
Huit ouvriers périssent dans l’effondrement d’un immeuble à Attécoubé: Les autorités municipales rejettent toute responsabilité
Ces jeunes commis par l’entreprise Rehoboth, société agréée par le ministère de la Construction, du Logement, de l’Assainissement et de l’Urbanisme pour détruire l’immeuble, étaient à la tâche quand la structure du bâtiment s’est affaissée sur eux, à la mi-journée.
Les opérations de secours menées toute la nuit ont permis, au dire du lieutenant Konan Kouassi de la première compagnie incendie du Groupement des sapeurs-pompiers militaires (Gspm), d’extraire des décombres huit corps et neuf blessés. Qui ont tous été évacués au Chu de Yopougon.
Des propos corroborés par le président de la Commission urbanisme, assainissement et cadre de vie de la mairie d’Attécoubé. Coulibaly Salif précise que six blessés ont été secourus par des jeunes du quartier. Les pompiers, alertés par la suite, ont extrait des gravats un mort et trois blessés. Avant que les forces onusiennes, venues en renfort, n’en sortent sept autres corps.
Selon des sources policières, le nommé Adama Soré, chef d’équipe des ouvriers, qui était parmi les victimes, est, jusque-là, introuvable. Des fouilles sont en cours pour le retrouver.
L’entreprise exécutante mise en cause
Revenant sur les causes du drame, le maire d’Attécoubé, Danho Paulin, a expliqué que l’opération de destruction de cet immeuble, situé à proximité d’un bassin d’orage, entre dans le cadre de la mise en œuvre du Plan Orsec. «Une entreprise a été retenue par le ministère de la Construction, du Logement, de l’Assainissement et de l’Urbanisme pour mener l’opération. Nous constatons que l’exécutant n’y a certainement pas mis les moyens techniques nécessaires. Il n’avait évidemment pas l’expertise pour l’exécuter. A preuve, l’entreprise a mis en jeu la vie de 18 jeunes gens d’une commune voisine (Abobo : ndlr) pour réaliser une démolition manuelle du bâtiment. C’est ce qui a conduit au drame que nous vivons malheureusement aujourd’hui », a regretté l’autorité municipale. Avant d’insister que ses services ne sont nullement comptables de la situation qui prévaut.
La compassion du gouvernement
Face à l’ampleur du drame, la ministre de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant, s’est rendue, hier, sur le lieu du sinistre. Anne Désirée Ouloto a traduit la compassion du gouvernement aux familles des victimes. Elle a promis que le gouvernement sera aux côtés des personnes endeuillées et apportera son assistance aux blessés.
GERMAIN GABO