19e ICASA: Alassane Ouattara promet une prévalence de l’infection à Vih de 1% en 2020

19e ICASA: Alassane Ouattara promet une prévalence de l’infection à Vih de 1% en 2020

Le Chef de l’Etat ivoirien, conscient du droit à la santé pour tous, a de nouveau pris un engagement fort après avoir ramené le taux de prévalence à l’infection Vih qui était en 2012 de 4,7% à 2,7% en 2016, selon les données de l’Onusida. Il se propose de faire baisser ce niveau de prévalence à 1% en 2020. Il a, pour ce faire, décidé de porter le budget de la lutte contre la pandémie du Sida de 4 milliards à 21 milliards de Fcfa sur la période 2018/ 2020.

Le Président ivoirien qui a reconnu la pertinence du thème de la conférence avec les nouveaux défis dont le phénomène migratoire et le niveau élevé des nouvelles infections à Vih, notamment chez les adolescents et de façon particulière chez les jeunes puis les femmes, a préconisé comme une des réponses, la mobilisation soutenue de financement pour permettre à plus de malades d avoir accès au soins. Il s’est posé une suite de questions pour rendre la compréhension du thème audible et surtout ouvrir des pistes de solutions innovantes pour que l’Afrique remporte cette guerre.

Quels sont les mécanismes innovants pour des financements endogènes et exogènes ? Comment orienter les recherches pour que l’Afrique ait des résultats et cesse d’être la consommatrice des acquis des autres au point d’être dépendante à tous points de vue des pays du nord ? Comment mobiliser le secteur privé pour qu’il prenne une part active dans la prévention du Sida ?

Le Président Ouattara a aussi relevé la persistance des maladies émergentes qui comme la maladie à virus Ebola consacre la fragilité des systèmes de santé des pays du Sud.

Avec lui, le Président du Ghana Nana Akufor Addo dont le message a été lu par son ministre de l’Aviation, Cecilia Dappa, a condamné la stigmatisation et la discrimination contre les personnes vivant avec le Vih. Alors que le dépistage volontaire et la fréquentation des services de santé peuvent faire avancer la lutte contre cette pandémie et ainsi faire reculer le niveau de prévalence, chacun connaissant son statut sérologique. Il entretient, cependant, un espoir avec plus de 100 millions de jeunes usagers de Facebook, qui peuvent s’éduquer sexuellement en s informant de  manière utilitaire pour éviter d’être de nouvelles victimes du Sida.

Les engagements forts des partenaires

Michel Sidibé, le directeur exécutif de l’Onusida, a dressé un tableau peu reluisant et sans complexe de la maladie du Sida qui bien cernée est loin d’être vaincue surtout en Afrique de l’Ouest et du Centre. Il a plaidé pour que dans la lutte contre le Vih, il n’y ait pas deux Afriques.  Il a fait des propositions audacieuses. Il a lancé la coalition pour la lutte contre la stigmatisation et la discrimination pour encourager le dépistage volontaire. Il dit  non à une réponse à deux vitesses. En 2010 l’Afrique de l’ouest et l’Afrique centrale totalisaient 42% d’infectés et seuls 35% avaient droit à un seul traitement. En 2016 dans ces deux régions 75% des enfants malades du Sida n’avaient droit à aucun traitement.

Michel Sidibé souhaite vivement que le plan de rattrapage qu’il a lancé, devienne réalité car le Sida ne doit être combattu isolement mais en associant la tuberculose, les hépatites, le cancer du col de l’utérus et les maladies non transmissibles, ce qui serait un gage d’efficacité dans l’action. Le premier responsable de l’organe opérationnel de l’Onusida plaide pour qu’il soit mis à la trop grande dépendance de l’Afrique qui fabrique moins de pourcentage des médicaments qui servent à soigner les populations. Il a recommandé la dynamisation de la place et du rôle des organisations de la société civile et déploré l’amenuisement des espaces qui leur sont accordées ce d’autant affirme-t-il sans faire la fine bouche. Sans financement de la société civile, on ne peut parler d’Icasa.

A sa suite, les directeurs régionaux de l’Unicef et de l’Oms et le directeur exécutif du Fonds mondial pour les populations ont redit leur volonté de soutenir le combat contre le Vih et les maladies opportunistes en mettant chacun, selon domaine de compétences, les efforts à accentuer pour préserver la santé des populations.

Franck Armand Zagbayou