Yao Ido, ex-représentant résident de l’Unesco : " L’Afrique a pensé son développement en oubliant sa culture "

Yao Ido, ex-représentant résident de l’Unesco : " L’Afrique a pensé son développement en oubliant sa culture "
Yao Ido, ex-représentant résident de l’Unesco : " L’Afrique a pensé son développement en oubliant sa culture "

Yao Ido, ex-représentant résident de l’Unesco : " L’Afrique a pensé son développement en oubliant sa culture "

Si vous devez revenir sur la situation de la Côte d’Ivoire où vous venez de passer quatre années, que direz-vous à propos de la paix et de la cohésion sociale ?

Je dirais que le pays vient de loin quand on sait le chemin dans lequel il s’est engagé récemment. Depuis 2002 jusqu’à ce jour, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, des efforts ont été faits ; mais il y a aussi eu beaucoup de soubresauts et de négociations qui ont permis d’atteindre des résultats plus ou moins satisfaisants. Les efforts ont été poursuivis et toutes les parties prenantes étaient mues par le souhait de ramener le pays à la normalité et à la paix. Avec l’accompagnement de l’Onuci, nous sommes arrivés tant bien que mal à des élections en 2010, ce qui a permis l’avènement d’un nouveau gouvernement. Malgré les difficultés qu’il a pu y avoir, on peut dire que la Côte d’Ivoire a réussi à amorcer son développement de manière résolue pour permettre aux Ivoiriens de vivre dans des conditions sécuritaires meilleures, mais aussi sur les plans social, économique et culturel.

Avec l’accompagnement des partenaires, la Côte d’Ivoire a réussi à recoller les morceaux et se repositionner comme une nation qui compte dans le concert des pays en émergence.

Aujourd’hui, le pays s’est remis sur ses deux pieds, des efforts sont faits pour améliorer les conditions de vie des populations ; même si pour l’heure la plénitude des espoirs n’est pas atteinte, il y a que des efforts sont faits pour recoudre le tissu social mis à mal. Nous, les partenaires, sommes toujours disposés à accompagner le pays dans ce processus.

Partez-vous de ce pays avec la satisfaction de la mission accomplie ?

Un des indicateurs de réussite de nos missions découle de l’appréciation des ministères avec lesquels nous travaillons. La ministre de l’Education nationale, qui est aussi la présidente de la Commission nationale ivoirienne pour l’Unesco, nous a reçu récemment et nous a dit toute sa satisfaction quant au travail que notre institution a abattu durant ces quatre années et aussi son positionnement aux côtés de l’Etat ivoirien. Pour le domaine de l’éducation, elle s’est dite très satisfaite de la qualité de notre collaboration et des résultats que nous avons permis d’atteindre.

Plusieurs indicateurs en matière d’éducation sont en train de passer au vert parce que beaucoup d’efforts ont été faits pour la construction d’infrastructures, le renforcement des compétences des enseignants… L’école ivoirienne est en train de se normaliser à un rythme appréciable. Le ministère de la Culture et de la Francophonie a, lui aussi, marqué sa satisfaction.

Les médailles qu’ils ont décernées à l’Unesco au travers de ma personne – j’ai été fait commandeur dans l’Ordre du mérite de l’Education et aussi dans l’Ordre du mérite de la Culture – en sont la preuve. Même si beaucoup reste à faire et les acquis à consolider.

Partez-vous satisfait ? Pensez-vous avoir fait ce qu’il fallait ?

Je suis arrivé dans ce bureau en 2013 alors que la représentation de l’Unesco n’existait pas. Il a fallu créer le bureau, l’équiper, procéder au recrutement du personnel. Aujourd’hui, nous sommes 26 personnes. Et je suis heureux de préciser qu’il y a autant de femmes que d’hommes dans ce bureau…

Une vraie parité…

J’ai toujours mis l’accent sur les femmes dans les recrutements. A compétence égale, je choisissais systématiquement la candidature féminine. D’un point de vue personnel, je suis relativement satisfait d’avoir pu mettre en place le bureau d’Abidjan qui aujourd’hui fonctionne normalement et compte au nombre des partenaires.

