Enfants "microbes": Le risque de radicalisation est infime

Enfants "microbes": Le risque de radicalisation est infime

Enfants "microbes": Le risque de radicalisation est infime

La probabilité pour les enfants en conflits avec la loi, communément appelés "microbes", de virer dans l’extrémisme, le djihadisme et le terrorisme est quasi nulle.pour le Pr Francis Akindès, enseignant à l’université Alassane Ouattara de Bouaké, le mode de vie de ces adolescents, leur penchant pour les femmes, l’alcool, les sorties nocturnes n’en font pas de potentiels candidats au djihad.

« Je n’ai pas l’impression qu’ils soient récupérables par des djihadistes », rassure le sociologue. L’auteur du film « Faire l’incroyable / Parole aux enfants microbes » a exprimé cette position, hier, lors d’une conférence organisée au plateau par l’Institut français, en collaboration avec l’ambassade du

Canada et la Commission nationale des droits de l’homme de Côte d’Ivoire (Cndhci). La rencontre avait pour thème : « Comprendre le phénomène des enfants dits en conflit avec la loi ». Elle s’est articulée autour de deux panels portant sur la nature du fléau et les politiques publiques de riposte.

Francis Akindès a expliqué que les enfants "microbes" sont des adolescents qui ont accumulé des contre-performances sociales. Ils ont expérimenté le désespoir social et sont entourés de tous les indicateurs de pauvreté. La réponse à ce phénomène se trouve, selon lui, dans une politique ardue d’accès à l’emploi et à des revenus décents pour tous. Il a préconisé une discrimination positive au profit des couches vulnérables. « Si le gouvernement investit 10 francs pour un enfant de Cocody, il faut qu’il investisse 15 francs pour celui d’Abobo. Cela va créer un peu d’équité », a-t-il proposé.

Pour le commissaire Marcellin Yobouet du district de police d’Abobo, le phénomène des enfants en conflit avec la loi a pris de l’ampleur à cause de la pauvreté généralisée, la complicité indécente des parents, la prolifération des fumoirs, la consommation exagérée de la drogue, l’absence d’éclairage public et la configuration des quartiers où opèrent ces délinquants qui sont, pour la plupart, inaccessibles. Il a soutenu que grâce aux efforts conjugués des autorités politiques et des forces de l’ordre, les agressions des « microbes » ont fortement diminué dans la commune d’Abobo. « Il y a deux ou trois ans, on recevait une vingtaine d’alertes par jour. Aujourd’hui, il arrive qu’on n’ait aucune alerte durant des semaines », a révélé le responsable de la police.

 

GERMAIN GABO