RHDP / Zié Coulibaly: " C’est ensemble que nous sommes forts "
La Fondation Espoir du PDCI célèbre le troisième anniversaire de l’Appel de Daoukro. En quoi est-il important de commémorer cette déclaration du Président Bédié ?
Dans toute démocratie moderne, il y a soit un parti majoritaire ou une coalition pour atteindre la majorité de 50 % plus une voix. Aux Etats-Unis, le pouvoir étant disputé par deux partis seulement, Républicains et Démocrates, il n’y a pas de nécessité de coalition, mais en Angleterre, Allemagne et beaucoup d’autres pays, il arrive régulièrement qu’aucun des partis n’atteigne 50% des voix et que la coalition avec un autre parti s’impose, souvent après de longues discussions pour définir leur politique commune. C’est un pas très important pour la démocratie et la paix, car en cas d’échec de l’entente recherchée, ce sera alors la rue qui gouverne ; la confusion et le désordre s’installent.
Pour ces raisons, l’Appel de Daoukro lancé par le Président Bédié est un acte historique pour la Côte d’Ivoire et un exemple pour l’Afrique. Au moment de l’appel, il y a trois ans, la Côte d’Ivoire sortait d’une décennie d’instabilité suivie dès 2011 par les premières années de gouvernement du Président Ouattara, pendant lesquelles les Ivoiriens ont recommencé à vivre la paix. Ce constat fait par le Président Bédié l’a convaincu qu’il était temps de mettre en berne toute rivalité politique au profit de l’intérêt de la nation. Aujourd’hui, nous avons redécouvert la paix ; ce qui me fait penser au mot du Président Houphouët, « le vrai bonheur ne s’apprécie que quand on l’a perdu ». Cet anniversaire est donc l’occasion de remercier le Président Bédié, président du RHDP et du PDCI-RDA, de son initiative courageuse, sage, et de rappeler à tout un chacun son acte d’homme d’Etat.
Quels thèmes seront-ils développés à cette occasion ?
N’oublions pas que l’Appel de Daoukro a été lancé par le Président Bédié le 17 septembre 2014 à Daoukro en présence du Président Ouattara. Depuis, chaque année nous avons commémoré cet événement où d’illustres membres du RHDP prennent la parole pour en souligner le caractère incontournable. J’estime que c’est le moment de rappeler et débattre des acquis et défis qui restent à relever pour que l’Appel de Daoukro prenne tout son sens.
Quelle est la contribution de la Fondation Espoir du PDCI à cette manifestation ?
La Fondation Espoir du PDCI, force de frappe émergente de la société civile au sein du PDCI-RDA, est à l’origine de cette célébration. Nous protégeons les valeurs du PDCI-RDA et valorisons les actes posés par son Président, Aimé Henri Konan Bédié. Nous avons donc entrepris toutes les actions possibles pour permettre à l’esprit de cet Appel d’être mieux compris par l’ensemble des militants du RHDP.
Vous avez écrit un livre sur l’Appel de Daoukro, que le Président Bédié a lui-même dédicacé à l’Hôtel du Golf. Pourquoi ce livre vous a-t-il paru nécessaire ?
Initialement, l’Appel de Daoukro était incompris par bon nombre de personnes. C’est pourquoi le livre a paru nécessaire, essentiel pour que la portée de l’Appel soit fixée dans l’Histoire. Si les générations futures se posent des questions sur l’acte du Président Bédié, grâce à ce livre, ils disposeront d’un repère, car en sa seconde partie le Président Bédié répond aux questions que des gens ont pu se poser. Ses pensées et paroles y sont transcrites pour la postérité et ne pourront être travesties. Par ailleurs, la publication du livre a été suivie du lancement d’un pagne pour marquer le caractère festif de cet événement.
Trois ans après, quel enseignement tirez-vous de cet Appel ?
Nous sommes sur la bonne voie. Pour le Président Bédié et le parti historique qu’est le PDCI, cette décision n’étant pas naturelle, c’est en cela qu’elle est un acte refondateur. Les deux Présidents ont compris que c’est ensemble qu’ils peuvent mettre la Côte d’Ivoire sur la voie de l’émergence.
On se souvient que peu de temps après, en septembre 2015, le Président Ouattara a été présent lors de la première commémoration de l’Appel de Daoukro par la pose d’une stèle couronné du buste du Président Bédié. C’est encore la Fondation Espoir du PDCI qui a érigé et inauguré ce buste.
Pourquoi cela vous a-t-il paru nécessaire ?
A la Fondation Espoir, il nous a semblé important de marquer physiquement cette place déjà historique par la pose du buste de celui qui a donné son nom à ce lieu où cet appel fut prononcé.
Le Président Ouattara sera-t-il une nouvelle fois présent lors de la commémoration, cette année ?
Lorsque son agenda le lui permet, le Président Ouattara répond toujours aux invitations de son grand frère, le Président Bédié. S’il lui est impossible d’y être, il délègue une personnalité de choix pour le représenter. L’année passée, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly était présent. Je profite, d’ailleurs, de cette tribune pour l’en remercier. Cette année, j’ai l’immense honneur d’avoir comme parrain le ministre d’Etat, ministre de la Défense, M. Hamed Bakayoko. Avec la Fondation Espoir du PDCI, nous lui réserverons un accueil digne de ce nom.
Cet anniversaire intervient alors qu’un soupçon de polémique plane sur la candidature unique en 2020. Comment faut-il comprendre de ces interrogations sur le choix d’un candidat unique ?
