Donald Kaberuka: "Les fondements du premier miracle ivoirien existent toujours"
Donald Kaberuka: "Les fondements du premier miracle ivoirien existent toujours"
Comme une tradition annuelle, le groupe de la Banque africaine de développement (Bad) a organisé un déjeuner des ambassadeurs avec aussi la participation des représentants des Etats membres régionaux et non régionaux ainsi que les organisations internationales accréditées en Côte d’Ivoire, à Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire, ce vendredi 16 janvier à Abidjan-Cocody.
Au cours de cette cérémonie, qui est la toute première après le retour de l’institution, le président de la Bad, Donald Kaberuka est revenu sur les performances réalisées par la Côte d’Ivoire. Selon lui, le pays a fait des progrès remarquables sur le plan économique et social, et il a la capacité d’opérer un deuxième miracle. « Le premier miracle de la Côte d’Ivoire reposait en grande partie sur les exportations, l’agriculture. Et les fondements de ce premier miracle sont toujours là ».
En dépit de la complexité de l’économie mondiale ces dernières années, le pays a les moyens de surmonter ces obstacles pour atteindre le cap de l’émergence. Il a profité de cette tribune pour évoquer la stabilité sécuritaire du pays, une des exigences du retour de la Bad et l’accueil chaleureux des Abidjanais réservé à son équipe, dont nombreux ne connaissaient pas la Côte d’Ivoire.
Pour l’avenir de l’Afrique, le président de la Bad affiche un optimisme. « Si le bilan est généralement positif, tout n’est pas gagné d’avance. Tout dépendra de la politique des pouvoirs publics », explique Donald Kaberuka. Car, dira-t-il, « les projections ne sont toujours pas des prévisions ».
Comme dans ses discours précédents, M. Kaberuka a encore insisté sur le sujet de l’intégration économique de l’Afrique, dénudé de volonté, la question des barrières douanières tarifaires non encore clarifiées dans la mise en pratique et le problème de financement des infrastructures. Pour lui, ce déficit freine la croissance économique de l’Afrique qui devait être 7% au lieu de 5% actuellement.
Mais le volume des opérations qui était de l’ordre de 3,6 milliards de dollars est passé à 8 milliards de dollars après 11 ans, selon lui. Il s’est aussi réjoui du fait que la Bad a réalisé les meilleurs résultats en 2014.
Malgré les défis auxquels étaient confrontés l’Afrique comme la baisse des prix des matières premières, le continent maintient sa dynamique de croissance.
Néanmoins, le patron de la Bad a porté un regard sur certaines crises comme le djihadisme et la maladie à virus Ebola. Pour lui, même si la Côte d’Ivoire a mis en place d’énormes dispositifs de prévention contre la maladie, le système de santé de façon globale ne fonctionne pas bien en Afrique de l’ouest. Contrairement à d'autres régions (Ouganda) où la maladie a été vite maîtrisée, il y a des années.
De son discours, l’on peut retenir que l’élément primordial pour développer un pays repose sur l’engagement pris par les décideurs politiques. C’est à ce seul prix que l’Afrique pourra avoir une croissance forte inclusive, partagée et durable, dit le premier responsable du groupe de la Banque africaine de développement.
Kamagaté Issouf
Issouf.kamagate@fratmat.info