Bettié : Dix conseillers municipaux démissionnent, le maire réagit

Moins d’un an après les élections partielles du 21 juillet 2013 à Bettié (95 km au sud-est d’Abengourou), 10 conseillers municipaux sur les 29 que comptent le conseil municipal de la localité ont démissionné de la mairie.Les conseillers municipaux en question qui ont du mal à cacher leur mécontentement, ont déposé leur lettre de démission à la préfecture de Bettié depuis le 1er avril dernier.

Dans un document dont nous avons copie, ils ont relevé une douzaine de griefs contre Tano Manizan Etienne, l’actuel maire dont ils jugent les actes « discourtois et délictueux ». En effet, les démissionnaires dénoncent le licenciement « avec une complaisance inacceptable » de quatorze (14) agents municipaux sans demande d’explication. Toute chose qui selon eux, contraste avec les engagements du maire à sa prise de fonction.

Autres faits reprochés au maire, la vente du site d’encadrement des planteurs et le site réservé à la construction des logements des instituteurs. Lesquels sites auraient été vendus respectivement à la Saph et à une Ong Coréenne.

Poursuivant, les insurgés reprochent à Tano Manizan Etienne d’avoir distribué à des personnes, le matériel d’entretien offert par l’Etat pour les collectivités territoriales. Bien plus, le premier magistrat de la commune de Bettié est accusé de ne rendre aucun compte au conseil municipal depuis sa prise de fonction sur la gestion de la cinquantaine d’hectares d’hévéa que les autorités villageoises de Bettié ont confiée à la mairie à titre provisoire. Sur ce dernier point justement, une frange de la jeunesse de Bettié, pour marquer leur mécontentent, se sont déportés dans ladite plantation d’hévéa pour confisquer l’ensemble des tasses servant au recueillement du latex.

Face à cette crise larvée qui secoue le conseil municipal qu’il dirige, Tano Manizan Etienne le maire que nous avons joint au téléphone le 14 avril dernier s’est montré plutôt impassible. « La démission de ces dix conseillers n’a aucune incidence particulière sur la gestion de la mairie de Bettié. Cela ne gêne nullement les activités municipales. Vous n’avez qu’à consulter les textes pour vous éclairer à ce sujet. Je ne les ai pas chassés et ils sont libres de partir. Malheureusement, par cet acte, ils s’excluent eux-mêmes selon les textes en vigueur, de tout poste électif à Bettié sur une période de 5 ans. Quand on a tenu un conseil et qu’on a arrêté des décisions, il revient au maire et à son administration d’exécuter les décisions. Je ne vois pas comment on peut qualifier ma gestion d’opaque. Tous ceux qui ont été remerciés l’ont été pour respecter les exigences du cadre organique de la mairie. Je n’ai rien inventé. Tout ce qui se trame actuellement ne sont que des actes de sabotage pour m’empêcher de travailler. » a-t-il déclaré.

Zéphirin Nango
Correspondant régional