Logement : Quelle situation pour l’habitat en Côte d’Ivoire

Quelle situation pour l’habitat en Côte d’Ivoire
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Logement : Quelle situation pour l’habitat en Côte d’Ivoire

Logement : Quelle situation pour l’habitat en Côte d’Ivoire 

Quel que soit le type d’habitation, trouver un logement décent et à coût acceptable en Côte d’Ivoire et singulièrement à Abidjan relève d’un véritable parcours du combattant.  Et ce, malgré les affiches des agences immobilières proposant des tarifs mensuels alléchants.

En effet, selon les experts il y a une inadéquation entre l’offre et la demande. Il y a un véritable déficit au niveau de la production. Conséquence, l’achat et la location deviennent très élevés.

De sorte qu’il est quasi impossible pour l’ivoirien moyen de se loger. « Acquérir un logement ? il n’y pense même pas. Car cela est hors de prix », explique Koffi Marius, un enseignant de lycée à Abidjan.

La surpopulation de la ville d’Abidjan est l’une des raisons pour expliquer la crise du logement dans la capitale économique ivoirienne. L’exode rural, les déplacements de populations suite à une dizaine d’année de crises militaro-politique depuis 2012 ont accru la population d’Abidjan. De sorte que de 2 877 948 habitants en 1998, Abidjan compte aujourd’hui près de 5 millions d’habitants.

Quelque soit la commune, le constat est le même : le coût mensuel des loyers sont excessifs. A Cocody et au Plateau un simple studio, une pièce peut monter jusqu’à 120.000 francs CFA. Pour une trois pièces, le prix moyen de la location est de 300.000 Fcfa.

A Yopougon, la commune la plus vaste de Côte d’ivoire, le studio se négocie entre 30 et 50 000 Fcfa et les 3 pièces entre 70 et 120.000 Fcfa. Ces coûts sont au delà des moyens de l’ivoirien moyen. Surtout que le SMIG ivoirien environne est moins de 40.000 Fcfa.

Outre le loyer trop élevé, l’épineux problème des cautions vient s’ajouter. Pour amorcer son déménagement, il faut prévoir au minimum quatre mois de caution et un mois d’avance. Certains propriétaires demandent jusqu’à 12 mois de caution. Il faut faudra verser l’équivalent d’un mois du loyer aux personnes qui vous ont aidé à avoir le logement.

Et pourtant, quelques temps après l’indépendance du pays les entreprises immobilières d’états telles que la SICOGI et la SOGEFIHA offraient des logements sociaux aux personnes économiquement faibles. Ces opérations ont été interrompues pendant les 1980 avec les conjonctures économiques de cette période. Mais, surtout l’ajustement structurel imposé par les bailleurs de fonds.

 « Depuis que la SICOGI et la SOGEFIHA ont arrêté de produire des logements sociaux, conformément à l’ancienne approche, il n’y a pas eu en direction des ménages ivoiriens, de véritable politique du logement à caractère social. Le secteur privé qui a pris le relais n’en n’a pas fait son cheval de bataille. Si bien que les besoins se sont accumulés dans le temps. Ces besoins s’accumulent à un rythme de 40. 000 logements par an, qui se répartissent à égale partie entre Abidjan et l’intérieur du pays. Ces besoins n’ont pu être satisfaits pour différentes raisons », explique le ministre en charge de la Promotion du Logement, Mme Kaba Nialé.

Elle a souligné aussi que l’Etat a passé la main au secteur privé, avec un certain nombre de mécanismes. Mais malheureusement, ces mécanismes d’accompagnement ne se sont pas avérés suffisamment incitatifs pour amener le secteur privé à produire des logements à coût bas pour les populations.

Conséquence, Le stock global en termes de déficit est à peu près de 400 000. Ce déficit est de 200 000 à Abidjan et 200.000 à l’intérieur du pays. Mais le déficit par an est de 20.000 logements pour l’intérieur et plus de 20 000 pour Abidjan. Si bien que ce déficit vient grossir le stock qui est là. Les productions ne vont pas au même rythme que l’accroissement de la demande.

Pour résorber ce gap le gouvernement ivoirien a décidé de la mise en œuvre effective de la nouvelle politique du logement. Elle mobilisera d’importantes ressources financières. Aussi, le ministère en charge de la Promotion du Logement travail pour mettre en place des mécanismes de recherche de financement pour la promotion du logement.

« Bien entendu, notre département veut asseoir la politique de financement du logement sur les mécanismes existants. Notamment, le Compte de mobilisation pour l’habitat (CDMH) et le Fonds de soutien à l’habitat (FSH), des ressources financières mises en place par l’Etat pour l’acquisition de logements.

Mais la grande innovation que nous voulons apporter, c’est la création du Fonds National de Garantie de Logement (FNGL). Alimenté par le FSH et le CDMH, il pourrait être transformé en Société de Refinancement Hypothécaire (SRH) ainsi que diverses autres frais et cotisations payés par l’acquéreur », soutien Mme Kaba Nialé.

Le Fonds National de Garantie de logement permettra au plus grand nombre d’ivoiriens d’accéder à des prêts immobiliers en garantissant les prêts pour améliorer la solvabilité des acquéreurs.

L’Etat compte aussi encourager les établissements bancaires à préfinancer les activités des promoteurs en utilisant certaines mesures incitatives au profit des acquéreurs. Ce qui va contribuer à mettre à la disposition des promoteurs immobiliers les ressources nécessaires au financement de leurs projets immobiliers.

Arsène Kanga

Correspondant Régional