
Décrochage scolaire: Plus de 2 millions d’élèves en sont victimes chaque année en Côte d’Ivoire
Décrochage scolaire: Plus de 2 millions d’élèves en sont victimes chaque année en Côte d’Ivoire
Lors de la réunion de rentrée scolaire de septembre 2015 au Cours sociaux d’Abobo, Effimbra Nicolas, inspecteur général de l’éducation nationale, coordonnateur de la vie scolaire, a indiqué que le taux de décrochage scolaire est le pourcentage d’élèves qui arrêtent les études avant l’obtention d’un diplôme.
Les statistiques montrent également que la population scolaire ivoirienne connait une forte croissance avec un taux annuel de 29,27% au cours de l’année scolaire 2014-2015. Cette poussée démographique scolaire va être encore plus forte avec la décision du gouvernement ivoirien de rendre l’école obligatoire pour les enfants de 6 à 16 ans.
« Il faut cependant, reconnaitre que notre système éducatif trop élitiste, a, au cours des années, privilégié une éducation plus élitiste, axée sur l’acquisition des connaissances et des diplômes, que sur la qualification professionnelle et l’acquisition de compétences capables de faciliter l’insertion sociale des apprenants et les préparer à l’exercice de la citoyenneté », fait remarquer l’inspecteur général. Pour lui, ces chiffres rendent comptent de l’ampleur du fléau que constitue le décrochage et mettent l’institution scolaire face à des défis importants à relever. En effet, poursuit-il, il y a lieu de se demander ce que deviennent tous ces enfants qui quittent ainsi l’école sans aucune qualification. Déscolarisés et désœuvrés, ils deviennent un danger pour la société toute entière
Effimbra Nicolas propose donc un traitement conséquent de ce fléau social. « Ainsi, la culture entrepreneuriale s’offre-t-elle comme une opportunité pour minimiser les risques d’échecs scolaires et accroitre les chances d’insertion socioprofessionnelle des jeunes » soutient-il.
Les initiateurs de la mise en œuvre de l’entrepreneuriat scolaire estiment que ce projet se présente comme une stratégie innovante dans le système éducatif ivoirien qui contribuera à renforcer les acquis dans le domaine socioéducatif et coopératif chez les apprenants et à donner une réponse au décrochage scolaire massif des milliers d’enfants qui sortent du système éducatif sans aucun savoir-faire ou qualification élémentaire nécessaire à leur insertion dans la vie active.
Il s’agira aussi de trouver une solution durable au problème d’employabilité des diplômés sans qualification ni compétence.
En définitive, l’entrepreneuriat scolaire jouera un autre rôle social très important dans la lutte contre la délinquance en milieu scolaire. Les élèves en perte de repère moral et qui s’adonnent à la cybercriminalité par exemple, trouveront là un cadre de formation sur des méthodes efficaces et honnêtes pour leur insertion socio-économique.
ALFRED KOUAME
CORRESPONDANT