
Développement de proximité: L’Institut Zekema pour le développement est né
Développement de proximité: L’Institut Zekema pour le développement est né
Le Pr Maurice Kacou Guikahué, membre du Conseil économique et social et secrétaire exécutif du Pdci-Rda, a présidé, hier à l’Espace Latrille Events aux Deux-Plateaux, la cérémonie de clôture du pré-colloque dont les travaux ont débuté le 8 juillet et qui avait pour thème: « Marcel Zadi Kessy, une vision du développement, un engagement ».
Kacou Guikahué a placé au centre de son mot de remerciement, l’objectif principal des trois jours de travaux et de réflexion sur la pensée de MZK, une nouvelle vision de l’économie du développement : « Le but du pré-colloque est de diffuser et de pérenniser la pensée de Marcel Zadi Kessy, puis de préparer le colloque international. Ce pré-colloque a produit des éléments intéressants, notamment la création de l’Institut Marcel Zadi Kessy.»
Le coordonnateur des travaux et président du comité scientifique, le Pr Hauhouot Asseypo, a justifié l’urgence et la pertinence de l’acte de naissance de cet institut, en faisant à froid une analyse de la géographie mondiale. Cette analyse, il l’a ponctuée d’un cri du cœur: «Nous assistons à la révolte contre la faim, la misère, la domination et les gens préfèrent aller se donner la mort dans la Méditerranée. C’est une révolte contre l’économie. C’est la dimension éthique de l’économie et de la durabilité qui est mise en question ».
L’alternative qu’il juge crédible vient de Yacolidabouo, un village perdu au cœur de la forêt, et de son génie de fils, Marcel Zadi Kessy, qui a osé mettre en question les grands paradigmes économiques pour proposer une approche qui réhabilite l’homme en lui restituant le pouvoir originel que Dieu lui avait donné selon le livre de la Genèse ; celui de dominer la terre et de commander sur toute la création : «Zadi a mis l’homme au centre de l’économie et du développement. Zadi veut que l’homme ne soit plus l’esclave de l’économie, mais qu’il la dompte grâce à son statut d’être pensant ».
Les travaux du pré-colloque se sont préoccupés à analyser la pensée économique de MZK dans le prisme du développement de proximité initiée à Yacolidabouo, depuis 40 ans. En convoquant les pensées et les travaux d’auteurs, managers et de leaders dans les disciplines telles que les sciences humaines et sociales, les sciences économiques, l’entrepreneuriat, pour faire une constatation: l’échec du libéralisme économique et du socialisme non seulement dans les pays en développement où ces modèles ont été importés comme des prêts- à -penser, mais même dans les sociétés qui les ont enfantés.
Depuis deux décennies, des voix s’élèvent en Occident pour décréter la fin de l’histoire et crier à l’imposture de la pensée néoclassique. Ces personnes explorent de nouvelles voies destinées à sauver la terre et à préserver la vie. A l’avenant, se trouve la doctrine de Marcel Zadi Kessy. Les résultats des travaux des commissions lus en séance plénière l’ont démontré. Car le développement de proximité que Zadi Kessy propose aux intellectuels africains et aux masses africaines est un audacieux changement de paradigme appelé à les affranchir, à restaurer leur dignité et à leur permettre de se réconcilier avec le reste de l’humanité. Mais les travaux ont aussi montré, comme pour respecter la dynamique de toute démarche scientifique, les limites et même évoqué les éventuelles menaces sur l’approche de l’économie de développement de MZK pour que les animateurs de l’Institut Marcel Zady Kessy ou Zakema pour le développement œuvrent comme de véritables sentinelles.
Jean-Luc Mouton, journaliste et conseiller du président Zadi, a présenté le rapport général comme un ensemble de questions sur un ton parfois provocateur et caustique pour dire aux intellectuels que leurs copies sont encore perfectibles. Si tant est qu’ils veulent que MZK soit un patrimoine intellectuel mondial. Il croit aux positions scientifiques, donc à la problématisation et à la théorisation des questions, mais il ne souhaite pas pour l’Institut des scientistes. Il a alors engagé le processus de la remise en cause en interrogeant à nouveau les items qui, dans l’approche du développement économique selon Zadi, ont été relevés et, de façon itérative, mis en lumière par les communications des différents universitaires. En l’occurrence, la notion de proximité, de rupture, de compromis et de consensus.
Dans un contexte de mondialisation où, avec le développement des Tic, le monde est dans chaque famille, il recommande que ces notions soient appréhendées avec une ouverture sur l’autre. Ainsi, pour lui, la proximité nouvelle doit être la recherche de l’altérité, du prochain comme le bon Samaritain et non comme le frangin.
Dans cet environnement, comment vivre les ruptures ? Comment parvenir à rendre opérationnelles les réponses urgentes qu’appellent les nombreux problèmes du marché ? Le consensus, règle de gestion à Yacolidabouo, ne vaut-il pas moins ici que le compromis ? Le développement de proximité étant une approche participative et humaine chez MZK, Jean-Luc Mouton souhaite que l’Institut MZK pour le développement soit un lieu d’enrichissement mutuel et le creuset de toutes les intelligences créatrices d’un monde et d’un citoyen nouveaux.
Franck A. Zagbayou