Alassane Ouattara: ‘‘C’est important que nos pays retrouvent la sécurité et la paix’’

Alassane Ouattara: ‘‘C’est important que nos pays retrouvent la sécurité et la paix’’

Alassane Ouattara : ‘‘C’est important que nos pays retrouvent la sécurité et la paix’’

Le Chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara a accordé un entretien à la radio des Nations unies basée à New York, à la faveur de la 69e session de l’Assemblée générale. Diffusée le samedi 27 septembre 2014, par Onuci-FM, il a évoqué le retour de la paix et  de la sécurité dans son pays, le respect de la démocratie et des droits de l’homme et la lutte contre l’épidémie d’Ebola, ainsi que le terrorisme en Afrique de l’ouest.


Bonjour Monsieur le Président. Du haut de la tribune des Nations Unies à l’Assemblée générale, vous avez déclaré entre autres que « mon pays est en paix et au travail ». Je voudrais bien comprendre pourquoi et comment ?

Vous savez la Côte d’Ivoire a passé des années difficiles. Nous avons eu une crise électorale et une crise post-électorale. Tout ceci avait créé de grandes difficultés pour les populations. Depuis ma prise de fonctions, nous avons travaillé à reconstruire notre pays et aussi à rassembler les Ivoiriens. Et maintenant la sécurité est totalement revenue comme l’atteste le retour de Banque africaine de développement.

C’est la preuve de la normalité en Côte d’Ivoire. Également, le pays est au travail parce que nous sommes parmi les dix pays, où le taux de croissance est le plus élevé dans le monde. Nous avons des taux de croissance de près de 9 à 10%. Ce qui démontre que le travail du gouvernement et celui des Ivoiriens a un très bon résultat. Je suis heureux d’annoncer au monde que c'est grâce aux investissements faits par les uns et les autres, notamment l’Onu et la communauté internationale pour le règlement de la crise en Côte d’Ivoire que le pays est maintenant en paix, en sécurité et également au travail.


Comment se comporte la démocratie actuellement en Côte d’Ivoire ?

La démocratie se comporte bien. Les droits de l’homme sont respectés. Nous avons toujours eu en Côte d’Ivoire d’ailleurs des élections démocratiques. C’est seulement l’acceptation des résultats qui a posé un problème en 2010. Autrement la Côte d’Ivoire a une pratique d’élections depuis 1960. Par conséquent, les compétitions électorales normales ne sont pas quelques choses de nouveau pour la Côte d’Ivoire. Nous venons de mettre en place une Commission électorale indépendante (Cei) qui est au travail et qui va faire en sorte que l'élection présidentielle puisse se tenir comme prévue en octobre 2015.

Monsieur le Président, sur le plan régional en Afrique de l’ouest, on parle de la propagation de l’épidémie d’Ebola, du problème de terrorisme avec Boko Haram... Quelles sont les dispositions prises par votre pays pour justement, endiguer, contrer ces genres de propagations ?      

Nous avons participé au sommet sur l’Ebola aux côtés de Ban Ki-moon et du Président Obama pour apporter notre solidarité et notre soutien. Vous savez que la Côte d’Ivoire est le seul pays à avoir deux pays voisins atteints par le virus d’Ebola à ses frontières: le Libéria et la Guinée. Nous avons pris des dispositions très fermes, très fortes qui nous permettent à la date d’aujourd’hui de vous dire qu’il n’y a pas de cas d’Ebola en Côte d’Ivoire. Et nous comptons maintenir ces dispositifs et même les renforcer en ayant donc avec le soutien des Etats-Unis, de la France, de l’Onu, de la Banque mondiale un système de prévention. Ceci étant, nous voulons faire preuve de solidarité à l’endroit des pays affectés. Nous avons contribué à hauteur de 1 million de dollars au fonds de la Cedeao pour la lutte contre l’Ebola. Nous avons également ouvert des couloirs humanitaires pour permettre le transport de matériels dont les pays auront besoin. Et la semaine prochaine, nous avons décidé de reprendre le trafic aérien et maritime avec les pays voisins concernés. Tous ces gestes de solidarité pour que tous ensemble nous puissions arrêter et même éliminer l’Ebola. Et je suis confiant qu’avec la sensibilisation de la communauté internationale, maintenant que nous avons la capacité d’arrêter la propagation du virus et de l’éliminer totalement. J’espère dans les six prochains mois.

Et concernant le terrorisme en Afrique de l’Ouest ?

Le terrorisme évidemment. Vous savez, nous sommes tous très préoccupés par la situation au nord Mali, Boko Haram au Nigeria, les problèmes que nous pouvons percevoir également dans le nord Niger. Mais la Cedeao à un système de renseignement, mais également d’interconnexion qui nous permet d’apporter tout notre soutien et toute notre solidarité aux pays concernés. Vous savez que le Nigeria a un poids important en Afrique de l’ouest. C’est pour cela que dans mon discours, j’ai félicité le Président François Hollande, pour toutes les actions qu’il a mené au nord Mali et à l’endroit du Nigéria. C’est important d’arrêter le terrorisme et l’extrémisme et de les éliminer dans les pays en question. Et de faire en sorte que nos pays retrouvent la sécurité et la paix au cours des prochains mois.

Radio des Nations Unies (New-York)
Propos retranscris Narcisse Angan