" La dernière patrouille" : Un roman inspiré de l’imbroglio militaro-politique ivoirien

" La dernière patrouille" : Un roman inspiré de l’imbroglio militaro-politique ivoirien

" La dernière patrouille" : Un roman inspiré de l’imbroglio militaro-politique ivoirien


Dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002, à la veille du tournoi, à Bouaké de l’Union des fédérations ouest-africaine (Ufoa), la capitale du centre de la Côte d’Ivoire s’embrase avec des villes comme Korhogo dans la nord. A Abidjan, la nuit est dominée par le crépitement des armes lourdes. Le principal camp de gendarmerie, à Agban, l’école de la gendarmerie, le camp militaire d’Akouedo subissent l’assaut des hommes en armes. Des attaques toutes  identiques à celles des villes de l’intérieur visées.

Face au bégaiement de l’histoire en Côte d’Ivoire après une élection présidentielle d’une violence inouïe, qualifiée par le vainqueur Laurent Gbagbo de « calamiteuse »,  l’hebdomadaire panafricain « Jeune Afrique », encore sous le label « L’intelligent » écrit : « Les armes ont encore parlé. Une nouvelle tentative de putsch replonge le pays dans l’instabilité. Soupçonné d’en être  le cerveau, le Général Guéï Robert (Ndlr : l’ex-Chef de l’Etat auteur du coup d’Etat de décembre 1999) a été tué. Le ministre de l’Intérieur (Ndlr : gouvernement de Laurent Gbagbo) Emile Boga Doudou également ». Voici l’histoire réelle de la Côte d’Ivoire qui s’écrivait en lettre de sang alimentée et entretenue par le personnel politique.

C’est cette histoire de la Côte d’Ivoire vécue par des Ivoiriens et des habitants de ce pays qui constitue le prétexte de la création romanesque de l’auteur Ancien Koné qui a enfanté « La dernière patrouille ». Un roman de 142 pages, paru le 1er juillet 2017, paru aux Editions Jets d’encre.

Pour le résumé, l’éditeur écrit : « Un roman déstabilisant sur la chute aux mains des rebelles d’une ville et de ses habitants, confrontés à l’absurdité de la guerre. Décidé à faire quelque chose d’honorable de sa vie, Youl s’engage comme commando parachutiste. Alors qu’il doit se rendre au centre du pays pour y prendre son poste, son existence et celle de son neveu Koné vont être liées par la funeste fatalité qui atteint leur ville, Boué. Assaillie par les rebelles alors que les populations sont distraites par une compétition sportive, elle tombe. Plus qu’à la merci de la corruption, elle se livre à l’absurdité humaine et à la souffrance, marquant à jamais ceux qui en sont témoins. Du moins, les seuls encore là pour y mettre des mots.

Inspiré par la crise militaro-politique de la Côte d’Ivoire, Ancien Koné compose ici un roman déstabilisant mettant en cause la conscience de tous, ainsi qu’une pièce de théâtre, L’agonie des calcinés, ode tragique à la liberté. »

Qui est l’auteur ?

Ancien Koné est né Benjamin Constant Koné le 27 juillet 1962 à Gagnoa, en Côte d’Ivoire. Diplômé de l’École Normale Supérieure d’Abidjan, il enseigne la didactique du français aux futurs professeurs des écoles de Yamoussoukro. Passionné par les arts du spectacle et parfois metteur en scène, son travail a reçu les honneurs lors de concours culturels.

Morceaux choisis par l’éditeur

« Personne ne pouvait imaginer un tel retournement de situation. Quelque chose de ce genre se tramait sous l’atmosphère morose de ces temps de vacances. Certains le savaient, ils y étaient préparés et ne nous l’avaient pas dit. Si, ils nous l’avaient dit. Mais nous n’y avions pas cru, ne prenant pas leurs propos au sérieux. Leur langage confondu avec celui d’un leader politique, connotatif au départ puis dénotatif à la fin, nous paraissait trop osé pour être vrai. Laxisme ? Non. Naïveté ? Oui, certainement, or il fallait compter avec la détermination de ces gens à foutre la merde. »

CHEICKNA D. Salif

salifou.dabou@fratmat.info