Vous partez donc en laissant une Côte d’Ivoire plus paisible. Mais qui dit paix, dit sécurité. Il y a un peu plus d’un an, Grand-Bassam, ville patrimoine mondiale de l’Unesco a été attaquée. Quels furent vos sentiments en ce mois de mars 2016 et dans quel état d’esprit êtes-vous aujourd’hui, vous qui allez en poste au Nigeria... Dans l’agenda de votre organisation, vous devez faire entendre votre voix pour dénoncer la destruction du patrimoine par des extrémismes dans divers régions du monde. Dans un monde si violent, est-ce que parler suffit ?

La promotion d’une paix durable et d’une sécurité humaine pour tous les citoyens du monde ont été à la base de la création de l’Unesco en 1945. Pour faire en sorte que par l’éducation, la science, la culture et la communication, il n’y ait plus jamais de guerre comme les deux Guerres mondiales, mais que nous puissions élever dans l’esprit et le cœur des hommes les défenses de la paix.

Aujourd’hui, quand on regarde ce qui se passe, tant en Afrique qu’ailleurs, on est amené légitimement à poser des questions sur tout le travail qui a été abattu durant des années. Pas seulement par l’Unesco, mais par l’ensemble des Nations unies. Ce que nous avons fait n’a-t-il pas été suivi d’effets ? N’avons-nous pas fait notre travail comme cela se devait ? Nous pourrions aussi penser que peut-être que si nous n’avions pas été là, le monde aurait été dans une situation plus catastrophique. Aussi infime soit-il, le travail que nous avons fait a eu un impact. Il a permis de faire en sorte qu’à certains endroits, des guerres soient évitées ; parce que nous avions pu y mener des actions de sensibilisation à travers les médias et des formations sur la valorisation de l’humanisme. Quand des enfants enjambent des cadavres dans des pays en guerre, il est presque certain que ces enfants finissent par devenir des adultes qui ont perdu le sens de la valeur de la vie humaine. Il n’y a rien de pire que la désacralisation de l’humain. La question fondamentale c’est : comment faire pour reconstruire en ces enfants la dignité de l’humain ? C’est un défi majeur que l’éducation permet de relever. Si nous n’avions pas été là, la situation aurait certainement été plus dramatique. Soyons optimistes.

Nous avons bien besoin d’optimisme dans ce monde qui va mal et dans lequel la violence prend des formes innommables. Des humains s’explosent pour en tuer d’autres humains. Ce sont des humains qui détruisent la mémoire de l’humanité : des bouddhas détruits en Afghanistan ; des parchemins détruits à Tombouctou, plus près de nous ; vous allez au Nigeria où sévit Boko haram… L’humanité n’est-elle pas devenue sourde à l’appel de la paix que vous lancez depuis 1945 ?

Nous avons été touchés de plein fouet par ce qui s’est passé à Grand-Bassam. Parce que les attaques de Grand-Bassam ne visaient pas que les Ivoiriens, mais l’humanité tout entière ; parce que Bassam est un patrimoine mondial. C’est donc une attaque contre les valeurs universelles de tolérance, de dialogue interculturelle, du vivre-ensemble que nous promouvons. Quand on voit ce qui se passe dans le monde avec les attentats, ce sont ces valeurs, ciment de notre humaine existence, que l’Unesco essaie de protéger qui sont attaquées. La question qu’on pourrait se poser c’est : pourquoi nous en sommes arrivés là ?

Nous vous renvoyons la question : pourquoi nous en sommes arrivés là ?

Le monde est violent parce que nous n’avons pas réussi, à travers l’éducation et la formation, à inculquer aux femmes et aux hommes toute la sacralité de l’humain.

