.

A notre niveau, en tant que maire, nous avons passé ces dernières années à faire la cour aux chefs d’entreprises et des patrons des firmes multinationales pour qu’ils viennent  investir à Bouaké. Beaucoup m’ont évoqué la récurrence de ces genres de violences comme l’objet principal de leurs hésitations. Au nom de l’amour qu’ils ont pour la Côte d’Ivoire et pour Bouaké, je prie nos fils militaires de revenir à la raison, de penser à la population. C’est  cela ma prière.

Propos recueillis par BS
Correspondance particulière