Salon africain du livre: Plaidoyer pour une Afrique littéraire

Salon africain du livre: Plaidoyer pour une Afrique littéraire

Salon africain du livre: Plaidoyer pour une Afrique littéraire

Soutenue par le ministre de la Culture et de la Francophonie, l’écrivain Maurice Bandaman qui, lui, en rêvait depuis de longues années et qui a porté le leadership de ce projet auprès de ses homologues africains, Aminata Diop Johnson entame avec lui les premiers pas de cette brillante idée, laquelle a pris forme au dernier Salon du livre de Paris, du 24 au 27 mars dernier.

En effet, l’édition 2017 du Salon du livre de Paris, la 37e du genre, a accueilli sur 400m2, la première étape du projet : le Pavillon des Lettres d’Afrique. Un rendez-vous qui a offert au public présent un festival de la représentativité de la scène littéraire africaine absolument prodigieux. Oui, il y en a avait, le beau monde de la littérature africaine ! Les grandes figures, les lauréats de prix, les nouvelles plumes...

Jeunes talents se confondant aux auteurs de renom, écrivains résidant en Afrique, souvent tout aussi talentueux, mais peu connus, parce que peu médiatisés, côtoyant ceux, plus célèbres, vivant et évoluant dans la sphère occidentale. Plusieurs thèmes, tels que le business du livre ou la lecture et l’alphabétisation en langues africaines, y ont été débattus.

Maurice Bandaman dont le pays, la Côte d’Ivoire, est chef de file du Pavillon, dira à ce propos : «Pour cette première édition, nous sommes sept pays et demain davantage, car c’est en mutualisant nos efforts que nous pourrons magnifier notre culture africaine». La promotrice et fondatrice de l’événement s’est donné plusieurs missions.

Initié cette année au sein du Salon du livre de Paris, le Pavillon des Lettres d’Afrique, explique Aminata Diop Johnson, veut aller bien au-delà d’une présence unique dans la capitale française. Exporter le concept dans les différents salons littéraires internationaux et européens, comme la Foire du livre de Bruxelles qui en a déjà fait la demande pour février prochain ou encore s’associer au Salon du livre de Genève pour lancer une plateforme destinée aux professionnels du livre, telles sont les prochaines étapes prévues en 2018.

Il s’agit aussi de rendre le concept itinérant à travers le continent africain, en s’appuyant sur la dizaine de salons du livre qui existe, depuis Madagascar jusqu’au Sénégal en passant par la Côte d’Ivoire ; dans le but de rassembler les pays africains sur l’enjeu de la promotion littéraire, de créer des synergies avec les nombreuses manifestations littéraires organisées sur le continent et souvent méconnues du public et de la presse à l’international.

Pour atteindre ses objectifs et faire adopter son idée, Aminata Diop Johnson n’hésite pas à sillonner les capitales africaines pour rencontrer les ministres de la Culture et défendre son projet lors des diverses conférences ministérielles des espaces communautaires ou organisations internationales, comme celle organisée à Abidjan, par l’Oif, en marge des Jeux de la Francophonie en juillet dernier, celle qui a eu lieu à Lomé, au Togo, avec les experts et ministres de la culture de l’Uemoa, du 4 au 6 octobre dernier, et celle du groupe des États Acp (Afrique, Caraïbes, Pacifique) qui se tiendra du 7 au 10 novembre à Bruxelles.

L’existence réelle d’un Salon africain du livre, dit-elle, au cours de ses interventions, permettra de «démocratiser l’accès à la littérature africaine, d’accroître sa visibilité auprès du public des différents salons du livre internationaux, de promouvoir à l’échelle internationale l’attractivité des auteurs et éditeurs ainsi que des événements dédiés à la littérature africaine.»

Pour réussir ce pari, le comité «Les amis du Pavillon des Lettres d’Afrique» composé d’acteurs culturels, d’auteurs et d’éditeurs, qui accompagnera le développement du Pavillon, est en cours de création. Positionner la culture littéraire comme un vecteur de développement économique pour l’Afrique étant l’étape ultime à atteindre pour Aminata Diop Johnson. Alors, après le cinéma, la musique, la danse, le théâtre, avec le Fespaco, le Fespam, le Masa ou encore la Biennale de Dakar, qui bénéficient sur le continent africain d’une bonne exposition et d’espaces consacrés, à quand le Festival africain du livre ?

DOMINIQUE MOBIOH ÉZOUA

ACP : Groupe des Etats d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (Groupe ACP)