
Tourisme africain: Jacob Zuma pour la prise de conscience d’une destination
Tourisme africain: Jacob Zuma pour la prise de conscience d’une destination
A la faveur de l’inauguration solennelle de l’édition 2017 du Salon international du tourisme de Durban (province du Kwazulu-Natal) ce mardi 16 mai, au Inkosi Albert Luthuli ICC Complex, Jacob Zuma, Président de l’Afrique du Sud, a prononcé un discours fondateur sur la nécessité pour l’Afrique de s’engager dans une promotion globale et intégrée de sa destination. Et ce, à l’aune des valeurs ajoutées réciproques que chaque pays pourrait en tirer.
Usant de la métaphore de son homologue ougandais, Yoweri Museveni, qui vantant la beauté du lac Victoria sous laquelle Jacob Zuma était tombé en admiration, il aurait, selon le Chef de l’Etat de la nation arc-en-ciel, argué que « le lac Victoria doit être la dernière œuvre que Dieu ait créée ». Et Jacob Zuma, l’humour chevillé au verbe, affirme avoir rétorqué, en acquiesçant, que « c’est certainement pourquoi, après cette création, il se repose encore au Cap et que tous ceux qui veulent voir Dieu peuvent s’y rendre ».
Des anecdotes mais ô combien porteuses de la richesse des paysages, des sites, de l’histoire, des hommes et femmes qui peuplent l’Afrique devraient mettre en synergie pour booster, à en croire le Président de la première puissance économique (et touristique) du continent, ce secteur porteur du développement et de la croissance.
A titre d’exemple intégrateur et mutualisant, pour en revenir au lac Victoria, notons qu’appelé aussi Nyanza (Ukerewe ou Nalubaale), il est le plus grand lac d'Afrique et le deuxième au monde en superficie avec 68 100 km2. Il doit son nom à l'explorateur britannique Speke qui fut en 1858 le premier Européen à l'atteindre, et qui le baptisa en l'honneur de la Reine Victoria.
Situé en Afrique de l'Est, au cœur d'une zone densément peuplée, il est bordé par le Kenya au nord-est, l'Ouganda au nord et au nord-ouest et la Tanzanie au sud, sud-ouest et sud-est. Occupant une dépression encadrée par les deux branches de la vallée du grand rift, il est la source du Nil Blanc, le plus long affluent du Nil. Traversé par l'équateur, le lac Victoria est peuplé d'une faune et d'une flore tropicale variée. « Les pays de l'Afrique », eu égard à cet exemple et maints autres, au dire du Président Zuma, « devraient ouvrir ce magnifique continent à davantage de croissance dans le tourisme ».
Une arme contre le chômage !
Et de poursuivre: « En travaillant ensemble en tant qu'Africains avec nos partenaires mondiaux, nous pouvons ouvrir notre magnifique continent à la croissance du tourisme. Nous sommes déterminés à faire avancer l'Afrique dans ce secteur », a souligné M. Zuma.
A l'heure de la quatrième révolution industrielle qui peut menacer les emplois traditionnels, la capacité d'absorption de la main-d'œuvre dans le secteur du tourisme reste une arme importante contre le chômage, a expliqué le Président sud-africain.
« Il est par conséquent de notre intérêt de considérer le tourisme comme une opportunité de diversification de l'économie continentale, car les secteurs traditionnels doivent faire face à des obstacles. Alors que nous voulons augmenter la part de marché mondial de l'Afrique dans les voyages, nous encourageons et valorisons également les voyages en Afrique même. Les Africains doivent aussi explorer leur continent », a clamé SEM. Zuma.
Journalistes africains en mission
C’est donc dans cet élan que 43 journalistes venus de 14 pays africains ont été invités à une immersion dans la province de Limpompo du 10 au 14 mai pour visiter certains sites du pays arc-en-ciel. Les professionnels des médias ont visité, entre autres, des villages, des montages, des forêts et le célébrissime quartier Soweto à Johannesburg.
Pour en revenir à cet Eductour dans la province de Limpompo, à quelques encablures de la capitale Polokwane, dans le village de Modjadi, les journalistes ont pu s’abreuver des rites et danses de prêtresses capables d’ordonner des miracles à mère-nature. Selon l'histoire racontée par le guide en chef, Moshakge Molokwape, Modjadji est considéré comme l'incarnation vivante de la déesse de la pluie, portant le titre Khifidola-maru-a-Daja (en français: transformateur de nuages). Ce village ayant été sollicité, à moult moments dans la lutte anticoloniale par les tribus zouloues et assimilées.
Ainsi, pour pérenniser la tradition, une trentaine de femmes de la tribu de Balobedu, sont à la cour royale, « Modjadji Royal Kraal », pour accueillir en chants et danses les visiteurs. Habillées en tissu orange et pagnes ornés de coquilles avec des haches en bois entre les mains, ces femmes gardiennes du temple perpétuent un pan de culture d’un peuple venu du Sud du Zimbabwe vers les années 1700.
Ce sont ensuite, des randonnées propres au tourisme d’aventure, des safaris et autres douceurs de l’écotourisme et du tourisme culturel qui ont marqué ce voyage d’imprégnation et à caractère didactique avant que les journalistes africains ne rejoignent leurs confrères des autres continents à Durban. Pour vivre le Salon jusqu’au 18 mai avec une connaissance aiguisée du tourisme sud-africain qui s’offre en partage à… l’Afrique !
Indaba, faut-il le noter, est le plus important Salon touristique en Afrique et voit la participation de plus de 7.000 délégués offrant les meilleurs services et produits touristiques en Afrique ainsi que les principaux médias et organismes touristiques à travers le monde. Deux journalistes et trois voyagistes ivoiriens prennent part au Salon.
D'après l'Organisation mondiale du tourisme (Omt), le tourisme a affiché en 2016 une septième année consécutive de croissance durable depuis la crise financière de 2008. Plus d'un milliard de personnes voyagent désormais dans le monde chaque année et les arrivées mondiales de touristes internationaux ont augmenté de 4% en moyenne. L'Afrique a enregistré une augmentation de 8% des arrivées de touristes internationaux, atteignant les 58 millions de visiteurs.
REMI COULIBALY
Envoyé spécial en Afrique du Sud
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