Zéro grossesse à l’école: Une campagne pour éradiquer le phénomène

Éducation nationale: la campagne « zéro grossesse à l’école » pour éradiquer le phénomène des élèves mères en Côte d’Ivoire
Éducation nationale: la campagne « zéro grossesse à l’école » pour éradiquer le phénomène des élèves mères en Côte d’Ivoire
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Zéro grossesse à l’école: Une campagne pour éradiquer le phénomène

Le ministère de l’Education nationale et de l’Enseignement technique, à travers la Direction de la pédagogie et de la formation continue à initié depuis plus de 3 ans, la campagne « zéro grossesse à l’école », dont l’objectif à long terme est d’éradiquer le phénomène des filles mères en Côte d’Ivoire Cela se traduit se le terrain par l’éducation sexuelle dénommée leçon de vie. Le premier cours du premier trimestre de l’année scolaire 2015-2016 porte sur « les grossesses précoces  et la communication parents-enfants sur la santé sexuelle et de reproduction des jeunes (Ssrj) ».

Il s’agit à travers cette leçon les élèves d’amener les élèves à connaitre la définition et les caractéristiques d’une grossesse précoce, la définition et les caractéristiques de la communication parents-enfants, les causes et les conséquences des grossesses précoces. Sans oublier  les stratégies de communication comme moyens de prévention des grossesses précoces, et surtout l’importance de la communication parents-enfants sur la sexualité.

En effet, selon les enseignants,  la grossesse est définie comme l’état de la femme enceinte (elle commence avec la fécondation de l’ovule par les spermatozoïdes et se termine par l’accouchement. C’est la gestation). De ce fait, la grossesse précoce est une grossesse qui est contractée avant l’âge de 18 ans. Elle est précoce car la fille est immature ou mineure.

Les élèves ont également appris à décrire les signes extérieurs et cliniques d’une femme enceinte. Notamment, l’interruption des menstrues ou aménorrhée, l’augmentation du volume des seins, les nausées et vomissements, l’augmentation ou l’élévation de la température du corps au dessus de 37°c. S’ajoutent des signes secondaires tels que la perversion du gout, les vertiges, le grossissement du ventre, les céphalées. Les maitres ont par ailleurs défini la notion de communication parent-enfants. La communication est le processus d’échanges entre deux interlocuteurs en vue d’une modification de comportements respectifs. La communication parents-enfants sur la sexualité  est donc un processus d’échanges  d’informations relatives à l’éducation sexuelle entre adulte (père/mère) et un enfant ou un adolescent. Il existe plusieurs types de communication entre les parents et les enfants. Par exemple, la communication directe entre l’enfant et les parents, la communication indirecte qui nécessite l’intervention d’une tierce personne.  Dans ces conditions, une bonne communication repose sur certains principes : bonne préparation des interlocuteurs, choix du moment, respect des valeurs socioculturelles (morales, tolérance, acceptation de l’autre, savoir écouter l’autre, abstinence sexuelle, honnêteté, politesse…), accessibilité du message (clair et précis).

Au cours de la leçon, les apprenants ont identifié les causes et les conséquences des grossesses précoces. Au niveau des causes de ce phénomène, il faut noter les rapports sexuels non protégés, les besoins pécuniaires ou d’argent liés au conditions de vie difficiles, le déficit d’éducation sexuelle et de communication avec les parents, l’amélioration de notes et moyennes de classes, les mauvaises fréquentations, la pression des pairs, l’ignorance et/ou la méconnaissance des méthodes contraceptives, les impacts négatifs des Tic…

De plus les conséquences, les conséquences des grossesses précoces ont été relevées. Il s’agit, pour la mère, de l’accouchement difficile, l’accouchement par césarienne, l’accouchement de prématuré, le dérèglement de l’appareil génital, l’avortement clandestin, les troubles de la croissance, les déformations physiques, ou physiologiques, la dégradation de la santé, les risques de stérilité, les fistules les ist-VIH/sida, le décès. L’on enregistre au niveau de l’enfant  la naissance prématuré, les malformations et déformations physiques, le décès. Au plan social, l’arrêt des études (mère et le garçon auteur de la grossesse), les rapports conflictuels avec les parents et entre les différentes familles, la perte de la dignité et de l’honneur, les difficultés financières. Enfin,  au plan psychologique, l’on note la déception, le désespoir, les remords, le développement de l’avortement clandestin, l’infanticide, le suicide, les risques de récidive…

Face à cette situation, des stratégies de communication ont été préconisées. Elles reposent  d’abord sur l’affirmation de soi. C’est-à-dire adopter le comportement confiant (ni passif ni agressif) qui permet d’exprimer clairement ce que l’on veut pour sa dignité et le respect de soi. Cette stratégie permet à la fille de mieux respecter son corps et de résister à la pression pour garantir son avenir et s’épanouir. Elle est basée sur des étapes. Expliquer son sentiment face au problème, rencontré, exprimer clairement ses vœux ou sa demande, demander le sentiment de l’interlocuteur, accepter et remercier. Ensuite la prise de décision, en d’autre terme, faire un choix et l’assumer. Enfin la négociation. C’est le fait de trouver un terrain d’entente avec son interlocuteur. Ces trois stratégies de communication reposent sur une écoute active (gestion des émotions, adoption d’attitudes favorables…) L’application des stratégies de communication face à des situations telles que les harcèlements sexuels et bien d’autres pressions, peut permettre à la jeune fille d’éviter les grossesses précoces. 

L’importance de la communication parents-enfants sur la sexualité est appréciée à deux niveaux. Chez les parents, elle permet de créer une relation de confiance entre parents et enfants, d’offrir l’opportunité aux parents d’affirmer leur responsabilité parentales, de s’enrichir de nouvelles connaissances sur l’éducation sexuelle, de dissiper les préjugés liés à la sexualité. Au  niveau des enfants, elle permet de créer une relation de confiance entre parents et enfants, être complice de l’autre, bénéficier de l’aide des parents (expériences, conseils, astuces,…), dissiper les préjugés liés à la sexualité, adopter des comportements responsables durant le cursus scolaire.

ALFRED KOUAME

Correspondant