Transmission des entreprises : 60% des marocains y sont ouverts aujourd’hui
Transmission des entreprises : 60% des marocains y sont ouverts aujourd’hui
BdO Maroc, cabinet d'audit, d'expertise comptable et de conseil qui bénéficie d'un réseau international présent dans plus de 151 pays, vient de présenter son baromètre 2016 sur la Transmission des entreprises au Maroc. Le cabinet cinquantenaire a mené la troisième édition de cette étude annuelle en collaboration avec C&O Marketing, Inforisk, Maroc Pme, la Bourse de Casablanca Nge Impact et Maroc Clear, à l’issue de laquelle il apparait que plus du tiers des sondés ont déjà réfléchi ou sont en train de céder leur entreprise et 25 % ont repris et ou racheté leur entreprise à un tiers ou à un membre de la famille.
Etablir une cartographie des problématiques de transmission d’entreprise au Maroc (motivations, freins et appréhensions) et des leviers permettant de faciliter le passage en main, apporter un éclairage et susciter une réflexion pour la mise en place d’actions en vue d’encourager et de faciliter le processus de transmission. Tels sont les objectifs recherchés par cette étude unique dans le Royaume. Rappelant au passage que le marché actuel de la Transmission représente 60% des entreprises familiales.
Selon Zakaria Fahim, President Bdo Maroc, “transmettre son entreprise, un défi pour les entrepreneurs fondateurs ». « Les entreprises familiales sont connues, pour être les plus performantes et les plus résilientes face aux crises. Cependant, ces entreprises, bien que solides, se trouvent confrontées à des problématiques spécifiques à leur caractère d’«affaire familiale» qu’elles doivent savoir gérer pour pérenniser et développer le business notamment après la transmission », explique M. Fahim
Plus du 1/3 des actionnaires sondés ont déjà réfléchi ou sont en train de céder leur entreprise
A l’issue de cette étude qui a ciblé une centaine d’individus nationaux de 3 catégories initiales dont 31 cédants avérés ou en cours de transmission (cas A), 51 non-cédants ou marché potentiel (cas B) et 18 repreneurs (cas C) (avec une quatrième catégorie apparue au cours de l’étude représentant 33 autres managers d’entreprises familiales), il en ressort principalement 3 positions différentes :
• 40 % n’ont jamais songé à céder/transmettre leur entrepriseet ne pensent pas le faire à moyen terme.
• 35 % (plus du 1/3) ont déjà réfléchi ou sont en train de céder leurentreprise
• 25 % ont repris / racheté leur entreprise à un tiers ou à un membre de la famille.
En comparaison à l’étude de 2011, il est apparu que les dirigeants semblent plus enclins à réfléchir à une transmission de leur entreprise puisqu’il est relevé une baisse de 14 points des réfractaires au concept de transmission.
La préparation de celui qui part prend davantage de temps puisqu’il faut en moyenne 3 à 5 ans. Pour celui qui reprend le flambeau, 3 à 6 mois suffisent. Un fois la machine lancée, il faut à la 2e génération entre 6 mois et an pour bien se lancer.
Au Maroc, le dirigeant se détache difficilement par souci d’assurer le suivi de près ou de loin. La mise en place d’outils structurants comme notre baromètre et le portail BDO www.transmission.ma permet de faire ses « homeworks » et de promouvoir la culture de la transmission, nécessaire à lever ce tabou et dédramatiser le passage de relais au bénéfice de toutes les parties prenantes et in fine de l’économie Marocaine.
Transmission : Les motivations diffèrent, mais la nécessité domine
Dans le processus de transmission d’entreprise, le fondement de la décision diffère selon le segment étudié
• Chez le cédant, sa décision est motivée 1 fois sur 2 par un choix réfléchi. 3 sur 10 veulent céder sous la pression de la nécessité (à titre perso ou pour la survie de l’entreprise).
• Chez les entreprises familiales, la pression de la nécessité se fait plus forte : 2/3 d’entre elles (64%) déclarent être dans cette optique, en croissance de 20 points p/r à 2011 (la survie de l’entreprise est en jeu avec 2 fois plus d’acuité par rapport à la moyenne des entreprises interrogées : 27 % vs 15 %).
• Le repreneur agit selon un choix réfléchi (4 fois sur 10) ou par opportunité (1/3).
