Italie: La Côte d’Ivoire, 3ème pays de provenance des migrants

Italie: La Côte d’Ivoire, 3ème pays de provenance des migrants

Italie: La Côte d’Ivoire, 3ème pays de provenance des migrants

"La Côte d’Ivoire est le 3ème  pays de provenance des migrants arrivés en Italie dans l’année 2017. Il s’agit de plus que 9.300 personnes qui ont déclaré être ivoiriens au moment où ils ont touché la terre d’Italie.

Tandis que le premier pays de provenance est le Nigeria (plus que 18.000 personnes), le deuxième est la Guinée Conakry (plus que 9.600). Après la Côte d’Ivoire, il y a le Bangladesh, le Mali, l’Erythrée, le Soudan, la Tunisie, le Sénégal, la Gambie, et d’autres pays. Ce qui fait plus de 117.000 personnes qui sont arrivées en 2017, en Italie. Toutes ces informations sont publiques et disponibles sur le site internet du Ministère de l’Intérieur de l’Italie (http://www.interno.gov.it/it/sala-stampa/dati-e-statistiche/sbarchi-e-accoglienza-dei-migranti-tutti-i-dati).

Mais qui sont ces ivoiriens ? Comment vivent-ils maintenant? Où habitent-ils? Est-ce qu’ils travaillent? Comme tous les immigrés arrivés à travers le désert et la Libye, ils ont subi des violences, violes, vols, quelque fois des tortures. Et à la fin, ils ont traversé la mer Méditerranée. Peut-être même qu’ils ont vu d’autres africains mourir dans la mer. Quand ils sont arrivés sur les côtes de l’Italie, dans le sud du pays, ils ont été soignés, enregistrés et puis, ils ont été dispatchés dans les vingt régions de l’Italie parce qu’ils sont trop nombreux pour rester tous en Sicile, par où ils arrivent.

La région qui a reçu le plus grand nombre d’immigrés est la Lombardie, dans le nord de l’Italie. Et c’est juste de la Lombardie d’où j'écris, et précisément de la ville de Lodi, près de Milano. Peut-être qu’en Afrique les nouvelles qui arrivent sont celles de la Libye. Cependant, est-ce qu’en Côte d’Ivoire on connait ce que les immigrés trouvent à leur arrivée en Italie ? Est-ce qu’on sait qu’ils ne travaillent pas et qu’ils ne peuvent pas envoyer d’argent au pays ?  Les immigrés en Italie découvrent ici que la Communauté Européenne a une loi (appelée Accord de Dublin)qui stipule que si on arrive dans un pays européen, on doit rester sur place. Ceux qui pensaient partir travailler en Europe (Allemande, France, Angleterre, etc) découvrent que ce n’est pas possible.

« La Côte d’Ivoire n’est pas considérée comme un pays en guerre »

L’Etat italien doit juger si la personne a le droit de rester en Italie comme réfugié. Cela est possible seulement si on vient d’un pays en guerre, et la Côte d’Ivoire n’est pas considérée comme un pays en guerre. Cette commission met du temps pour donner son avis dans sa démarche. Chacun doit attendre au moins une année très souvent pour recevoir une réponse négative. Pendant tout ce temps-là, que font les immigrés africains ? Ils sont hébergés dans des structures gérées par des organisations qui reçoivent de l’argent de l’Etat. Ces organisations sont chargées de s’occuper de leur nourriture ainsi que de leur santé. Cependant, les immigrés doivent apprendre la langue italienne et aller à l’école, même s’ils n'ont pas été scolarisés dans leur pays d’origine.

Egalement, les migrants peuvent être envoyés dans des structures avec certains africains qu’ils ne connaissent pas. Ils vivent ensemble avec d’autres qui parlent différentes langues et pratiquent différentes religions. Par ailleurs, il y a de bonnes et mauvaises organisations. Ces dernières ne s’occupent pas des personnes et n’utilisent pas l’argent que l’Etat met à leur disposition pour les immigrés.

 Les bonnes organisations supportent les immigrés tous les jours et leur donnent gratuitement des cours de langue italienne. Elles sont véritablement à leur écoute. En attendant la Commission qui doit se prononcer sur leur  situation, les immigrés ne travaillent pas.  A leur arrivée, les africains découvrent alors un monde qu’ils croyaient différent, où la vie n’est pas si facile comme ils le pensaient.  Tandis que les familles en Afrique attendent l’argent de la part des immigrés, cela s'avère impossible en Italie où ce sont les migrants qui demandent tout le temps aux amis italiens de les aider à trouver un travail. Ignorant que l’histoire est la même, pour les italiens aussi.

Alors que faut-il faire ?

Créer des emplois dans les pays africains, sans qu’on demande de l'argent ou des faveurs aux jeunes qui veulent travailler. La question se situe aussi au niveau d'une justice équitable pour tous. Et du meilleur traitement du prix des matières premières des pays d’Afrique. Il va falloir également donner les mêmes chances à tous les enfants, filles et garçons d’aller à l’école. Et sensibiliser les personnes qui partent de l’Afrique sur la condition réelle de la société dans les différents pays européens.

Si beaucoup de personnes en Afrique sont convaincues que tous les Européens sont riches sans se demander si cela est vrai, il faut qu’ils soient bien informés. Ces jeunes estiment qu’en Europe  tous les Etats sont riches et qu’on y trouve facilement du travail. Les immigrés africains découvrent qu’il y a d’autres africains qui habitent ici depuis les années 80 et 90. Ils découvrent également que ces derniers sont en difficultés comme des italiens. A cela, il faut ajouter des immigrés en provenance  de l’Asie, de l’Europe de l’Est, de l’Amérique du Sud. Les immigrés africains arrivés ces  temps-ci, de 2014 à ce jour, se fâchent parce qu’ils ne trouvent pas de travail. Quand on leur demande leur connaissance de l’Italie avant  qu'ils s’y  aventureent, ils répondent toujours par la négative. C’est pourquoi je demande aux personnes qui sont en Côte d’Ivoire et qui envisagent de venir ici, de chercher à connaitre la réalité en Italie.

Raffaella Bianchi

Lodi, Italie, Journaliste et enseignante de langue italienne pour immigrés de l’Afrique.