Délinquance juvénile : Notre responsabilité de parents
Quand nous entamons la partition d'une campagne de dénonciation de ce que cette frange de nos enfants nous inflige, nous choisissons toujours de pincer la même corde : celle de notre sécurité compromise. Sur les réseaux sociaux, tribunal des temps nouveaux, est bien perceptible le réflexe d'une société du zapping qui réclame que la justice soit aussi expéditive que le changement de programmes télévisés. L’ire se manifeste également par l’appel du serrage de vis face à ces enfants en rupture sociale en même temps qu’est mis à l’index « l'angélisme» du gouvernement en des termes véhéments.
Dans plusieurs communes, ceux qui sont pris par les riverains après une course-poursuite sont tout simplement lynchés avec la même violence inouïe utilisée par ces gamins criminels. Mais les nombreuses exécutions n’ont pas fait baisser le phénomène en intensité, tout simplement parce que la violence n’est pas une solution à la violence. Bien évidemment, face à des situations de grande insécurité, l’État, détenteur de la force régalienne, est interpellé parce que garantir la sécurité fait partie de ses devoirs de souveraineté. Sur la question il n’y a pas de débat. Là où je pense aussi que nous ne pouvons pas nous débiner, concerne notre responsabilité de parents.
Où sont passés les parents? Où sont les mamans et papas pendant que certains de leurs enfants sèment la désolation partout où ils passent ? Lorsqu’on demande à nos petits grands brigands l’usage qu’ils font du fruit de leurs rapines, ils répondent souvent qu’ils entretiennent leurs familles. Quelles sont ces familles qui se repaissent du sang des autres ? La pauvreté devrait-elle être un blanc-seing pour toutes sortes de dérives ? La rigueur de la loi est certes le repoussoir institutionnel de la criminalité, mais il faut y adjoindre le repoussoir moral qui est l’éducation, éducation dont les premiers responsables sont les parents.
Il y a beaucoup trop de démissions de la part des parents ! Beaucoup trop ! Devenir parent ne devrait pas être que le code génétique ou une notification sur un acte de naissance. Nous, parents, avons trop abdiqué face aux multiples frasques de nos enfants. Pour ne prendre que ce caprice, quand le calendrier scolaire est amputé de quelques petits jours de congés pour rattraper une grève des maîtres, nos chers élèves cassent, hurlent, menacent de faire descendre la foudre sur nos têtes pour exiger des jours de vacances pour leurs méninges d’enfants terribles qui ont banni tout discernement esthétique et éthique. Et nous nous en accommodons tout en tournant le regard vers l’État-Hercule qui doit avoir solution à tout. Ce serait quoi alors être parents si nous ne sommes pas capables de convier et d’accompagner nos rejetons à donner naissance et croissance à leur ‘’corps subtil’’ pour mieux exprimer leur humanité ? Oui, ce serait quoi notre responsabilité de parents ?
Par Oumou D.
oumou.midosso@yahoo.fr