Insuffisance rénale : "Quand on est hypertendu, on devient une personne a risque", selon Dr Moudachirou

Insuffisance rénale : "Quand on est hypertendu, on devient une personne a risque", selon  Dr Moudachirou
Insuffisance rénale : "Quand on est hypertendu, on devient une personne a risque", selon Dr Moudachirou

Insuffisance rénale : "Quand on est hypertendu, on devient une personne a risque", selon Dr Moudachirou

Ce à quoi s’est attelé Dr Moudachirou Mohamed, néphrologue au Chu de Yopougon, en leur parlant d’attitudes à adopter. A savoir prendre efficacement en charge les maladies qui, tout en évoluant, détruisent le rein.

« Quand on est hypertendu, on devient une personne à risque, si la maladie n’est pas traitée efficacement. De même que le diabète. D’ailleurs, les deux causes de l’insuffisance rénale chronique, proviennent à 50% de ces deux maladies ».                                                                                                                                      

Il ajoute que la formation continue est nécessaire pour la maîtrise de la maladie. « La lutte contre ce mal ne peut pas être l’affaire des seuls spécialistes si nous voulons être efficaces. Tous les agents de santé qui entrent en contact avec la population doivent avoir des notions. C’est ainsi que l’on pourra réduire la prévalence », affirme-t-il.

L’expert a exhorté également son assistance à traiter les infections de la sphère ORL (nez, gorge et oreille), qui sont également des acteurs de destruction du rein. Ensuite, réduire la consommation d’alcool, éviter le tabac, vivre sainement sans faire d’excès en matière de consommation de sel, de sucre, de gras. Auquel cas, l’on pourrait développer des syndromes métaboliques, tel le cholestérol.          

Ce n’est pas tout. Le médecin conseille, par ailleurs, le dépistage par l’examen « non coûteux », selon lui, de la bandelette. Car prise en charge tôt, la maladie peut être freinée. L’examen de créatinine permet de détecter la maladie. Un autre examen non moins important concerne l’échographie du rein. Il peut révéler des problèmes au niveau du rein.

Le médecin néphrologue a abordé la question épineuse de la prescription des antibiotiques ou leur ingestion. Sans langue de bois, il a relevé les risques que font courir ceux de la famille des aminosides, particulièrement néphrotoxiques. C’est pourquoi il déconseille d’abord l’automédication à la population.  

Ensuite, s’agissant des professionnels de la santé, il les invite à se faire former sur la manipulation des antibiotiques. Parce qu’au-delà d’une consommation de 5 à 7 jours, le risque de toxicité augmente pour certains.

Par ailleurs, il appelle ses collègues à observer de la mesure, quant à la prescription des anti-inflammatoires non stéroïdiens. Ne pas associer les diurétiques à certains anti hypertenseurs. Ne pas les conseiller dans des circonstances où l’individu est très fatigué, très déshydraté ou s’il a des troubles digestifs.

En ce qui concerne les antipaludiques, l’intervenant tranche en affirmant que « c’est la mauvaise utilisation qui provoque le risque et non les médicaments en eux-mêmes ».

. Gérer son alimentation

Faut-il attendre d’être insuffisant rénal pour contrôler son alimentation ? Les congressistes pensent que non. C’est pourquoi plusieurs interventions ont porté sur la gestion de l’alimentation, pour une bonne santé. De façon éparse, on retient qu’il faut limiter la consommation en légumes secs, en oléagineux. A titre d’exemple, les haricots et les noix qui sont de véritables bombes de potassium, ainsi que les mollusques et fruits de mer.

Boire du lait, certes, mais préférer le lait écrémé au lait entier et au demi-écrémé. Diminuer la consommation de sel, des aliments sucrés, éviter les conserves, les potages, le chocolat, les biscuits et les boissons énergétiques.

Les bouillons, assaisonnements dont raffolent les femmes dans leur cuisine, sont, au dire de certains intervenants, des hyper concentrés de potassium. Ce qui a fait dire à quelqu’un dans la salle qu’à cette allure, plus personne ne s’alimentera.

Marcelline Gneproust