Revenus de leur expédition bamakoise avec un point, les Eléphants ont cédé la tête du groupe C au Maroc, lors de la 5^e journée des éliminatoires du Mondial 2018. Du coup, la victoire est impérative pour les Pachydermes ivoiriens, le 6 novembre, contre les Lions de l’Atlas, s’ils veulent aller en Russie. Un match indécis, voire extrêmement difficile pour les Eléphants, pas du tout convaincants lors de leurs dernières sorties. Serge Aurier et ses coéquipiers ont-ils pour autant compromis leurs chances de qualification pour le Mondial russe ? « Il faut qu’on joue en équipe. La sélection doit être la star, ce jour-là. Les Eléphants devront avoir un mental au-dessus de la moyenne et faire fi de la pression qui sera terrible », estime Bonaventure Kalou, l’ancien international ivoirien.

Pour Saraka Norbert, l’actuel coach de l’Alliance de l’Indénié, qui a également entraîné plusieurs clubs de Ligue 1, le match contre le Maroc s’annonce indécis. Les deux équipes ont les mêmes chances de qualification, bien que la rencontre se déroule à Abidjan.  L’ancien technicien aiglon a insisté également sur l’aspect mental. « C’est l’équipe la mieux préparée tactiquement et physiquement mais surtout mentalement qui aura le dernier mot. Il faut que les Eléphants soient concentrés et considèrent cette rencontre comme celle de leur vie », estime Saraka Norbert. Qui déplore le manque de détermination des joueurs ivoiriens dans ce genre de rencontre.

Rigo Gervais, lui, parle plutôt d’une affaire nationale. L’ancien coach du Séwé de San Pedro prône l’union de tous les Ivoiriens autour de l’équipe. «C’est une finale qui ne se jouera pas uniquement avec les joueurs et l’entraîneur. C’est tout le peuple ivoirien qui doit se mobiliser », déclare-t-il. Avant de plaider pour le retour de Yaya Touré qui, selon lui, a la clé du succès dans ce match. «Les politiciens doivent peser de tout leur poids pour faire revenir Yaya Touré afin de qualifier la Côte d’Ivoire », a-t-il déclaré. Il justifie sa position par le jeu «fade» que l’équipe a produit contre le Mali.

«Le contenu contre les Aigles du Mali n’était pas du tout bon. Les milieux et les attaquants ont laissé le poids de la rencontre aux défenseurs. Les milieux jouaient tous le même rôle sur terrain : défendre sans pouvoir organiser. Sans un bon meneur, on ne peut pas garder le ballon », a analysé Rigo Gervais. Le retour de Yaya Touré dans l’équipe mais également la présence de Gervinho, Gradel et Wilfried Zaha dans une forme optimale constitueraient de gros atouts, au dire du technicien ivoirien.

Qui à la place d’Eric Bailly ?

Concernant Eric Bailly, le défenseur central ivoirien, suspendu pour cette rencontre, les spécialistes avouent qu’il existe des pièces de rechange. « Koné Lamine a une très grande expérience dans l’axe. C’est un joueur qui a toujours rempli son rôle quand on lui a fait appel », a affirmé Rigo Gervais. Bonaventure Kalou abonde dans son sens. Il estime que le joueur de Sunderland a «la puissance et le calme qui peuvent être très déterminants dans ce genre de confrontation».

Rash N’Guessan, journaliste sportif, voit également une belle association entre Lamine Koné-Wilfried Kanon. Certains techniciens préfèrent, par contre, la touche locale. « Comara Cheick, l’ex-défenseur de l’Afad qui est allé monnayer son talent au Maroc, ferait l’affaire. L’absence de Bailly est un handicap, mais il existe des solutions », soutient Saraka Norbert. Didier Ottokoré, ancien international ivoirien, ne dit pas le contraire.

«Comara Cheick est un bon défenseur. Il existe des solutions locales. Malheureusement, l’équipe nationale a du mal à intégrer des locaux. On ne construit pas une sélection sans s’appuyer sur les locaux», a-t-il affirmé.  Valer Gourizro, pour sa part, évoque une vieille piste, celle de Souleymane Bamba qui, selon lui, serait toujours disponible pour la sélection. L’ancien joueur de Leeds évolue actuellement à Cardiff City, dans le championnat de division 2 en Angleterre.

Céleste Kolia