Fatima Haram Acyl : "85% du commerce est dans l’informel en Afrique"
Fatima Haram Acyl : "85% du commerce est dans l’informel en Afrique"
Selon les propos de la commissaire de l’Union africaine pour le commerce et d’industrie, Fatima Haram Acyl, une grande partie du commerce (85%) exercée par les femmes n’est pas pris en compte dans le taux de pénétration du commerce du continent. Alors que, dit-elle, si les barrières douanières sont simplifiées, cela devrait faciliter le commerce intra africain et permettre d’avoir une plus-value énorme pour l’économie africaine.C'était à la conférence de presse sur le financement du commerce intra-africain et les systèmes de paiement", organisée par la Banque africaine d'import export (Afreximbank), ce lundi 2 mai à Abidjan- Portbouet.
Actrice de la préparation du lancement de la zone de libre-échange continentale (Zlec) et l’intégration du Centre africain de développement minier au sein des institutions de la Commission de l’Union africaine, elle soutient que l’exportation des matières premières ne crée pas de réelle valeur ajoutée, sinon d’emploi. Donc, elle prône l’implantation d’entreprises et d’industrie en Afrique, qui produiront pour les africains et qui, à long terme, peuvent permettre le transfert de technologie.
« Le monde entier a réalisé qu’on a ce qu’il faut, on a les matières premières. On est un partenaire de choix il faut que nous nous même nous puissions trouver les moyens d’avancer en transformant le continent », a-t-elle martelé.
Cependant, Fatima Haram Acyl appelle les gouvernants, les banques centrales et autres à jouer un rôle important dans le financement de l’économie, notamment les micro finances, qui ont toujours des obstacles se dressent en face d'elles dans leur exercice.
Concernant l’accord de partenariat économique entre les pays Acp et l’Union européenne, elle fait remarquer que cet outil peut constituer en même temps une opportunité et une menace. Mais, explique-t-elle, actuellement les pays africains qui ont ratifié l’accord n’ont pas encore fait cas de difficultés majeurs. Néamoins, avertit la commissaire de la Cua, les pays membres pourraient se retirer de cet accord en cas d'une menace quelconque sur l'économie, selon la conférencière. Qui avaient à ses côté le président d’Afreximbank et son adjoint et le ministre auprès du Premier ministre chargé de l’Economie et des Finances, Koné Adama.
Selon le Dr Bénédict Oramah, le commerce intra africain a connu un taux impressionnant en passant de 9% à 42% cette année. Et selon son constat, les pays se tournent de plus en plus vers cette donne économique. Convaincu du désir des pays de s’industrialiser, le président de la banque affirme cependant que, pour bonifier les caisses, la promotion du commerce entre les différents pays africains demeure un atout.
Kamagaté Issouf
issouf.kamagate@fratmat.info