France, Primaire à droite/ Alain Juppé toujours en tête après le premier débat télévisé
France, Primaire à droite/ Alain Juppé toujours en tête après le premier débat télévisé
Alain Juppé caracole toujours en tête des opinions de vote selon les derniers sondages. Le premier débat télévisé organisé entre les différents candidats n’a pas eu de changement notable dans l’opinion que les sympathisants de droite ont de ceux qui viendront solliciter leur suffrage. Le maire de Bordeaux a gardé son avance et Nicolas Sarkosy occupe toujours la deuxième place, talonné par Bruno Le Maire.
Les favoris ont donc tenu leur rang. Jeudi nuit, une heure de temps après les débats, la chaine de télévision BFMTV publiait un sondage (Elabe) qui donnait l’impact des échanges. 35% des téléspectateurs français estiment, selon ce sondage, qu’Alain Juppé a été «le plus convaincant», Nicolas Sarkosy (21%) et Bruno Le Maire (15%). L'ancien Premier ministre François Fillon est en quatrième position avec 13%, loin devant Nathalie Kosciusko-Morizet (7%), Jean-Frédéric Poisson (6%) et Jean-François Copé (3%).
Au de-là des statistiques, ce débat a permis de jauger les inimitiés qui minent le petit monde de droite. Les piques n’ont en effet pas manqué sur le Plateau. Jean-François Copé, qui n’a jamais pardonné à Nicolas Sarkosy de l’avoir lâché dans l’affaire Bigmalion, a été le premier à dégainer. «En 2007 comme des millions de Français, j'ai cru à la rupture proposée par Nicolas Sarkozy mais on ne l'a pas faite». L’allusion est nette : Nicolas Sarkosy n’a pas tenu ses promesses durant sa présidence. La réaction de l’ancien président ne s’est pas fait attendre : « On a gouverné ensemble » a répliqué Nicolas Sarkozy.
Il n’y avait pas, sur le plateau, que Jean-François Copé qui en veut terriblement à celui qui a dirigé la France de 2007 à 2012. Son ancien premier Ministre aussi figure sur la liste de ses pires ennemis. François Fillon prenant en exemple la loi sur le burqa, a accusé Nicolas Sarkosy d’être un dictateur qui impose tout à ses collaborateurs. Réponse ? Fillon manque de personnalité…
Ces flèches entre anciens collaborateurs ont été une aubaine pour Bruno Le Maire qui tient tous ses adversaires pour comptables des mauvaises gestions imputées à la droite. Celui qui veut un total renouvellement de la classe politique avec une mise à l’écart de « tous ceux qui ont été » quelque chose, a lancé sur le plateau « Si vous voulez que tout continue comme avant, eh bien vous avez tout sur ce plateau ». Une pique sur le renouvellement reprise aussi par Nathalie Kosciusko-Morizet, qui a estimé en fin de programme : « Le recyclage c’est pour les déchets, pas pour les idées (…) La nostalgie n’est pas un projet ».
Pour ce débat, on attendait surtout la question de la probité. Les candidats de la droite, a dit un internaute, ce sont les affaires sales. Le plus connu pour être empêtré dans les affaires judiciaires est Nicolas Sarkosy. Mais il n’est pas le plus mal à l’aise quand la question est abordée par les journalistes. Alain Juppé déjà condamné pour abus de biens sociaux dans l’affaire des logements sociaux de Paris du temps où Jacques Chirac dirigeait la mairie, est indexé « Je tiens mon casier judiciaire à disposition. Tout le monde connaît ma condamnation. (…) Aujourd’hui, les Français ont la décision au bout de leur bulletin de vote. S’ils estiment que ma faute me disqualifie, ils ne m’éliront pas », a-t-il dit.
Nicolas Sarkosy, visé par le sujet, en a profité pour faire une mise au point à deux effets : se défendre des nombreuses accusations et enfoncer le maire de Bordeaux « Je n’ai jamais été condamné, mon casier judiciaire est vierge et depuis 5 ans, (…) Si j’avais quoi que ce soit à me reprocher, je me lancerai vraiment dans cette campagne ? »
A –t-il réussi à convaincre qu’il est blanc comme neige ? En tout cas pas Jean François Copé. L’ancien ministre du budget, forcé à la démission de la présidence de l’UMP après le scandale Bygmalion, a fait remarquer que s’il avait été mis en examen (comme Nicolas Sarkozy l’est aujourd’hui), il « n’aurait pas été candidat ».
Après les piques, chaque candidat a tenté donner une ébauche de sa vision générale. En économie (réduction du déficit) et en sécurité (lutte contre le terrorisme). Les questions d’immigration et de radicalisation ont aussi été évoquées. Un autre débat opposera les candidats avant les primaires prévues les 20 et 27 novembre prochain.
Bledson Mathieu