Que dites-vous de ces milliers de jeunes Africains, de femmes et même d’enfants qui s’entassent dans des embarquements de fortune pour fuir leur pays, quitte à mourir en chemin ?

Ils sont sûrement à la recherche d’un bonheur qu’ils espèrent trouver ailleurs. C’est une véritable remise en cause de la satisfaction des besoins des individus, tant au niveau matériel que psychologique et spirituel. Ils espèrent que ce bonheur se trouve ailleurs, ce qui est parfois un mirage. Le travail à faire, c’est de redonner confiance aux citoyens pour qu’ils puissent comprendre qu’ils peuvent bâtir leur bonheur là où ils sont. Il faut leur créer les opportunités et faire en sorte qu’ils soient conscients que le bonheur n’est peut-être pas si loin. Ce qui suppose qu’on les dote de capacités de sorte à leur permettre de transformer ce qu’ils ont en opportunités pour améliorer leurs conditions de vie.

La mauvaise gouvernance a quelque chose à voir dans la désespérance des jeunes Africains. Un jeune africain dont je tairais la nationalité me disait récemment que le seul espoir qu’ils ont, chez eux, de devenir des personnes qui vivent dans la dignité, c’est soit de traverser la méditerranée en espérant arriver en Occident, ou aller avec les djihadistes qui leur promettent des millions de francs et aussi une place au paradis.

Pour ce jeune, la gouvernance de son pays ne lui offre aucune opportunité que ces deux possibilités suicidaires.

Une réflexion qui nous amène à questionner la gouvernance de nombreux pays africains…

Oui. Et surtout à travailler pour redonner de l’espoir à la jeunesse. Cela passe par l’éducation, la formation. Il faut que nous revisitions nos systèmes éducatifs.

Quel type d’école pour les pays africains aujourd’hui ?

Une école qui a nécessairement deux composantes fortes. Il nous faut agir sur les valeurs, à travers l’éducation civique et morale. Nous travaillons aujourd’hui à l’Unesco sur un concept, « la citoyenneté mondiale » sous-tendu par un certain nombre de valeurs : la démocratie, la paix, la tolérance, la justice et l’équité. L’autre élément qui doit ressortir dans notre système éducatif est traduit par un cri d’alarme des jeunes qui, il y a deux ans, ont eu à réfléchir lors de la Conférence mondiale de l’Unesco, sur leur avenir. Ils disaient ceci en substance : nous ne voulons pas aller à l’école pour en sortir comme des chercheurs d’emplois, mais comme des créateurs d’emplois.

Les dirigeants africains entendent-ils ces cris ? Les décideurs publics entendent-ils ces messages ?

Je n’ai aucune raison de douter qu’ils entendent ces cris. Ils essaient de les prendre en compte dans le modèle de société qu’ils proposent à leurs concitoyens. C’est peut-être dans l’opérationnalisation de ces visions que les choses divergent. Le salut de notre continent est dans notre système éducatif. Or malheureusement, nos pays ont maintenu des systèmes éducatifs calqués sur celui dont nous avons hérité de la colonisation ; système qui nous formate à devenir des fonctionnaires ou des employés de bureau. Il faut que l’entrepreneuriat soit promu à l’école, il faut donner la clé de la réussite par l’auto-emploi à la jeunesse ; il faut apprendre aux jeunes à valoriser leurs potentiels. L’école doit être le lieu d’éclosion et de développement des potentiels de chaque élève. Sortons des vieux schémas pédagogiques qui tue les talents.

Repenser l’école, construire la démocratie, bâtir une société équitable et cela passe par une juste répartition des richesses… Il y a aussi les médias qui sont un sujet central de réflexion que mènent l’Unesco. Aujourd’hui encore, quelle devrait être, selon vous, le rôle des médias dans la construction des démocraties africaines ?

