Jazz: Benito Gonzalez, Steven Amoikon et Botty ont enflammé ‘‘La planta’’

L’Américain d’origine vénézuélienne, Grammy Awards, a glissé ses accords au milieu des solos hendrixiens proposés par le guitariste Steven Amoikon.
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Jazz: Benito Gonzalez, Steven Amoikon et Botty ont enflammé ‘‘La planta’’

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Sur la scène, dans un coin du bar d’où ils sont visibles de tous les jazzphiles, 6 musiciens. A la basse, Enok Konan dont le son est à l’abri de tout reproche et aussi Stéphane Arthur qui a alterné les instruments en passant par moments aux chœurs. À la batterie, le jeune Désiré Kouakou dont le jeu se bonifie. Aux guitares solo du type hendrixien, Steven Amoikon, un soliste chargé de promesses qui a fêté son anniversaire le 26 novembre dernier et aussi Constant Botty, musicien, historien du jazz vivant entre praia (Cap-Vert) et le Ghana. Il était l’invité de «Ça jazz fort à Abidjan ». Mais l’invité spécial était Benito Gonzalez.

L’Américain d’origine vénézuélienne, grammy awards, a glissé ses accords au milieu des symphonies de cette jam session. Le morceau qui ouvre le concert est « Mali » chanté par Stéphane Arthur. C’est une composition expérimentale de Constant Botty, ivoirien, d’origine gouro, qui allie plusieurs genres. S’ensuit « My people » également composé par Botty, rien qu’avec deux accords. Mais on le sait désormais, meilleures sont les compositions simples avec une minimalisation des eurythmies mélodiques.

Le titre plaît au public, qui réagit, mais aussi à Benito Gonzalez, le pianiste qui se lâche dans une improvisation des grands jours, longue de plus de 3 minutes et faisant la part belle à lui-même. Lancé, il est seul au piano et se laisse admirer par les autres membres de l’orchestre. L’heure est à son récital. Il choisit «Spain» que son maître Armando Anthony Chick Corea à lui-même repris en 7 variantes.

La version de Benito est époustouflante et l’artiste promène ses doigts sur toutes les octaves de son Yamaha mo X F8, lève le pied gauche, puis le droit, froisse le visage de plaisir et son thorax se meut au point qu’il laisse entrevoir les muscles de la poitrine de Mohammed Ali floqué sur son tee-shirt noir. Le boxeur noir américain est son idole qu’il dit aimer porter sur scène. Puis Benito propose une de ses compositions personnelles. «Sing to the world» est le moment où le spectacle tire à sa fin. Alors les musiciens se présentent via une démo de deux minutes. Enok alterne slap et jeu à vide, le tout avec dextérité. Constant Botty montre bien que son passage à Accra est bénéfique avec un air de high-life.

Il passe son médiator à Steven Amoikon, le hendrix d’éburnie qui sollicite la pédale et use des effets Wawa. Rapide, quand il baisse la tête, ses dreadlocks lui cache tout le visage, mais ne l’empêche pas de jouer. Il joue jusqu’à décoller du sol. Il redescend de la pointe des pieds sur terre. Le solo de Désiré Kouakou à la batterie est abouti et est la preuve que la patience et le travail finissent toujours par payer. Plus que cinq minutes à jouer car Benito doit prendre son vol après un bref séjour fait aussi de Master class à l’insaac, la veille. «Je reviendrai à Abidjan», a promis l’auteur de «Starting », « Circles » et «Dream Rhapsody», respectivement sortis en 2004, 2010 et 2016.


ALEX KIPRÉ