Yamoussoukro: L’escargot remplace la viande de brousse dans les restaurants

L’interdiction de consommer la viande de brousse, à savoir l’agouti, le rat, le hérisson, le singe, etc., jusqu’à nouvel ordre par le gouvernement, face  à la menace du virus d’Ebola, est appliquée dans toute sa rigueur à Yamoussoukro.  Fratmat.info sur place a fait la constatation.

Sur le marché de viande de brousse sis au quartier Energie, il n’y a point de gigot fumé, ni de morceaux de viande boucanée. Devant des tables et des parasols vides, les revendeurs se tournent les pouces. Ils devisent entre eux.

Lundi dernier, les agents des eaux et forêts y ont effectué une descente musclée. Plus de 200 kg de viande ont été saisis puis incinérés.« La décision nous pénalise mais nous ne pouvons rien contre l’Etat. Seulement, nous souhaitons que le gouvernement nous vienne en aide parce que la situation est difficile. Des vendeuses parmi nous ont pu obtenir des prêts auprès de certaines microfinances qu’il faut rembourser. Nous avons des familles à nourrir et des enfants qui vont à l’école. Actuellement, nous ne savons que faire. Nous peinons à joindre les deux bouts. Vivement que le gouvernement nous aide à nous reconvertir dans un autre commerce. Sinon c’est très difficile », plaide Kouamé Ahou, rencontrée sur les lieux.

Dans les restaurants tels que le « Kpema » sis au quartier Habitat et « maquis village Utb » du quartier 220 logements, le menu a quasiment changé. A côté de la viande de bœuf et du poisson, l’escargot remplace désormais la viande de brousse. C’est à ce nouveau commerce que les vendeuses de viande rencontrées essaient de s'adonner. « On essaie de se débrouiller avec le commerce d’escargot. Mais je l’avoue, l’approvisionnement est difficile parce qu’on en trouve presque pas », indique Kouadio Aya.

Autre fait notable, c’est la flambéedes prix des produits halieutiques et autres viandes non proscrites sur le marché. Les coûts des plats dans les restaurants ne sont pas aussi en reste. Ils ont connu également une hausse. «  Au lieu de 800 Fcfa, nous faisons désormais le plat à 1000 Fcfa. Tout a augmenté. Les escargots que nous achetions autrefois 4 à 1000 Fcfa, se vendent aujourd’hui 4 à 2000 Fcfa. Pareil pour le poisson. Le tas que nous achetions à 1000 Fcfa est passé à 2000 Fcfa », a déploré Amenan Viviane, restauratrice installée au « Kpema ».

KOFFI  KOUAME
Agence de Yamoussoukro