Un Ivoirien nouveau pour vivre ensemble

Un Ivoirien nouveau pour vivre ensemble

Un Ivoirien nouveau pour vivre ensemble

C’est parti. Le Rhdp et l’écrasante majorité des Ivoiriens viennent de donner un mandat clair au Chef de l’Etat, le Président Alassane Ouattara: nous conduire à l’émergence en 2020 en construisant « l’Ivoirien nouveau », thème majeur de sa campagne de 2015. En 2010, nous avons entendu « Ado solutions ».

Le premier mandat a été couvert par la mise en œuvre des « Ado solutions » pour construire des routes et des ponts sur le cheminement vers l’émergence. 2016 ouvre l’ère de « l’Ivoirien nouveau ». Comme le font les leaders, notre quotidien national, Fraternité Matin », ouvre le débat sur cet énième concept dans notre pays.

Si nous sommes d’accord sur le concept comme une nécessité vitale pour le succès de notre projet d’émergence en 2020, la question fondamentale est de savoir comment construire l’Ivoirien nouveau. Avec le fouet du colon qui a fait ses preuves avec les indigènes que nous étions, ou par la persuasion des citoyens que nous sommes aujourd’hui sous l’ère de la démocratie contrôlée par les organisations de défense des droits de l’homme ? Dans cette ère de liberté où l’homme se pose en s’opposant, certains ont été candidats à la présidentielle de 2015 pour s’affirmer et dire non au mémorable « Appel de Daoukro » qui annonçait pourtant une nouvelle ère de paix et de progrès pour notre pays et pour tous les Ivoiriens.

Peut-on construire l’Ivoirien nouveau contre son gré ? Quel sort réserver à ceux de nos compatriotes qui ne voudront pas s’inscrire dans ce changement qualitatif ? Un de nos aînés, soucieux de l’avenir de ce pays m’a fait cette confidence, la voix étreinte, pendant la campagne présidentielle: « Tout ce que nous voyons de si beau est l’œuvre de Bédié et Ouattara. Hélas, ces deux-là ne sont pas immortels !» Comment faire pour ne pas arrêter ce bel élan d’édification de cette Côte d’Ivoire développée attendue par nos petits-enfants, comme ce fut malheureusement le cas après le 7 décembre 1993 ? Nous sommes tous interpellés.


L’Ivoirien nouveau comme synthèse

Dans la recherche de l’Ivoirien nouveau, les politiques de notre ère, appuyés par les intellectuels de leur sérail ont lancé trois concepts idéologiques: l’ivoirité, la refondation et le vivre-ensemble.

L’ivoirité comme ciment de la cohésion sociale avait pour objectif, entre autres, de créer l’Ivoirien nouveau qui devrait relever les défis de l’après-Houphouët-Boigny. Lancé dans un contexte peu propice à sa compréhension, ce concept, en lieu et place de l’Ivoirien travailleur et fier de sa patrie a produit des ivoiritaires. Est venue ensuite la refondation qui visait à créer l’Ivoirien nouveau par un formatage stalinien des esprits. Au lieu de cet Ivoirien nouveau, le concept de la refondation a créé des patriotes sans âmes et sans états d’âmes, adeptes de la violence verbale et physique qui ont fini par conduire à la guerre. Enfin, le concept « vivre-ensemble » lancé en 2005 a été une invite au pardon et à l’acceptation mutuelle pour créer l’Ivoirien nouveau.

Le vivre-ensemble a réconcilié Bédié et Ouattara. Ces deux grands leaders ont créé le Rhdp. Lequel rassemblement a donné plus de responsabilité à Bédié. Bédié a produit l’Appel de Daoukro. L’Appel de Daoukro a porté Ouattara au pouvoir avec 83 % des suffrages de ses concitoyens. Le Président Alassane Ouattara va bâtir l’Ivoirien nouveau par la synthèse des trois concepts comme suit : construire l’Ivoirien  nouveau pour vivre ensemble, par une refondation culturelle et des cœurs, en affirmant aux yeux du monde entier notre ivoirité entendue dans le sens d’une espérance promise à l’humanité, cette exception ivoirienne qui a réalisé en 2015, en Afrique, une élection présidentielle sans violence et avec zéro mort.

L’Ivoirien nouveau est issu de la synthèse politique et culturelle de ces trois concepts, nécessaires pour vivre ensemble dans une Côte d’Ivoire véritablement refondée après trois décennies de violences. Une Côte d’Ivoire où les citoyens affirment sans complexe la vraie ivoirité qui fait leur force : une nation ouverte et fraternelle.


La bonne gouvernance comme moyen

Avec l’évolution de l’environnement international, l’essor de la démocratie politique et économique, les citoyens sont de plus en plus appelés à contrôler l’action des gestionnaires publics par divers moyens. La gouvernance est mise en œuvre par trois institutions : l’exécutif par le gouvernement, le législatif par le  Parlement et le contrôle de l’application de la loi par le pouvoir judiciaire. Un quatrième pouvoir, la société civile a un rôle prépondérant à jouer dans l’essor de la bonne gouvernance dans notre pays.

Les industriels, avant de lancer un nouveau produit, en construisent un prototype pour tester le marché ou sa fonctionnalité. Nous avons de la chance, le prototype de «l’Ivoirien nouveau » s’est construit et est un spécimen à notre portée. Il s’appelle Alassane Ouattara. Suivons-le et inscrivons notre action dans le sillon des valeurs qu’il aura tracées. 

par Camara Loukimane

Expert financier, Directeur général de la Sicogi,
auteur de « Dans l’élan de l’émergence de la Côte d’Ivoire selon Alassane Ouattara » (Fratmat éditions 2015) et « marches, gouvernance et pauvreté » le cas de la Côte d’Ivoire (L’Harmattan 2013)