Des crimes rituels: Il faut lutter contre le phénomène en Côte d'Ivoire
Des crimes rituels
Depuis un certain temps, le phénomène des crimes rituels prend de l’ampleur. Il ne se passe plus de semaine sans que la presse se fasse l’écho d’un énième acte sadique perpétré sur d’innocents mômes. Ce n’est pas seulement inquiétant, c’est révoltant! Certes, Molière a écrit dans sa célèbre pièce de 1668, que « Le véritable amphitryon, c’est l’Amphitryon ou l’on dîne bien ». Et l’on sait ce que la métaphore du manger signifie en Côte d’Ivoire. Tout le monde veut ‘’manger’’, manger n’importe quoi et à n’importe quelle table.
Cependant, certains ont choisi un hôte des plus surprenants: ils ont choisi de se rendre au dîner du Diable. Djéni Kobina avait déjà prévenu que lorsqu’on se rend au dîner du Diable, il vaut mieux se munir d’une longue fourchette. C’est un conseil de prudence, mais il devrait aller plus loin en déconseillant à tous de se rendre à tout amphitryon offert par le Diable en personne.
Sauf que la société dans laquelle nous vivons désormais s’est émancipée de toute morale et de toute décence. À cette heure, certains individus ayant signé un pacte avec le Diable, ont fait le choix d’user des bambins de 3 à 10 ans comme de courtes échelles pour monter sur les cimes de la fortune. Ils y sacrifient tout, sauf leur propre personne: ils arrachent vifs les yeux des enfants d’autrui, leur sexe, parfois le cœur. Tous ces ‘’ingrédients’’ ésotériques servent à satisfaire les exigences de leur père, le Diable, avide de sang et de misères.
Une fois en possession de ces organes d’enfants innocents – le Diable ne se délecte que de la cruauté de ses serviteurs -, ils offrent des sacrifices rituels à Mammon. En contrepartie de celle alliance honteuse, ils espèrent se hisser au sommet de notre société, soit en acquérant une fortune rapide et colossale dont personne ne saura jamais l’origine, soit en devenant M. le maire, M. le député, M. le Directeur général ou M. le ministre!
Que c’est pompeux de vanité! Passe encore de vendre son âme au Diable pour satisfaire son égo terrien – car la vie est un choix comme disait Jean-Paul Sartre -, mais de grâce, qu’ils cessent de sacrifier les enfants d’autrui sur l’autel de leurs ambitions sataniques. Je ne sais rien de plus inhumain que de kidnapper une fillette de 3 ans, qui a eu l’imprudence de s’aventurer à 5 mètres du logis familial, hors de vue de sa maman, et de lui arracher les yeux et l’appareil génital dans les minutes qui suivent.
De même, aucun vocabulaire humain ne peut qualifier l’acte d’un adulte en possession de toutes ses facultés, qui tend une embuscade à un bambin de 7 ans, marchant stoïquement vers son domicile après ses cours, et, qui lui arrache, de sang-froid, les deux yeux, puis le remet dans la main courante. Et le néo-aveugle, qui tâtonne pour tenter de retrouver le chemin qui mène chez lui.
Mais on finit de se déshumaniser à ce point, puis, un de ces jours, promu à un poste certes élevé, mais subalterne à l’échelon de l’État, on se fait important ; on exige que l’on nous appelle ‘’Excellence’’, ‘’Honorable’’, et quoi d’autre ? Quelles excellence et honorabilité peut-on tirer du satanisme ? De grâce, messieurs les hôtes du Diable, laissez tranquilles nos enfants innocents lorsque vous vous rendez à cet amphitryon où l’on mange forcément très mal. Le Diable ne peut rien servir de bon, en effet, car sa nature est contraire au Bien. Il ne sert que le poison: la jalousie, l’envie, la convoitise, le meurtre, le viol, le sacrifice, le vol, la destruction, etc. Arrêtez donc d’utiliser nos enfants comme des armes pour aller à l’assaut du ‘’succès’’ politique ou financier.
Il est sans doute temps pour que chez nous, quelqu’un prenne le leadership dans la lutte contre les crimes rituels, comme au Gabon où la Première dame en a fait son combat depuis trois ans.
Par le Dr. Famahan Samaké