Les médias doivent jouer un rôle d’éveil et de veille pour une bonne gouvernance de nos Etats. Ils doivent donc être libres ; doivent être dotés de moyens conséquents pour l’exécution de leurs missions. Des médias professionnels, indépendants et objectifs imposent forcément au politique de n’agir que dans le sens de l’intérêt commun. Les médias constituent un rempart à la mauvaise gouvernance. J’estime que les radios communautaires devraient, de plus en plus, faire entendre les ressentis et les opinions des populations pour qu’elles soient davantage entendues par les gouvernants. Nous avons tous intérêt à soutenir les médias africains dans leur professionnalisation parce qu’il y va de la consolidation de la démocratie dans nos pays. C’est pour cela que l’Unesco met un point d’honneur à soutenir le développement des médias sous toutes ses formes et à travailler pour la multiplicité des sources d’information.

Comment se fait-il alors que la commémoration du 3 mai, Journée dédiée à la liberté de la presse, ne semble être réduit qu’à des déclarations d’intentions ?

Toutes les journées, dont la dernière date est celle du 22 septembre, la Journée mondiale de l’information, ont été créées pour être des opportunités pour tirer la sonnette d’alarme sur une problématique spécifique. Le 3 mai, qui est la Journée mondiale de liberté de presse, a été créée pour attirer l’attention des gouvernants sur l’exigence d’une presse libre ; et qu’ils doivent prendre toutes les dispositions pour la rendre libre et crédible, et qu’ils ont tout intérêt à ce que la presse soit libre. Ce sont les Etats membres de l’Unesco qui créent ces Journées ; ils se doivent donc d’être à l’avant-garde de leur célébration, en travaillant à mobiliser la société civile pour attirer l’attention sur des problématiques particulières. Nous sommes une agence inter-gouvernementale et notre position ne peut pas être différente de celle des pays membres.

Revenons à l’école, notamment ivoirienne. Vous avez été témoins des débats sur les cours du mercredi…

Ce sujet a été au cœur d’une forte opposition entre le ministère de l’Education nationale et les syndicats. La position de l’Unesco à ce sujet est que le plus important, c’est que les enfants aillent à l’école et aient une formation de qualité. Et pour cela, l’Unesco a établi des normes. Il y a le quantum horaire qui veut que pour le secondaire, les élèves aient un minimum de 850 heures, et cela peut aller jusqu’à 1500 heures d’enseignement pour une école qui veut être à la hauteur de la qualité exigée. A partir du moment où le ministère de l’Education nationale, - parce que le programme ivoirien est à 700 heures d’enseignement, donc moins que les 850 heures minimums demandées par l’Unesco - ; pense qu’en instaurant les cours le mercredi va lui permettre d’accroître le quantum horaire, nous ne pouvons que soutenir une telle décision qui s’inscrit dans la recherche de solutions pour améliorer la qualité de l’enseignement. Il y a aussi des questions pour lesquelles nous ne faisons pas de déclarations publiques, mais sur lesquelles nous intervenons de manière souterraine.

L’Unesco, c’est aussi la lutte contre toutes les formes de discrimination et donc la promotion de l’égalité de genre. Une étude récente publiée par le Forum économique mondiale dit qu’il va falloir attendre jusqu’en 2186 pour que les femmes puissent gagner les mêmes salaires que les hommes. La possibilité de construire une société égalitaire semble relever de l’onirique… L’Unesco parle d’atteinte de parité…

Ce n’est peut-être pas demain, mais cette date peut être anticipée en investissant dans l’éducation. C’est par l’éducation et la formation qu’on peut changer les mentalités. Les questions liées au genre, ce sont des questions de mentalités, de clichés, de stéréotypes. Ce sont des sujets à aborder par l’exemplarité. Que des femmes témoignent de leurs parcours. Le taux d’analphabétisme des femmes en Côte d’Ivoire est de 60%, or il y a une relation de cause à effet entre les inégalités et le niveau d’instruction, un lien étroit entre l’analphabétisme et la pauvreté. Les médias ont un rôle majeur à jouer à ce niveau aussi. Nous avons entrepris une alphabétisation des femmes des marchés par le téléphone portable, ce qui leur permettra d’améliorer leurs conditions de vie, et par ricochet de scolariser leurs filles.

