Suite à la crise qui secoue depuis quelque temps la royauté de Bonoua, la cour royale a initié, le mercredi 18 octobre 2017 à la place «Kadjo Amangoua », une journée de pardon, de paix et de réconciliation. Ce qui a permis au peuple Abouré Ehivê de laver le linge sale en famille.

Le roi de Bonoua, Nanan Ahoré Aka François, a tiré sa révérence, en 2012. Depuis cette date, le peuple Abouré Ehivê connaît quelques dissensions en son sein qui plombent la cohésion sociale et retardent la désignation du futur roi. C’est donc pour ‘’purifier’’ les âmes et sceller la paix retrouvée entre les filles et fils de Bonoua que la cour royale a organisé une journée de réconciliation entre les populations. C’était en présence du régent actuel du royaume, Nanan Félix Akoï, du chef de la famille royale, Nanan Aca Kroya, des chefs des villages de Bonoua, des notables, des komians, des générations Noudjou, Mploussoué, N’Nowé, des femmes, des jeunes, etc. «En tant qu’homme politique, nous ne pouvons pas accepter que le peuple soit divisé. C’est vraiment avec beaucoup de bonheur que nous avons assisté à cette cérémonie de réconciliation », s’est réjoui Innocent Akoï, ex-président du conseil général de Grand-Bassam, représentant les cadres de la région.

Pour avoir été celui-là même qui a rédigé le livre sur les us et coutumes de la tradition Abouré Ehivê, Innocent Akoï a fait savoir que la désignation du roi à Bonoua respecte des principes établis par la famille royale. «Quelle que soit la génération qui est au pouvoir, on n’a pas la possibilité d’intervenir à l’intérieur de la famille royale. Tout ce qui relève de la famille doit être géré par la famille. Il s’agit de la famille Ehivévlé qui porte en son sein neuf clans. C’est à l’intérieur de cette famille que le roi va être désigné. La désignation du roi se fait par le chef de famille. Le chef de famille ici (à Bonoua) étant Nanan Aca Kroya, c’est donc lui qui va présenter le futur roi à la grande famille Ebou-Ehivê», a-t-il rappelé.

Selon lui, si cette famille (Ebou-Ehivê) approuve la personne choisie, elle informera la notabilité et la personne qui a été désignée. «C’est lorsque tout ce processus est achevé que la génération qui est au pouvoir, la génération Noudjou, est informée et donc va préparer la cérémonie d’intronisation», a-t-il insisté.

A Bonoua, les populations espèrent qu’après la cérémonie de réconciliation «ce processus se mettra en route pour que le nouveau roi soit intronisé».

Emmanuel Kouassi

(Infos : organisateurs)