Tribunal de première instance d’Abidjan : Sissoko Amourlaye remplace Coulibaly Ahmed
Sissoko Amourlaye a été installé dans ses fonctions, hier, au cours de la rentrée judiciaire dudit tribunal. Il était, avant sa nomination, président de chambre à la Cour d’appel d’Abidjan.
La juridiction d’instance accueille par ailleurs vingt-deux autres magistrats dont deux vice-présidents et trois juges d’instruction. Au niveau du parquet, deux procureurs adjoints et deux substituts ont été nommés.
Le procureur de la République de ce tribunal, Adou Richard Christophe, tout en félicitant les nouveaux promus, a attiré leur attention sur les défis qui les attendent. Il s’agit en particulier des évasions récurrentes qui ont lieu à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca). Pour Adou Richard, cet état de fait est en grande partie dû à des défaillances humaines. Autrement dit, au manque de vigilance de fonctionnaires commis à la surveillance de cette prison quand cela ne relève tout simplement pas d’une complicité voilée. Aussi, le chef du parquet a-t-il tenu à prévenir les uns et les autres que cette défaillance dont on imagine aisément les conséquences fâcheuses est constitutive d’une infraction et peut valoir à leurs auteurs des sanctions administratives et pénales allant jusqu’à dix ans de prison fermes. Il a estimé cependant que « les évasions ne sont pas une fatalité ». Si chacun fait son devoir avec conscience, aucun prisonnier ne pourra plus, selon lui, s’échapper d’une geôle.
Quant au Bâtonnier de l’ordre des avocats, Me Abbé Yao, Il a souhaité que le tribunal de première instance d’Abidjan retrouve son « image » d’antan. Il a fustigé le phénomène « des microbes », appelés aussi « enfants en conflit avec la loi » et celui « des coupeurs de route » qui endeuillent les populations. Concernant « les microbes », il a dit que si l’option des autorités publiques est la resocialisation de ces mineurs délinquants, alors « il faut une véritable politique de correction », parce que la Maca ne peut plus, en l’état actuel, répondre à cette vocation.
La rentrée judiciaire du tribunal de première instance d’Abidjan a été couplée avec une cérémonie de décoration. Ainsi, quarante magistrats ont été élevés à divers degrés dans l’Ordre national de Côte d’Ivoire.
Théodore Sinzé
Photo : Dr