 L’Afrique est considérée comme prioritaire pour votre organisation. Quelles sont, selon vous qui êtes Africain, les priorités auxquelles ce continent doit faire face dans la décennie à venir ?

L’Unesco a fait de l’Afrique et du genre ses deux priorités pour les années en cours, d’où le « Programme priorité Afrique ». L’Unesco a donc mobilisé un certain nombre de moyens pour permettre au continent d’atteindre un certain nombre d’objectifs liés à notre mandat : accroître l’accès et la qualité de l’éducation. Pour ce faire, l’Unesco a beaucoup investi dans les formations et les renforcements de capacités ; dans la réalisation des manuels scolaires et pédagogiques, l’utilisation des Tic à l’école.

Mais l’autre défi, c’est l’éducation inclusive. 17 millions d’enfants africains en âge d’aller à l’école n’y vont pas. Ils sont un million en Côte d’Ivoire. Comment faire pour que tous les enfants puissent bénéficier d’une éducation de qualité ? Un double défi donc : une éducation inclusive et de qualité. Au fil des années, la qualité de l’éducation n’a cessé de baisser. L’Unesco contribue à relever le niveau par la formation des enseignants et par un plaidoyer pour la réduction du ratio élèves-maître. Selon nos standards, il faut moins de quarante élèves par classe pour garantir la qualité de l’enseignement. Il faut donc désengorger les classes. Il en est de même pour l’enseignement supérieur, avec des amphithéâtres totalement engorgés. L’une des solutions, c’est la construction de bibliothèques numériques pour faire en sorte que l’enseignement à distance soit une réalité. Cela, nous l’avons réussi avec l’Université virtuelle et le campus numérique d’Abidjan Cocody.

Quelle place accorder à la culture dans les stratégies de développement du continent ?

J’ai l’habitude de dire que l’Afrique a pensé son développement en oubliant sa culture. Et c’est certainement l’une des raisons pour laquelle nous n’arrivons pas à nous développer. L’émergence des pays asiatiques est adossée à un socle culturel fort. Ils se sont d’abord enracinés dans leur culture avant de s’ouvrir sur le reste du monde. Or, nos systèmes éducatifs sont les cimetières des cultures africaines. L’école africaine porte un regard condescendant sur nos cultures jugées rétrogrades et démodées. Tous ces éléments ne peuvent nous aider à avoir des citoyens accomplis et fiers d’être Africains. Nous sommes dans la mondialisation, nous ne pouvons donc pas vivre cloisonnés. Mais, avant de s’ouvrir, et pour ne pas avoir à nous faire « dévorer » par les autres, il nous faut d’abord être nous-mêmes. Et cela nous manque.

Je suis heureux que l’Agenda 2063 de l’Union africaine mette l’accent sur la promotion des cultures africaines comme socle du développement du continent. Un autre défi majeur à relever, c’est celui de l’intégration. Nos micros-Etats ne peuvent permettre à nos pays de se développer. On ne peut pas ne pas parler du défi environnemental avec le changement climatique que l’Afrique subit. Nous sommes les moins pollueurs, mais les grandes victimes de la pollution. Or, nous ne sommes pas encore arrivés à prendre toute la mesure pour faire face à ce défi. Pourtant, le chamboulement du calendrier agricole des paysans devrait nous inciter à agir vite et bien. Tous ces défis ne peuvent être relevés que si tous les citoyens du continent se sentent responsabilisés et impliqués dans le processus du développement des Etats. Malheureusement, nous avons l’impression en Afrique que le devenir de nos pays n’est que l’apanage de ceux qui savent lire et écrire le français, l’anglais, l’espagnol ou le portugais. Comment faire en sorte que les langues nationales ne soient pas une barrière à la participation des citoyens au processus de développement de leur pays. Voici encore un autre défi.

Interview réalisée par

AGNES KRAIDY