Ainsi, 3 repreneurs sur 10 invoquent la pression de la nécessité (vs 56 % en 2011). Cette nécessité est également plus forte chez les entreprises familiales (44 % vs 27%)
Comparé à 2011, il apparait donc une certaine réalité : Chez les cédants, le choix réfléchi continue à dominer mais est en forte baisse chez les entreprises familiales (-35 pts) lesquelles sont plus acculées à la cession p/r 2011 (64 % vs 38%) ; à contrario, chez les repreneurs, la reprise se fait plus par choix ou opportunité et moins par nécessité : -29 pts en général et -27 pts chez les entreprises familiales par rapport à 2011.
Les raisons incitant les dirigeants d’entreprise à vouloircéder ou transmettre leur entreprisesont de 4 ordres :
La moitié des dirigeants invoquent des raisons liées au secteur d’activité(conjoncture économique, reconversion dans un autre secteur,…)
3 à 4 dirigeants sur 10 évoquent le besoin de constituer un patrimoine financier (ou appât d’un good deal) ou des raisons liées à l’entreprise(répondre à des difficultés, opportunités de capitalisation, de développement)
Un peu plus du quart (27%) des chefs d’entreprise parlent de raisons personnelles (départ à la retraite, santé)
Les entreprises familiales mettent en avant les raisons liées à l’entreprise : répondre aux difficultés de l’entreprise ou nécessité de recapitalisation pour développer de nouvelles opportunités, pérenniser l’activité.
En 2016, ils sont 2 fois plus nombreux à évoquer les raisons liées ausecteur d’activité (50 % vs 28)%, la recherche d’un deal financier(35% vs 15%) ou des raisons liées à la pérennisation de l’entreprise
(27% vs 15%). Par contre, les raisons personnelles sont deux fois moins souvent citées:
27 % vs 55 %.La conjoncture économique prime sur les considérations personnelles.
Le premier sentiment qui habite / habiterait les cédants au moment de céder leur entreprise est la Satisfaction (37% [+ 7/ 2011]).
• Suivent ensuite les sentiments de Fierté (29% [+1 / 11]) et de Sérénité (26% [deux fois moins qu’en 2011]).
• Il est à noter que les cédants avérés sont plus sereins et fiers que les cédants potentiels.
De même, les entreprises familiales sont plus satisfaites et soulagées et moins tristes que le reste des cédants à l’idée de céder leur entreprise.
La sérénité (3ème position) cède la place à la satisfaction (1ère position) quant aux sentiments qui habitent les dirigeants d’entreprise au moment de transmettre leur entité. Par ailleurs, on notera deux fois moins de soulagement et moins de tristesse.
L’entreprise familiale semble plus ‘‘intégrer’’ le concept de transmission dans ses options stratégiques : 60 % des dirigeants y sont ouverts contre 46 % en 2011.
«Sachant que l’entreprise familiale semble plus ‘‘intégrer’’ le concept de transmission dans ses options stratégiques : 60 % des dirigeants y sont ouverts contre 46 % en 2011, la passation demande un travail préalable, à savoir des compétences techniques et humaines de la personne qui doit reprendre le flambeau. Et là, De loin, l’expert-comptable constitue le prestataire privilégié par les dirigeants d’entreprise pour les accompagner dans une opération de transmission : 7 sur 10 (2 fois plus qu’en 2011), un peu moins chez les repreneurs et les entreprises familiales (6/10) », explique Zakaria Fahim.
La transmission est de plus en plus question de ‘’nécessité’’ pour les cédants des entreprises familiales mais pour les repreneurs, elle reste une question de choix et surtout d’opportunités.
Les dirigeants décident de céder avant tout pour des raisons liés à la conjoncture du secteur d’activité ou pour l’appât d’un bon deal. (Transaction financière).
Les offres de rachat n’aboutissent pas d’abord pour des raisons objectives (mauvaise estimation de la valeur de l’entreprise et insuffisance de la préparation à la transmission, et ensuite affectives (attachement à l’entreprise)
26% ont déjà été approchés pour le rachat de leur entreprise
En 2011, les opérateurs d’autres secteurs étaient moins nombreux à approcher les cédants potentiels : 42% vs 55 %. Par contre, nous trouvions plus d’offre provenant des institutionnels, des fonds d’investissement.
BDO Maroc