Fête de "Paquinou": Marée humaine dans les gares routières

Tous ont hâte de retrouver la terre ancestrale
Tous ont hâte de retrouver la terre ancestrale
Tous ont hu00e2te de retrouver la terre ancestrale

Fête de "Paquinou": Marée humaine dans les gares routières

Fête de "Paquinou" : Marée humaine dans les gares routières

Gares routières bondées de monde, tohu-bohu généralisé… Bref, l’effervescence est totale dans les gares routières desservant le centre de la Côte d’Ivoire.

Chaque année, à l’approche de la fête Pascale, ces populations d’ethnie ‘’baoulé’’ choisissent cette période, pour célébrer à leur façon la résurrection de Jésus-Christ, dénommée « Paquinou ».

C’est donc un moment de retrouvailles des fils et filles du terroir « baoulé »,partis créer des plantations de café, cacao, hévéa… au sud ou à l’ouest du pays, ou encore exerçant dans divers domaines d’activités en zones urbaines, pour réfléchir sur les questions liées au développement de leurs villages.

Ce, en marge de l’aspect festif avec comme temps forts: partage de mets, danses tradi-modernes, matches de football...

C'est également un moment idéal choisi par les notables pour des intronisations de chefs coutumiers. Cette réunion annuelle en "pays baoulé" semble même devenir une institution qui se prépare d'avance et prend dorénavant une orientation culturelle avec plusieurs invités. Elle maintient et consolide l'esprit de solidarité et de communauté.

A quelques heures de ce grand rendez-vous, la gare routière d'Abidjan-Adjamé ne désemplie pas. Ces voyageurs ont hâte de regagner la terre ancestrale après une absence prolongée.

Les compagnies de transport sont débordées, au point où les autocars n'ont plus de répit, comme l'explique N’zué Hilaire, directeur des opérations dans une compagnie desservant plusieurs localités ‘’baoulé’’ (Yamoussoukro, Tiébissou, Bouaké...).

« En cette période de grande affluence, c’est environ une quarantaine d’autocars qui partent d’Abidjan à destination des villes du ‘’pays baoulé’’. Lorsqu'un car arrive en gare, aussitôt, il fait son plein et repart », a-t-il indiqué. Et de préciser: « pour des raisons de sécurité liées au phénomène des coupeurs de route, nous ne faisons pas de voyage de nuit comme le souhaitent certains voyageurs ». Les voyageurs font le pied de grue pour avoir une place dans l'autocar après l'achat du ticket qui relève parfois d'un parcours du combattant. Les embouteillages de véhicules et les bousculades de personnes sont assez fréquents.

Cette forte ambiance au sein des compagnies de transport est agrémentée par la musique tradi-moderne "baoulé" de certains artistes. Notamment, Allah Thérèse, Sidonie la Tigresse, N'guess Bon Sens, Kouadio Morrisson, Amani Johnny, Bellanika...

Des entreprises proposant divers produits (boissons alcoolisées & non-alcoolisées, savons, parfums, pommades) ont ouvert des stands au sein de certaines compagnies de transport.

A côté des voyageurs qui ont pris d'assaut les gares, d'autres ont choisi de se rendre sur leur terre natale en convoi. Ainsi, de nombreux convois sont organisés à travers plusieurs communes d'Abidjan. L'on assiste donc à un dépeuplement momentané de la capitale économique ivoirienne et de bien d'autres villes de l'intérieur du pays, au profit des villages "baoulé".

Narcisse Angan
narcisse.angan@fratmat.info