Chan 2018 : Au-delà de la qualification

Chan 2018 : Au-delà de la qualification
Chan 2018 : Au-delà de la qualification
Chan 2018 : Au-delu00e0 de la qualification

Chan 2018 : Au-delà de la qualification

L’exercice a été difficile face à un adversaire ayant opté pour la défensive à outrance, en vue de protéger son acquis de la manche aller (2-1). Mais les Ivoiriens, soutenus par leur public, ont forcé le destin pour inscrire ce but qui vaut son pesant d’or, à la dernière seconde du temps additionnel, et arracher la qualification.

Cette performance mérite d’être saluée. Autant que les joueurs, le duo Kamara Ibrahim-Touré Kolo a droit à l’honneur. Du banc de touche, les deux techniciens ont su donner de la voix au moment où l’équipe doutait.

On a particulièrement vu Touré Kolo galvaniser ses poulains avec ce même esprit de guerrier qui l’a toujours habité quand il était joueur. Cette présence du champion d’Afrique 2015 les a certainement sublimés et le résultat est là. «Kolo n’a rien exigé pour apporter sa modeste contribution à ses jeunes frères. Nous tenons donc à saluer son sens du patriotisme(…) », souligne le président de la Fif, Augustin Sidy Diallo, visiblement heureux même si, reconnaît-il, la délivrance a été difficile.

Encore une fois, félicitations à l’ensemble du groupe ! Sans oublier, bien évidemment, les dirigeants fédéraux qui ont mis les moyens à la disposition de l’équipe pour préparer, dans des conditions adéquates, ces éliminatoires du Championnat d’Afrique des nations (Chan). Une compétition, il faut le rappeler, réservée uniquement aux joueurs locaux.

Cette qualification, même si elle a été laborieuse, démontre que le football local a de la bonne graine. Il l’a déjà justifié avec la belle prestation des Eléphanteaux (médaillés d’argent) aux Jeux de la Francophonie, récemment, à Abidjan. Les championnats nationaux d’où proviennent ces jeunes loups sont d’un bon niveau dans l’ensemble.

Toutefois, avouons que l’équipe nationale locale n’est pas parfaite. Elle traîne de nombreuses lacunes techniques, physiques et tactiques. L’ensemble a besoin de cohérence et cela s’acquiert au prix d’un travail sérieux. Les différents compartiments ont besoin de renforts de qualité.

Le secteur médian, courroie de transmission entre l’attaque et la défense, manque de catalyseur. Il lui faut un joueur capable de temporiser et d’accélérer le jeu au moment opportun.

En somme, un patron dont la technique manœuvrière et l’intelligence de jeu peuvent permettre de mieux alimenter l’attaque, la mettre en position idéale de conclure. Parfait Guiagnon, le jeune prodige de l’Africa sports, avec un peu plus de maturité et d’allant physique dans son jeu, est capable de jouer ce rôle.

En attendant janvier 2018, mois au cours duquel se déroulera la phase finale du Chan, le duo Kamara-Kolo doit s’employer à asseoir un groupe homogène, capable de représenter dignement la Côte d’Ivoire. Cela nécessite ou exige de la rigueur dans le choix des hommes.

La saison 2017-2018 commençant en octobre, ils auront donc trois mois pour mieux apprécier la forme du moment de chaque joueur susceptible d’être sélectionné pour le grand rendez-vous du Kenya. La Côte d’Ivoire, médaillée de bronze lors du dernier Chan, au Rwanda, se doit de progresser. C’est-à-dire qu’à défaut du titre, les Pachydermes locaux doivent monter sur la deuxième marche du podium.

JEAN BAPTISTE BEHI