Tunisie-Guinée Equatoriale (1/4 de finale): Pour marquer l’histoire du football africain
Tunisie-Guinée Equatoriale (1/4 de finale): Pour marquer l’histoire du football africain
Tunisie - Guinée Equatoriale, c’est le match que tous les Equato-guinéens attendent pour espérer se qualifier pour la première fois de l’histoire du pays aux demi-finales d’une phase finale de Can. En 2012, lors de la co-organisation avec le Gabon, le Nzalang nacional s’était donné des raisons d’espérer un bon parcours dans une coupe d’Afrique. La sélection équato-guinéenne avait brillamment passé le cap des matchs de poules jusqu’à ce qu’elle bute sur la Côte d’Ivoire en quart de finale.
Trois ans après cette prouesse, Balboa, Essono, Doualla et autres joueurs essaient de marquer le coup, à domicile. Ils joueront contre une formation tunisienne avec laquelle ils n’ont jamais eu de confrontation lors d’une phase finale de Can. Les seules références de cette formation sont en effet, les trois rencontres des matchs de poules en 2012: deux victoires sur le Sénégal et la Lybie, puis une défaite face à la Zambie suivie de la défaite 0-3 devant les Eléphants en quart de finale.
Pour beaucoup d’Equato-guinéens, le Nzalang nacional a, cette année, l’occasion de se mettre au niveau des grandes nations africaines. « Nous avons dans la précipitation accueilli la compétition. C’est un gros avantage pour notre public. Et l’équipe nationale est proche de ses supporters. Nous allons la soutenir et la pousser à fond cette année. Afin qu’elle soit de la dimension des équipes comme le Cameroun, la Côte d’Ivoire…», soutient Rodriguez Ango, homme d’affaires à Malabo. Et de dire: « ce match important pour notre football se joue à Bata. Mais, tous les villages, toutes les villes du pays vont suivre la partie. Il nous faut gagner la Tunisie et offrir à tout le peuple cette qualification qui sera historique pour nous ».
Une population qui rêve déjà à travers les appels des autorités du pays et que la presse locale s’en fait l’écho à longueur de journée. Notamment, sur les écrans de la télévision nationale (Rtge) où les focus et autres reportages sont axés sur la mobilisation.
Une stratégie de mobilisation d’autant plus justifiée que des mesures spéciales sont prises par le gouvernement les jours de match de la sélection nationale. C’est ainsi que depuis le début de la compétition, il est décrété journée continue le jour des matchs du Nzalang nacional. Bien plus, toute l’administration reste fermée dès les premières heures de l’après-midi. Les autorités sont même allées plus loin en octroyant 90% des tickets aux supporters. C’est ainsi que dans la matinée des matchs, les différents bureaux des collectivités locales se chargent de la distribution des tickets aux populations des quartiers et communes.
« Je suis une fille et j’aime le football (…) Nous encourageons l’équipe nationale. Et lorsque je finis le travail, je me dirige ici pour prendre le ticket d’entrée au stade. C’est gratuit pour moi. Nous avons la chance de pouvoir se rendre au stade pour suivre les matchs parce que dans l’après-midi, on nous permet de quitter très tôt les bureaux pour aller au stade »,nous explique Michaella Lopez qui, à deux reprises, a dû patienter dans les longues files d’attente pour recevoir son ticket. Et pour montrer l’exemple, le gouvernement équato-guinéen a souhaité que tous les agents de l’administration fassent le déplacement au stade pour soutenir le Nzalang nacional.
Si la sélection nationale équato-guinéenne a pu enregistrer deux nuls (1-1 avec le Congo, 0-0 avec le Burkina Faso) et une victoire (2-0) sur le Gabon lors des phases de poules, elle est plus que jamais déterminée à gagner la Tunisie. Il est évident que devant la fougue de Balboa et ses coéquipiers, et la pression de son public, les Aigles de Carthage seront en danger. Reste à savoir s’ils auront les ressources mentales et physiques pour arriver à bout d’une formation tunisienne expérimentée.
ADAM KHALIL à Malabo