Donation: Un couple américain offre 350 oeuvres au centre Pompidou

Les époux Wagner ont décidé de répartir leur riche collection d‘art entre le Whitney Museum de New York et le centre Georges Pompidou.
Les époux Wagner ont décidé de répartir leur riche collection d‘art entre le Whitney Museum de New York et le centre Georges Pompidou.
Les u00e9poux Wagner ont du00e9cidu00e9 de ru00e9partir leur riche collection du2018art entre le Whitney Museum de New York et le centre Georges Pompidou.

Donation: Un couple américain offre 350 oeuvres au centre Pompidou

Donation: Un couple américain offre 350 oeuvres au centre Pompidou

Cinq cents œuvres offertes au Whitney Museum de New York, 350 à la fondation du Centre Pompidou français: la donation de Thea et Ethan Wagner est exceptionnelle, à l'image de ce couple de New-Yorkais, collectionneurs "pour l'amour, l'argent et plus".

Une sélection de leur collection - 150 œuvres parmi les plus significatives - est présentée jusqu'au 6 février 2017 au Musée d'art moderne du Centre à Paris.

 

Exceptionnelle, cette collection l'est à plusieurs titres, qu'il s'agisse de la personnalité du couple Wagner, de leur relation avec les artistes, ou de la variété de leurs choix. De grands noms, Jeff Koons, Cindy Sherman, Christopher Wool, Richard Prince..., achetés alors qu'ils étaient encore peu connus, côtoient de jeunes artistes d'avant-garde, souvent peu familiers du grand public et qu'on peut ainsi découvrir. 

 

Les Américains sont majoritaires, mais les Européens brillamment représentés. C'est d'ailleurs en Europe que Thea Westreich Wagner a commencé sa collection en fréquentant les galeries de Cologne, ville allemande qui donnait le "la" dans les années 80.

 

C'est aussi en Europe, autour de l'artiste française Sophie Calle, que Thea et Ethan se sont rencontrés en 1991. Thea vient de créer une société de conseil en art, lui est un brillant consultant qui gagne bien sa vie, en œuvrant notamment pour le Parti démocrate. "J'ai beaucoup d'argent, mais je n'ai pas besoin d'autant, j'ai donc décidé de devenir collectionneur", a-t-il raconté, selon Loïc Le Gall, qui seconde l'une des commissaires de l'exposition, Christine Macel.

 

- Choix pertinent -"Ils sont très proches, voire intimes, de beaucoup de créateurs", ajoute-t-il. "Le couple s'est mis au service de nombre d'artistes dont il a soutenu le parcours, montrant ainsi un véritable amour de l'art", écrivent dans le catalogue le président du Centre, Serge Lasvignes, et le directeur du Musée d'art moderne, Bernard Blistène.

 

Autre particularité, "ils veulent acheter des œuvres de toutes les périodes" et n'hésitent pas à tout revendre si les prix sont devenus trop élevés pour eux (ce fut le cas pour l'Allemand Sigmar Polke).

 

"Nous avons tous les deux envie de réunir une collection détaillée des œuvres d'un artiste, de l'accompagner dans son aventure tant que son œuvre continue de nous intéresser, de nous stimuler et de nous toucher", a affirmé le couple. 

 

"L'histoire récente de la critique et des institutions n'a fait que confirmer la pertinence de leur choix des années 1970 aux années 1990", relève Christine Macel, citant "leur magnifique ensemble de photographes américains, de Lee Friedlander à Walker Evans".

 

Difficile de dégager des orientations dans ce foisonnement visuel. Christine Macel tente d'en repérer quelques-unes : "la nature conceptuelle des travaux"; le devenir de la peinture et la "relation conflictuelle" avec elle; le modernisme revisité avec des œuvres qui s'en inspirent ou qui le reformatent; les interrogations des artistes sur l'évolution du système, celui d'un marché de l'art exponentiel", note-t-elle.

 

La part européenne de la donation reviendra à la Centre Pompidou Foundation basée à Los Angeles, dont la vocation est de recueillir des dons, alors que les artistes américains iront au Whitney Museum of American Art.   

 

 

© 1994-2016 Agence France-Presse