Zozo mon amour

Zozo mon amour

Zozo mon amour

A la mémoire de Diallo Mohamed, mon petit tonton. 

Pour toi qui étais introverti mais qui souriait à mes taquineries ; pour toi qui est passé de l’autre côté du voile comme tu as vécu, c’est-à-dire dans la discrétion et sans gêner personne, merci d’avoir été ce que tu as été : un homme adorable.

 

Zora ou plutôt Zozo, appelons-là ainsi parce qu’elle est gentille et toute mimi avec sa belle gueule. Dans un train assurant la liaison Lausanne-Berne, en Suisse, le papa de Zozo pose sa petite fille sur le siège à côté de sa jeune maman, qui lui demande en lui faisant un bisou sonore: « Ça va aller Zozo ? T’en fais pas, papa va te mettre le maillot de l’équipe nationale, le temps est un peu frais aujourd’hui. Faut pas que tu prennes froid ! ». Zozo fait un peu la gueule quand son papa lui enfile son beau maillot rouge et blanc, le n° 12, sur lequel on voit bien la belle croix suisse. Les parents sont débordants d’amour pour leur fillette de six mois et comment pourrait-il en être autrement ? « Zozo est un amour, elle aime tout le monde et est si sage. Quand on l’emmène faire ses courses dans les magasins, c’est souvent que les vendeurs lui offrent des friandises. Tout le monde l’aime : les enfants, les adultes, les chiens et même les chats. Elle n’est pas du tout agressive. Et vous voyez sa robe ? Cette couleur est très rare, quand il y a du soleil, le gris vire au bleu. »

On écraserait presqu’une larme au coin de l’œil, tant l’amour que les parents de Zozo lui vouent est fusionnel, passionnel. « Nous dormons dans la même chambre. Bien sûr elle a son petit espace à elle où on la couche, en toute douceur, pour ne pas la réveiller quand elle dort. Elle est si attachante Zozo et tellement proche de nous que même sous la douche, elle ne veut pas nous quitter. Nous allons partout avec elle et figurez-vous que même quand nous descendons chercher le courrier ou acheter le pain, notre petite est en larmes, elle pleure. C’est pourquoi elle est toujours avec nous et quand nous sommes obligés de faire un long voyage, en avion surtout, mais c’est assez rare parce que nous ne supportons pas d’être loin d’elle, nous l’appelons. Et quand elle entend nos voix, cela l’apaise. Entre nous, depuis le début, c’est le coup de foudre qui se prolonge. Bien sûr qu’elle est sage ! Vous voyez son sac, elle a tout ce qu’il lui faut : sa bouteille d’eau –Zozo boit beaucoup d’eau pour ne pas déshydrater-, son doudou, ses friandises, des sticks pour ses dents, sa petite balle…  » La maman de Zozo (et son papa aussi) sont tout fiers que je ne quitte pas des yeux leur amour de fillette qui prend des postures de star au zénith de sa gloire quand je demande à immortaliser les instants mémorables de démonstration d’amour filial. Clic, photo de Zozo tendant sa bouche vers moi ; reclic, photo de Zozo avec sa maman ; clac, photo de Zozo avec papa ; reclac, photo du trio familial. Que c’est beau l’amour !

Le train arrive au terminus, à Berne, nous devons tous descendre. La maman de Zozo la porte sur son épaule et son papa prend son sac. Je remercie Zozo et ses parents en leur formulant, à l’africaine, mes vœux de bonheur et de longévité. Mais je suis si remuée que je manque de renverser un grand clochard à la barbe toute rousse assis à la sortie de la gare, son assiette de charité devant lui. Visiblement, Zozo le chiot femelle, un Staffordshire Terrier, a plus de chance. L’amour n’a pas de frontières.

Par Oumou D.

oumou.midosso@yahoo.fr