Catastrophe nucléaire de Fukushima: 5 ans après, l’impact suscite des inquiétudes

Catastrophe nucléaire de Fukushima: 5 ans après, l’impact suscite des inquiétudes

Catastrophe nucléaire de Fukushima: 5 ans après, l’impact suscite des inquiétudes

L’impact de la catastrophe nucléaire de Fukushima continue de susciter, 5ans après l’inquiétude chez des experts. Des enfants qui souffrent de cancer de la thyroïde, à l’impact sans précédent de cette catastrophe sur les océans en passant par le retour précipité des réfugiés nucléaires, que de vérités cachées refont surface 5 ans plus tard. C’est le 11 mars 2011 que la côte-est du Japon a subi les affres  d’un séisme de magnitude 9,0. Les tsunamis que cela a provoqué  endommagé quatre réacteurs sur six.  Entrainant la fuite de matériaux radioactifs dans l’atmosphère et l’océan.

Un impact sans précédent sur les océans

"Bien que globalement Tchernobyl a été une plus grande source de radioactivité, la plupart des émissions de Fukushima (plus de 80%) sont entrées dans l'océan, ce qui fut donc une source plus grande pour les océans", a indiqué Ken Buesseler, chercheur en radiochimie à l'Institut océanographique de Woods Hole (Whoi), rapporte Xinhua.

Selon le chercheur Fukushima aura probablement des impacts à long terme sur la santé de ceux qui ont été le plus exposés. C’est pourquoi, il a souhaité que soit effectué des évaluations environnementales et sanitaires de l'accident de Fukushima.

 Pour M. Buesseler il faut également améliorer la  communication avec le public.  Il faut que "les gens sachent mieux comment évaluer les niveaux de contamination et ce que cela signifie pour la santé humaine".

Ces enfants qui souffrent de cancer de la thyroïde

Le taux d'enfants souffrant de cancer de la thyroïde dans la préfecture de Fukushima est de 20 à 50 fois plus élevé que le taux moyen national relevé en 2014, a déclaré Toshihide Tsuda, professeur en épidémiologie environnementale à l'Université d'Okayama, rapporte Xinhua.  Trois ans après la catastrophe,  160 adolescents dans la préfecture de Fukushima avaient été diagnostiqués atteints de cancer de la thyroïde.

Selon les recherches de M. Tsuda publiées fin 2015 dans l'édition électronique du journal de la Société internationale d'épidémiologie environnementale (Isee) ce nombre a certainement augmenté. De plus en plus les habitants de la région demandent au gouvernement de fournir des preuves convaincantes que les souffrances de leurs enfants ne sont pas liées à l'incident nucléaire.


Retour précipité des “réfugiés nucléaires”

Ce retour suscite l’inquiétude au Japon. Selon l’agence Xinhua, dans la ville de Nahara situé à une vingtaine de kilomètre de  la centrale nucléaire, « seulement 6% des résidents sont rentrés chez eux ». Les actions du gouvernement japonais visant à encourager le retour des « réfugiés nucléaires » sont jugées « très inquiétantes ». D’ailleurs d'ici mars 2017, le gouvernement veut lever  les restrictions sur les zones de résidence. 55.000  personnes sont concernées.  Pour les contraindre, « les autorités devraient stopper le prolongation de leurs aides financières d'ici mars 2018, action vue par certains comme un moyen pour libérer Tokyo de toute pression politique avant les Jeux olympiques de 2020 ».

La fermeture des centrales nucléaires construites sur les côtes préconisée

Ce qui  s’est passé au Japon a fait dire  à Valery Stepanenko, spécialiste dans la dosimétrie médicale et environnementale et la sûreté radiologique, dans une récente interview accordée à Xinhua que la crise de Fukushima a été un indicateur. Et que « les centrales nucléaires ne devraient pas être construites dans des zones à forte activité sismique. Celles construites dans ces zones devraient être fermées.

A l’en croire, il est difficile de prévoir un mur pour résister à un tsunami
. « La centrale de Fukushima avait un mur de six mètres de haut, mais les vagues, atteignant une hauteur de 12 à 13 mètres, ont tout de même détruit la centrale", a-t-il fait remarquer.

Reconnaissant leurs erreurs, les Japonais, rapporte Xinhua, ont commencé à faire rénover leur réseau d'énergie nucléaire en tenant compte des nouvelles exigences en matière de sécurité émises après 2011.

Poursuivant, l’expert a affirmé que les fuites de matériaux radioactifs polluent encore l'eau souterraine de Fukushima, qui se jette ensuite dans le Pacifique en quantités innombrables. D’où une grande prudence observé par les consommateurs des pays voisins du Japon concernant la consommation de nourriture importée venant des alentours de Fukushima.


CHEICKNA D. Salif

salifou.dabou@fratmat.info

Source: XINHUA