Musique urbaine mandingue : Sidiki Diabaté, l’affaire est vraiment « Chimenté » !

Légende : Sidiki Diabaté, la coqueluche de la musique urbaine malienne.
Légende : Sidiki Diabaté, la coqueluche de la musique urbaine malienne.
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Musique urbaine mandingue : Sidiki Diabaté, l’affaire est vraiment « Chimenté » !

Sidiki Diabaté est à la fois auteur, compositeur, interprète mais aussi programmeur, arrangeur et ingénieur du son. Son originalité réside dans la magie qu’il a su faire naître du mélange entre l’instrument traditionnel (la Kora) et la programmation numérique. Aujourd’hui, à 25 ans, il porte haut et  fièrement l’étendard de la musique urbaine malienne.  Mais que de difficultés traversées pour en arriver là ! ‘‘Quand j’étais enfant, j’étais méprisé. Beaucoup de personnes ne voulaient pas me sentir. J’en ai vraiment souffert. Voilà pourquoi dans ma situation de gloire, je suis très heureux de ce que ceux qui m’ont rejeté hier, viennent me dire aujourd’hui que je suis le meilleur ».

Voilà comment Sidiki Diabaté résume son parcours et appréhende son énorme succès actuel. Aujourd’hui, son refrain assez spécial, ‘’Collé, ‘’Chimenter’’ (cimenté)’’, repris sur un air de zouk soutenu par un jeu de Kora magistral, sonne comme la marque distinctive de la nouvelle étoile de la musique urbaine mandingue. Né en 1992, à Bamako, au Mali, la nouvelle coqueluche de la musique malienne est le fils du non moins artiste célèbre, Toumani Diabaté, un orfèvre de la Kora, mondialement connu. C’est d’ailleurs à ses côtés qu’il se forme à la musique. « J’ai tout appris aux côtés de mon père.

Il est imbattable à la Kora, mais moi, j’ai ajouté ma touche personnelle dans ma façon de jouer. Je m’inspire de l’influence musicale de mon père que j’adapte aux différents courants musicaux qui m’ont influencé », a confié Diabaté Junior. Qui, alors âgé de 14 ans, fait sa première sortie internationale au festival “Image et Paroles d’Afrique” dans l’Ardèche, en France. Dans un duo mémorable avec son “grand-frère”, le guitariste Vieux Farka Touré, fils du célèbre bluesman, Ali Farka Touré, le petit Diabaté séduit par sa dextérité à la Kora.

De retour au Mali, il s’oriente vers le Rap avec son complice Iba One. « C’était le mouvement de notre génération en 2010. Il fallait donc suivre le mouvement », confie le descendant des Diabaté, l’une des plus grandes familles de griots d’Afrique de l’Ouest. Avec son binôme ‘’rapeur’’, il est doublement récompensé aux Mali Hip Hop Awards : “Meilleur Beatmaker” (compositeur) et “Meilleur groupe de rap” avec son groupe GRR. Alors qu’on lui prédisait une belle carrière dans la musique Rap, l’appel du sang pousse Diabaté vers un retour aux sources, aux côtés de son père.

Père et fils lancent en première mondial, en 2014, un album familial intitulé  ‘’Toumani & Sidiki’’. Cet opus de 10 titres est un véritable voyage aux sources du répertoire traditionnel de la Kora. « Avec cet album, mon père voulait construire un pont musical entre le passé et le présent. Il voulait transmettre un répertoire ancestral tout en le rendant actuel pour mieux le préserver », explique Diabaté. Qui, fort de cette grosse expérience, décide de trouver sa voie. En 2015,  Diabaté Jr sort "Ignanafi Débéna" (Tu me manques). Le célèbre rappeur franco-sénégalais, Booba, reprendra "Ignanafi Débéna" sous l’intitulé "Validée". C’est le déclic pour Diabaté.

A la sortie de son deuxième opus,  ‘’Diabateba Music, avec son titre à succès ‘’Fais-moi confiance’’, Diabaté junior marche inexorablement vers la gloire. Sollicité de partout pour des concerts au pays comme à l'international, il multiplie ses singles et à chaque fois fait l'unanimité auprès de son public.

« Ce succès, c’est un fait de Dieu et je l’accepte ainsi. Le seul conseil que je peux donner, c’est de ne sous-estimer personne, quelle qu’elle soit et où qu’elle soit. Même si c’est quelqu’un qui vide une poubelle, essayez de l’aider mais ne le rejetez pas. Il faut croire en lui, il a potentiellement un talent, un don enfoui en lui », conseille celui qui est devenu l’icône de la musique urbaine malienne.

Actuellement professeur de musique après 4 ans de formation à l’Ina (institut national des arts du Mali), Sidiki est inscrit au Conservatoire Balla Fasseké Kouyaté où il approfondit ses connaissances de la musique du monde

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