En tant qu’auteur de l’Appel de Daoukro, le Président Bédié a donné toute sa vision de la question, et nous, Fondation Espoir du PDCI, nous inscrivons pleinement dans la ligne de notre mentor. Nous savons que le choix du candidat sera celui des acteurs majeurs de cet appel, notamment les Présidents Bédié et Ouattara.
Le 3 septembre dernier, la rencontre du Président Bédié et du vice-Président Duncan a indiqué la voie d’un renforcement du RHDP. En tant que président du Groupe des Communicateurs du RHDP, pouvez-vous nous éclairer sur la nécessité de ce renforcement ?
Il suffit d’un peu de vent pour que certaines personnes paniquent et annoncent la tempête. Pour le bien de la nation, aujourd’hui plus que jamais le RHDP doit être uni. En tant que président du Groupe des Communicateurs du RHDP, je pense que le renforcement de cette coalition passe par l’humilité. Trop de personnes ont commencé à privilégier leurs intérêts personnels au détriment du RHDP. Le RHDP a aujourd’hui douze ans, ce n’est pas rien. Il compte des acquis, il a construit une histoire, nous savons d’où nous venons. Alors préservons nos acquis et taisons nos ambitions personnelles. A chaque militant, du RHDP je tiens à rappeler que c’est ensemble que nous sommes forts.
Autre initiative de la Fondation Espoir du PDCI, le Prix Atouu pour la réconciliation a fait trêve l’année dernière. La 5e édition aura-t-elle bien lieu cette année ?
Le Prix Atouu a toujours été organisé au mois de décembre. En 2016, la fin de l’année a été marquée par les élections législatives. Candidat, j’ai été élu dans la commune de Yopougon. C’est la raison pour laquelle la 5e édition du Prix a été reportée d’une année, elle aura bien lieu en ce mois de décembre. Les démarches ont déjà commencé et les récipiendaires identifiés.
Quel bilan faites-vous du processus de réconciliation nationale ?
Si beaucoup a déjà été fait, nous disons que beaucoup reste à faire. Avec le Prix Atouu, nous avons initié des tournées dans les villages. Nous avons construit des appatams dans certains villages car comme vous le savez, les appatams sont comme des arbres à palabres. Là on sait que la discussion et le dialogue trouvent un accueil favorable.
Vous êtes également Directeur général du musée du PDCI-RDA, une idée que vous avez lancée avec la Fondation et ses partenaires. Comment cette idée vous est-elle venue ?
Tout d’abord, je dois remercier le Président Bédié pour son écoute et l’accueil réservé à cette idée. Le PDCI-RDA a fêté ses 70 ans. A la Fondation Espoir, nous avons pensé, avec nos partenaires que si 70 ans se fêtent, bien entendu, il est encore mieux de conserver l’histoire de ses années. Il s’agit donc de conserver l’histoire matérielle et immatérielle du PDCI-RDA et du RDA, le musée est le lieu par excellence pour réaliser ce travail mémoriel. C’est pourquoi la Fondation Espoir du PDCI et ses partenaires ont entrepris les démarches pour la réalisation de ce projet, supervisé par le ministre Niamien N’Goran et le maire de Yamoussoukro, Kouadio Jean Gnragbé Kouacou.
Le musée sera le lieu de pèlerinage du militant PDCI-RDA et de ses descendants, qui pourront s’égayer dans le jardin des effigies, composé de stèles et de monuments du parti. Enfin, le musée se propose de célébrer et de magnifier tous les militants décorés chaque mois d’avril.
La construction débutera en fin d’année, la livraison est prévue pour 2020. La réalisation se fera par étapes.
Quelles analyses faites-vous du discours du Président Ouattara, lors du 3e congrès ordinaire du Rassemblement des républicains de Côte d’Ivoire ?
Je citerai simplement le Président Ouattara qui a dit, « aussi longtemps que la Côte d’Ivoire s’est retrouvée unie autour du Président Félix Houphouët-Boigny et de sa philosophie, elle a renoué avec la paix et la stabilité ; elle a retrouvé sa cohésion, sa puissance économique et son rayonnement. C’est une observation et une vérité que je partage en particulier avec mon aîné Henri Konan Bédié à qui je voudrais rendre hommage pour son sens élevé de l’Etat. » Pour moi, dans ces propos et à travers cet hommage qu’il rend à son aîné, le président Bédié, le Président Ouattara montre là, une réelle volonté de rassembler tous les houphouétistes autour des valeurs qui lient tous les membres du RHDP et cela me réjouit profondément. Le Chef de l’Etat a ajouté: « grâce à notre alliance, nous avons apporté la preuve irréfutable de l’unité nationale. Nous avons démontré notre volonté de travailler ensemble, pour répondre aux attentes de nos concitoyens en matière de paix et de développement. L’avènement du parti unifié nous donnera les moyens d’aller plus loin dans la consolidation de la cohésion nationale, afin de garantir la stabilité politique nécessaire à la poursuite de notre action dans la paix. Le parti unifié aura le mérite de donner confiance. Confiance en nous-mêmes. Confiance dans notre destin commun. Il mettra également en confiance nos partenaires internationaux. » C’est un message fort de paix, de rassemblement et de cohésion sociale que le Président de la République a adressé aux Ivoiriens en général et aux houphouétistes que nous sommes, en particulier.
Quelle lecture faites-vous de la nouvelle direction du RDR ?
Je salue ici notre Tantie nationale, Henriette Dagri Diabaté, pour son élection à la présidence du RDR, ainsi que celle de ma grande sœur Kandia Camara, comme Secrétaire générale. Cette nouvelle direction montre une réelle volonté de poursuivre le dialogue au sein du RHDP, de manière sereine, dans un climat apaisé, avec de nouveaux acteurs tout aussi honorables et respectables.
Bledson Mathieu