Métrologie: La vulgarisation du métier au centre des préoccupations
Métrologie: La vulgarisation du métier au centre des préoccupations
Très souvent, on entend dire que l’instrument de mesure des bouchers ne donne pas la mesure exacte ou que le kilogramme de riz ou sucre acheté à la boutique ne correspond pas à la masse utilisée. En la matière, seul un métrologue est qualifié pour contrôler les appareils de mesure et éviter que l’acheteur ne soit grugé ou que le vendeur lui-même ne vende pas plus, par erreur.
« L’État se porte garant pour assurer que la balance commerciale est de qualité », a indiqué le professeur Loum Georges Laussane, directeur du Centre régional de formation supérieure en métrologie (Crefsem), logé dans l’enceinte de l’Institut national polytechnique Houphouët-Boigny (Inp-Hb) de Yamoussoukro.
C’était à l’occasion d’une conférence organisée par cette institution, le 1er juin 2017, à la Chambre de commerce et d’industrie d’Abidjan-Plateau.
Selon lui, l’objectif de cette rencontre est de vulgariser la métrologie auprès des populations et des entreprises mais aussi faire connaître cette école qui a été créée, en novembre 2016, de la volonté de l’ensemble des pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), avec pour but de former des étudiants (en Licence et Master) en métrologie (ingénieur et technicien métrologue, métrologue d’entreprise industrielle, métrologue qualiticien, …)
« Comment s’assurer que le kilogramme de sucre acheté correspond effectivement au kilogramme utilisé par le commerçant. Considérons que vous vendez quelque chose, une bouteille de sucrerie, par exemple. Si le client doute de la capacité du produit vendu ou n’est pas convaincu de la mesure utilisée, il aura du mal à acheter le produit. Autant dire que pour que le client achète la marchandise, il faut qu’il soit sûr que le vendeur a utilisé un instrument de mesure fiable », explique Le professeur Loum.
Au cours de la conférence qu’il a animée autour du thème la « smart metrology », l’expert-métrologue français, Jean-Michel Pou, a présenté la « métrologie comme la science des instruments de mesures et définit la smart metrology comme la métrologie qui s’intéresse aux risques et cherche à les maîtriser et les équilibrer ».
« Cela fait 200 ans qu’on s’organise dans le monde pour que le consommateur ne doute pas de la mesure », explique le conférencier.
Aussi s’est-il réjoui du succès de la métrologie légale dont le travail est aujourd’hui reconnu de tous. « Quand je dis oui à une pièce mécanique et que je me trompe pour la mettre dans un avion, cela peut avoir des conséquences graves », relève-t-il.
L’expert-métrologue note cependant avec regret qu’aujourd’hui dans le monde industriel, « on a trop confiance, de sorte qu’on ne comprend toujours pas que dans certaines circonstances, il y a des erreurs de mesure. Et pour les éviter, on exige parfois plus qu’on a besoin.», a-t-il soutenu. La smart Metrology permet donc aujourd’hui de prendre la bonne décision, de fabriquer des instruments conformes, au juste prix.
Yapi Georges, directeur de la métrologie nationale, souligne que « depuis 1962, la Côte d’ivoire dispose d’une loi sur la métrologie, la loi 62-214 du 26 juin 1962, qui réglemente toutes activités liées à la métrologie et depuis 2016 elle s’est dotée d’une nouvelle loi qui prend en compte toutes les dimensions de la métrologie légale et de la métrologie scientifique. Il reste désormais les décrets d’application. C’est à juste titre, il a invité les acteurs du système à la synergie d’action pour relever les défis dans ce domaine.
Eugène YAO
eugene.yao@fratmat.info